L'agriculture au Vietnam

L'agriculture au Vietnam

Agriculture au Viêt Nam

Si ces dernières années, le Vietnam a connu tout comme de nombreux pays du Sud, une urbanisation soutenue, symptomatique d’un rapide développement économique, il n’en reste pas moins un pays profondément rural, marqué par le poids historique de son agriculture, qui aujourd’hui encore, contribue à hauteur de 50% de son PIB et soutient les trois quarts de sa consommation intérieure.

Sommaire

1950-1988:Une agriculture malade de ses réformes

Dés le début des années 1950, l’agriculture vietnamienne est l’objet d’une vaste réforme agraire qui vise, sur les bases d’une approche socialiste, à collectiviser les terres agricoles et à en soumettre l’exploitation à des coopératives afin d’accroître notamment le rendement des cultures de riz. Cette période ne dure finalement qu’une petite décennie dans la mesure où l’État engage dés le début des années 1960, la fusion des coopératives afin de créer de nouvelles structures plus vastes au sein desquelles le paysan semble se voir, moins comme un acteur impliqué mais plus comme un exécutant.

Alors que les autorités vietnamiennes consacrent un budget croissant à la rénovation de l’agriculture, le rendement du capital investit chute entre 1961 et 1965, de même que le revenu moyen par paysan décroit alors de 26 %, provoquant dés le milieu des années 1970 une sérieuse crise alimentaire. Une crise attribuée en partie à la structure même du système agraire développé par l’État vietnamien et renforcée dans ses conséquences catastrophiques, par la hausse démographique de la population du pays, qui atteint dans la même période (au cours des années 1970) les 3% de croissance annuelle.

Afin de faire obstacle à la baisse générale de la production agricole et d’impliquer d’avantage les paysans dans le travail de la terre, l’État vietnamien lance au début des années 1980, le décret N°100, qui doit permettre aux agriculteurs d’investir leur capital ainsi que leur travail sur des terres contractuelles et d’en retirer au passage tous bénéfices. Une mesure qui se solde à nouveau dés le milieu des années 1980 par un échec et oblige alors le gouvernement vietnamien à revoir totalement son approche politique de la réalité agricole du pays

D'une agriculture de subsistance à une agriculture d'exportation

En 1988, la promulgation de la résolution N°10 jette les bases d’une nouvelle agriculture vietnamienne qui repense principalement les questions d’ordre économique et revient sur le rôle à donner aux acteurs agricoles pour plus de stabilité et de pérennité dans le secteur. Le pays connaît alors une production alimentaire croissante qui passe de 18,5 millions de tonnes en 1986 à 31,8 millions en 1998 notamment sous l’action de l’augmentation des surfaces cultivables (principalement au sud, au niveau du delta du Mékong) mais aussi grâce à une certaine optimisation des récoltes de riz par la sélection d’espèces à haut rendement.

Alors que la production générale augmente, le Vietnam se spécialise dans des cultures à plus forte valeur ajoutée qu’il destine principalement à l’exportation. Parmi celles-ci on retrouve d’abord et surtout le riz, qui poussé à des niveaux de qualité supérieur, répond depuis le courant des années 1980, aux exigences des marchés internationaux, propulsant le pays au 2e rang mondial des exportateurs en 1998, juste derrière la Thaïlande (2e rang en 2005).

Les surfaces agricoles consacrées à la culture d’arbres fruitiers augmentent également, passant de 8,37 % en 1989 à 14,80 % en 1999 au même titre que les exploitations de canne à sucre par exemple, qui connaissent une expansion record jusqu’à voir la superficie de leur culture doubler entre 1990 et 1999.

Les progrès de l’élevage, dopés par la hausse du niveau de vie d’une population majoritairement urbaine et demandeuse en produit animal, sont également perceptibles et se concentrent aux abords des centres urbains, notamment au niveau de l’agglomération d’Hô-Chi-Minh-Ville, première ville du pays en termes de population.

