La Nausée

La Nausée
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La Nausée
Auteur Jean-Paul Sartre
Genre Roman philosophique
Pays d'origine Drapeau de France France
Éditeur Gallimard
Collection Soleil puis La Blanche
Date de parution 1938
Nombre de pages 249
ISBN 2070105423.

La Nausée est un roman philosophique mais aussi quelque peu autobiographique de Jean-Paul Sartre, publié en 1938. C'est avec ce livre, son premier roman, que Sartre atteignit une renommée qui se développera par la suite. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand Prix des meilleurs romans du demi-siècle.

Sommaire

Résumé

Antoine Roquentin, célibataire d'environ trente-cinq ans, vit seul à Bouville, cité imaginaire qui rappelle le Havre. Il travaille à un ouvrage sur la vie du marquis de Rollebon, aristocrate de la fin du XVIIIe siècle, et vit de ses rentes, après avoir abandonné un emploi en Indochine, par lassitude des voyages et de ce qu'il avait cru être de l'aventure. Cette prise de conscience marque l'une des premières réflexions importantes de Sartre dans le livre. Roquentin tient son journal, et c'est le texte de celui-ci qui constitue le roman, écrit à la première personne. Petit à petit il constate que son rapport aux objets ordinaires a changé et se demande en quoi. Tout lui semble désagréable, et une Nausée le prend à plusieurs reprises, dans lesquelles il ne peut plus se voir, ni se sentir sans éprouver un profond dégoût. Roquentin n'a plus d'affection pour personne, malgré la « rencontre » de l'Autodidacte à la bibliothèque, avec qui il entamera un dialogue opposant l’humanisme à son individualisme désengagé. Roquentin sent un profond éloignement avec tout ce qui l'entoure. Il ne supporte plus la bourgeoisie de Bouville, ni M. de Rollebon qui lui semble vite bien terne et sans intérêt, car « l’histoire parle de ce qui a existé, [et] jamais un existant ne peut justifier l’existence d’un autre existant. » Aussi arrête-t-il son livre. C’est alors que, dans l’un des passages des plus forts, mais aussi des plus philosophiques du livre, il raconte vertigineusement comment il se rend compte de l’existence, qu’il existe, comme tout ce qui l’entoure. Ses nouvelles visions changent tout son être. Après avoir revu Anny, son ex-compagne, partagé ses impressions, et appris qu’elle partait, il se retrouve véritablement seul, et n’existe plus pour rien ni personne. Seul l'imaginaire parviendra peut-être à l'arracher à la Nausée et l'écriture d'un roman l'aiderait peut être à accepter l'existence.

Élaboration

Ce roman est le fruit d'un long parcours et d'une longue élaboration de huit années. Parti d'une approche philosophique de la conscience et de la contingence, le jeune professeur alors en poste au Havre élabore le projet d'une analyse agressive d'une approche philosophique, qui se transforme en œuvre romanesque sous l'influence des lectures de Georges Duhamel[1] (en particulier le cycle Vie et aventures de Salavin), de Céline[2], de Kafka et de Queneau. Il approfondit également l'aspect philosophique de l'œuvre en étudiant de près Husserl et la phénoménologie allemande, en particulier durant son séjour d'une année à la Maison académique française de Berlin en 1933-1934, séjour qui le laissera cependant aveugle à la réalité du nazisme. Il rédige plusieurs versions successives, annotées par Simone de Beauvoir, mais le livre est refusé par les éditions Gallimard en 1936 malgré l'aide de Paul Nizan. Il reprend et retravaille son texte qui est finalement accepté au printemps 1937 ; il devra cependant encore le modifier pour supprimer une quarantaine de pages. Le titre initial choisi par Jean-Paul Sartre était Melancholia, sans doute par référence à la gravure du même nom [1] de Dürer[3], mais Gaston Gallimard lui impose le titre définitif La Nausée. L'ouvrage paraît en avril 1938 et est salué par l'ensemble du monde des lettres[réf. nécessaire].

Notes

  1. [PDF] Georges Duhamel : Salavin, précurseur par François Ouellet, Nuit blanche, le magazine du livre, n° 49 (1992), p.64-66.
  2. La couverture de la première édition porte en épigraphe une citation de L'Église de Céline : « C'est un garçon sans importance collective, c'est tout juste un individu ».
  3. La couverture de l'édition de La Nausée du 30 mars 2010 est d'ailleurs illustrée par cette même gravure.

Sources

Voir aussi


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