La Souhouraïa

La souhouraïa est une pratique de certaines régions de Turquie qui à vu le jour au début du siècle dernier. Elle se propose de réduire par une action radicale le nombre de personnes inactives dans la société : séniles, handicapés, fous, centenaires maternés ... Bien que dans certains villages cette pratique a longtemps été considérée comme naturellement légitime, il est aujourd'hui communément admis que la souhouraïa est une pratique barbare.

A l'origine de la pratique.

A l'origine de la pratique, un fait divers. Au début du siècle dernier, alors que l'Europe récolte les fruits de ses révolutions industrielles, la Turquie se replie petit à petit vers elle laissant derrière elle un passé glorieux et déjà regretté. Les campagnes font face à une misère grandissante et insoutenable pour le peuple; misère qui n'est pas sans rappeler celle décrite par Zola dans les misérables. En 1905, dans le petit village de Gülveren à l'est du pays un vieil homme de 96 ans est violemment lynché par ses voisins. Cette acte qui, plus qu'un fait divers, frôle l'impensable a pourtant était le point de départ d'une pratique qui s'est répandu dans toute la région d'Erzurum. En pleine crise économique, les populations ont vu là un moyen de contrer la famine et la misère en supprimant toute personne constituant une charge pour les villages. On peut presque parler de coutume puisque des cas suspect ont été relevé il y a encore une décennie dans certaines régions reculées de Turquie. La souhouraïa a donc perdurée pendant plus d'un siècle.

Les indésirables.

Lorsque l'on interroge les habitants, le mot qui revient de manière récurrente est eñdezirablõ qui signifie indésirable. C'est dire comment sont perçues les personnes inactives dans ces villages. En fait, au début du siècle et jusque dans les années 1960, la souhouraïa était vécu comme un moyen de calmer les tensions internes du village. Au lieu de s'en prendre à son rival, on se retournait tous contre le fou ou l'invalide du village, parfait bouc émissaire. Bien souvent après un lynchage ou une pendaison, la vie reprenait son court pendant plusieurs années dans le calme le plus total.

Etat actuel de la situation.

Bien que longtemps pratiquée la souhourïa à petit à petit disparu. Il reste aujourd'hui des cas isolés dans certaines régions reculées mais les autorités locales ont parfois du mal à distinguer les motifs réels des actes commis.

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