L'abbaye de Brantôme

L'abbaye de Brantôme

Abbaye Saint-Pierre de Brantôme

Abbaye Saint-Pierre de Brantôme
L'abbaye Saint-Pierre de Brantôme (à gauche les bâtiments conventuels, à droite l'abbatiale dominée par le campanile)
L'abbaye Saint-Pierre de Brantôme (à gauche les bâtiments conventuels, à droite l'abbatiale dominée par le campanile)

Latitude
Longitude
45° 25′ 50″ Nord
       0° 38′ 48″ Est
/ 45.430556, 0.646667
 
Pays France France
Région Aquitaine
Département Dordogne
Ville Brantôme
Culte Catholique romain
Type Ancienne abbaye
Classé(e) Logo monument classe.svg Eglise abbatiale classée MH (1840)
Localisation
  Géolocalisation sur la carte : France
France location map-Regions and departements.svg
Abbaye Saint-Pierre de Brantôme

L'abbaye Saint-Pierre de Brantôme, située à Brantôme dans le département de la Dordogne, est une ancienne abbaye bénédictine fondée en 769 par Charlemagne dans le diocèse de Périgueux. Elle fut supprimée à la Révolution. De nos jours, l’église abbatiale (XIe-XIIIe siècles), une partie du cloître (XIVe) et l’abbaye du XVIIIe siècle subsistent et abritent deux musées municipaux ainsi que la mairie de Brantôme.

Sommaire

Présentation

L'église abbatiale a été classée « monument historique » dès 1840, le pavillon dit du « Corps de garde » (ou « pavillon Renaissance ») et la tour ronde dépendant de l'ancienne abbaye l'ont été par arrêté du 2 mars 1891, le pont coudé Renaissance et trois reposoirs Renaissance, situés dans l'ancienne abbaye le furent par arrêté du 13 janvier 1912, le cloître du XIVe siècle, les salles du rez-de-chaussée donnant sur le cloître, les façades et toitures, charpentes et escalier intérieur du bâtiment monastique du XVIIe siècle ne furent classés qu'en 1957 (arrêté du 19 février 1957).

La fontaine Médicis est inscrite aux monuments historiques en 1931. Les grottes de l'abbaye ainsi que son jardin et le moulin (devenu un restaurant) sont inscrits depuis 1957[1].

Histoire de l'abbaye

L'abbaye de Brantôme a été construite dans un site exceptionnel, au pied d'une falaise en croissant surmonté d'un écrin boisé, au bord d'une rivière, la Dronne, qui entoure la cité médiévale. Dès le VIIIe siècle, les moines bénédictins ont donc vécu en troglodytes, la falaise fournissant abris et matière première de qualité pour la construction. La tradition veut que ce soit Charlemagne qui consacra l'abbaye en y déposant les reliques d'un enfant martyr, un des saints Innocents, saint Sicaire. Deux panneaux de bois doré datant du XVIIe siècle, dans le chœur de l'église, illustrent la donation et le massacre.

L’abbé de Brantôme était présent au Concile d'Aix-la-Chapelle de 817, convoqué par Charlemagne afin de réformer la vie monastique de son empire. De ce premier monastère rien ne subsiste, pas même la connaissance du lieu exact de son implantation. Ravagée à deux reprises par les incursions normandes, la première abbaye a été en effet détruite par les Vikings en 848 et en 857.

Vers l’an 900, Bernard, comte de Périgord, rend à leur destination les biens de l’abbaye de Brantôme dont il a hérité de son père. Les moines reconstruisent petit à petit un nouveau monastère. L'abbaye retrouve une certaine prospérité à partir du Xe siècle. C'est l'époque de la construction du clocher campanile à gables de style roman limousin (XIe siècle).

Grimoard, abbé de Brantôme, fut nommé évêque d’Angoulême en 991. Il conserva le titre abbatial de Brantôme, ce qui lui permit de construire la cathédrale d’Angoulême, consacrée en 1017, en partie grâce aux revenus qui lui venaient de l’abbaye.

