- La Promesse De L'aube
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La Promesse de l'aube
La Promesse de l’aube Auteur Romain Gary Genre Roman autobiographique Pays d'origine France Éditeur Gallimard Date de parution 1960 La Promesse de l’aube est un roman autobiographique de Romain Gary, paru en 1960 et adapté au cinéma par Jules Dassin en 1971 et au théâtre. Ce livre lui apporte une notoriété internationale.
Résumé
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Romain Gary raconte son enfance et sa jeunesse, depuis ses premières années passées à Vilnius, en Lituanie, après avoir parcourue la Russie avec sa mère, une ancienne actrice juive. Elle l’élève seule. Leurs difficultés les amènent à s’installer à Nice. Le rêve de sa mère est que Romain devienne ambassadeur et écrivain: elle s’épuise à gagner de l’argent, sacrifiant sa vie personnelle et sa santé à son fils, qui ne manque de rien, et qui doit seulement étudier et écrire. Il devient élève-officier à l’école de l’air de Salon-de-Provence. Mais sa promotion est refusée, car il est naturalisé de trop fraîche date, et doit alors inventer un mensonge pour éviter à sa mère une trop douloureuse déception. Lorsque la guerre éclate, il part comme simple caporal, la laissant très souffrante. Mais pendant toutes les années de guerre, il reçoit des lettres d’elle qui l’encouragent. Ayant rejoint l’aviation de la France libre, il combat en Grande-Bretagne, en Afrique (dont l'Ethiopie et la Syrie), termine la guerre avec le grade de capitaine, est fait Compagnon de la Libération, se voit proposer d’entrer dans la diplomatie pour «services exceptionnels», publie Éducation européenne en Angleterre. Revenant à Nice à la fin de la guerre, il découvre que sa mère est morte 3 ans avant son retour à l'hôtel-pension Mermont (Nice) : elle avait chargé à une amie de lui transmettre au fur et à mesure des centaines de lettres écrites avant de mourir.
Analyse
Attention : la filiation de Kacew/Gary avec l’acteur Ivan Mosjoukine reste ambigüe; Gary, qui admirait cet homme, ne l'a peut-être jamais vu réellement, et celui-ci n'est d'ailleurs sûrement pas son véritable père. Son géniteur serait un anonyme, qui se serait séparé de sa mère lorsque Romain Kacew était encore petit... La difficulté identitaire de l'auteur Gary provient donc notamment de cette ambiguïté.
La promesse de l'aube est surtout un roman sur l'amour maternel. Le récit se veut autobiographique, bien que certains passages tiennent plus de la fiction que du vécu, mais le véritable objet du livre n'est pas tant de retracer la vie de l'écrivain que de rendre hommage à sa mère. La mère de l'auteur est à ce titre le personnage principal du roman, c'est son amour et son ambition pour son fils qui vont le porter au-delà de tout ce qu'il aurait pu espérer pour lui-même (Gary mènera une carrière militaire et diplomatique sous les honneurs et est le seul écrivain à avoir reçu deux fois le prix Goncourt (un sous le pseudonyme d'Emile Ajar)). Elle croit en un destin extraordinaire pour son seul fils, nourri de tous ses espoirs déçus d'ex-actrice juive exilée. Cet amour maternel à la fois exubérant et constructeur est le point d'ancrage du livre. Les nombreux contrastes entre les émotions du jeune Gary (lui-même à la fois gêné, plein de rancune et de gratitude pour sa mère) et du narrateur adulte (dont le regard rétrospectif et nostalgique sont à prendre en compte) font de ce roman un des récits les plus émouvants jamais écrit sur l'amour maternel.
Citation
"Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants".
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