Un progrès agricole a relativiser

Le premier point qui peut amener à relativiser le caractère exceptionnel de la croissance agricole vietnamienne, c’est d’abord la question de l’authenticité des données officielles, reprises dans cet article. Une question que l’on peut se poser légitimement dans la mesure où par le passé, les autorités ont fournis localement de fausses informations, avançant dans certains cas des chiffres 10 à 13 % supérieurs à la production réelle[1].

On peut dans un second temps, souligner le fait qu'il existe des disparités régionales et locales importantes qui sont notamment exacerbées par un manque effectif d’infrastructures de qualité. Des disparités qui sont d’autant plus à souligner, qu’elles ne semblent pas faire l’objet d’un rééquilibrage de la part de l’État vietnamien qui préfère, à la redistribution intérieure totale des ressources, privilégier les exportations plus rentables.

Ainsi dans certaines régions, spécialisées dans la production de denrées non alimentaires ou vouées à l'exportation telles que l'hévéa pour le caoutchouc ou bien encore le café, le manque de certaines ressources alimentaires se fait particulièrement prégnant.

Sources et bibliographie

  1. G. Kolko , « Toujours moins de riz pour les Vietnamiens », Le monde diplomatique, juillet 1996, n° 27
Ce document provient de « Agriculture au Vi%C3%AAt Nam ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article L'agriculture au Vietnam de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Agriculture in Vietnam — In 2004 agriculture and forestry accounted for 21.8 percent of gross domestic product (GDP), and during 1994–2004 the sector grew at an annual rate of 4.1 percent. [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/Vietnam.pdf Vietnam country profile] .… …   Wikipedia

  • VIETNAM — À la jonction de l’Asie orientale et du Sud Est asiatique, baigné sur 2 000 kilomètres par la mer de Chine méridionale, le Vietnam occupe une situation stratégique incomparable entre la Chine et le monde malais, sur une des voies maritimes et… …   Encyclopédie Universelle

  • Vietnam People's Army — Quân Đội Nhân Dân Việt Nam Flag of the Vietnam People s Army. Slogan translates as Determined to win. Active …   Wikipedia

  • VIETNAM (ARCHÉOLOGIE, ART ET LITTÉRATURE DU) — Le Vietnam, qui appartient géographiquement à l’Asie du Sud Est, mais qui a fréquemment subi l’influence de son grand voisin chinois, possède une histoire culturelle complexe. Le nombre important de minorités ethniques encore présentes dans le… …   Encyclopédie Universelle

  • VIETNAM - Actualité (1990-1996) — P align=center République socialiste du Vietnam Politique intérieure En mars 1990, l’option du multipartisme est résolument rejetée par le VIIIe plénum du comité central du Parti communiste (P.C.) vietnamien qui se tient à Ho Chi Minh Ville. Un… …   Encyclopédie Universelle

  • Vietnam Plus — ( Vietnam Plus Mekong Plus ) non profit organization for community development in rural areas of Vietnam [ [http://www.viaprograms.org/programs in asia/vietnam/posts.html Programs in Vietnam] ] and Cambodia. Vietnam Plus (France) and Mekong Plus… …   Wikipedia

  • Vietnam National University, Ho Chi Minh City — (Vietnamese language: Đại học Quốc gia Thành phố Hồ Chí Minh ) is one of the two largest national universities in Vietnam (the other is Vietnam National University, Hanoi, founded on 27th January 1995 and reorganized on 12th February 2001 under… …   Wikipedia

  • AGRICULTURE ET MUTATIONS MONDIALES — L’agriculture est l’expression même des racines les plus profondes d’une civilisation. Les systèmes agraires, l’organisation du terroir, la nature de l’exploitation du sol, les instruments aratoires, les conceptions et réalisations… …   Encyclopédie Universelle

  • Agriculture in the Empire of Japan — (農業政策, Nōgyō seisaku?) was an important component of the pre war Japanese economy. Although Japan had only 16% of its land area under cultivation before the Pacific War, over 45% of households made a living from farming. Japanese cultivated land… …   Wikipedia

  • Agriculture in Cambodia — Agriculture, accounting for 90 percent of GDP in 1985 and employing approximately 80 percent of the work force, is the traditional mainstay of the Cambodian economy. Rice, the staple food, continued to be the principal commodity in this sector.… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”