Au cours de ce premier siècle du nouveau millénaire, la discipline monastique à Brantôme s’était quelque peu relâchée. Elie, comte de Périgord, céda ses droits sur Brantôme à l’abbé de la Chaise-Dieu en 1080. Ce changement amena la réforme de la communauté, la délivra du pouvoir laïque et donna un nouvel essor à l'abbaye, qui se poursuivra durant les XIIe et XIIIe siècles. La cité prospère, devient une étape pour les pèlerins en route vers Compostelle. En partie détruits par les guerres franco-anglaises, les édifices religieux sont reconstruits à la Renaissance.

La guerre de Cent Ans causa les plus grands dommages à Brantôme. Dévastée par les troupes de Raimond II de Montaut, seigneur de Mussidan en 1382, l’abbaye fut restaurée avant d’être transformée par les Anglais en une sorte de château fort en 1404. L’église abbatiale, détruite, ne fut restaurée qu’en 1465, et le cloître fut rebâti en 1480.

En 1501, alors que la communauté ne comptait que treize religieux, l’élection abbatiale créa la division avec la nomination de deux abbés… La crise, qui dura trois ans, se termina par la cession de l’abbatiat au cardinal d’Albret, premier abbé commendataire. À la mort de celui-ci en 1520, de nouveaux désordres éclatèrent et cinq prétendants se disputèrent la crosse pendant dix-huit ans ! Enfin, en 1538, Pierre de Mareuil, évêque de Lavaur, fut reconnu comme abbé et s’efforça de rétablir la vie monastique et la paix dans son abbaye. Il rattacha Brantôme à la congrégation de Chezal-Benoît. L’incorporation fut complète en 1559 et cinq ans plus tard la communauté comptait 37 religieux.

Même dans cette congrégation, l’abbaye conserva ses abbés commendataires. Le plus illustre d’entre eux fut Pierre de Bourdeille, le mémorialiste connu sous le nom de Brantôme (abbé de 1558 à 1614). Son abbatiat sauva l’abbaye pendant les guerres de religion. Par deux fois les réformés vinrent au monastère qui leur ouvrit ses portes. Les réformés respectèrent l’abbaye, qui était alors riche et prospère.

En 1636 la congrégation de Chezal-Benoît s’unit à la congrégation de Saint Maur. Brantôme fut parmi les premiers à accepter cette incorporation. À cette date l’abbaye se trouvait dans une situation moralement et matériellement déplorable. Les mauristes restaurèrent ou reconstruisirent les bâtiments. Lors de l’édit de 1768, Brantôme ne comptait plus que huit religieux.

Galerie

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Architecture

Le clocher campanile surplombant l'abbaye et l'abbatiale

L'abbaye de Brantôme est, du point de vue architectural, une abbaye romane. Toutefois, la voûte de l'église, reconstruite au XVe siècle, est gothique.

Le clocher de l'église abbatiale (XIe siècle) est certainement le plus ancien campanile de France. Il a, en outre, la particularité d'être bâti non sur l'église mais sur le surplomb rocheux de 12 mètres de hauteur qui la domine. Son architecture à quatre étages est pour le moins étonnante.

Il faut signaler la particularité de l’abbaye du XIIe siècle, dont une partie est construite dans la falaise. Dans une dizaine de grottes aménagées dans la falaise, il y avait le chauffoir et le lavoir des moines, le moulin abbatial, le pigeonnier troglodytique. La « fontaine du rocher » vouée à saint Sicaire est toujours vénérée pour ses vertus sur la fécondité.

La grotte du Jugement Dernier, aménagée au XVe siècle, baignée d'une atmosphère mystérieuse, décorée d'un énigmatique « triomphe de la mort » et d'une crucifixion d'inspiration italienne, témoigne de la spiritualité qui a animé pendant un millénaire la communauté des moines de Brantôme.

En 1850, l'État français commande au peintre périgourdin Jacques-Émile Lafon une peinture murale pour la chapelle de la Vierge [2].

Sources

Voir aussi


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