- L'Action nationale
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Pour les articles homonymes, voir Action nationale.
L'Action nationale est une revue mensuelle publiée au Québec. Il s'agit de l'organe officiel de la Ligue d'action nationale.
La revue diffuse des analyses critiques traitant des réalités sociales, culturelles, linguistiques et économiques du Québec.
Issue d'abord du courant clérico-nationaliste, L'Action nationale se laïcise et se tourne progressivement vers le discours indépendantiste et se fait la porte-parole des principaux courants d'inspiration nationaliste lors de la Révolution tranquille et au moment des premiers succès du Parti québécois. L'évolution de la revue est marquée par le passage - significatif dans l'histoire du Québec - d'un nationalisme canadien-français à un nationalisme québécois (années 1960).
Aujourd'hui, l'équipe du périodique présente son activité en ces termes : « L’Action nationale est publiée par la Ligue d’action nationale dont la mission est d’être un carrefour souverainiste où se débattent les aspirations de la nation québécoise comme collectivité de langue française suivant une tradition de réflexion critique, d’indépendance et d’engagement, à partir des situations d’actualité qui renvoient aux enjeux fondamentaux de notre avenir collectif »[1].
Depuis 1917, plus de 17 000 auteurs ont signé des articles pour L'Action nationale. Ses pages ont accueilli les textes d'intellectuels québécois tels André Laurendeau, Pierre Vadeboncoeur, Pierre Elliott Trudeau, Lionel Groulx, Marcel Rioux, Richard Arès, Fernand Dumont et Esdras Minville.
Depuis 1999, Robert Laplante est le directeur de la revue.
Sommaire
Histoire
L'Action française est une revue mensuelle canadienne (Québec) fondée en 1917 par les membres de la Ligue des Droits du français.
L'Action française est éditée à Montréal et elle paraît de 1917 à 1927 (vol. 1, no 1, janvier 1917 - vol. 18, no 6, décembre 1927). Le premier directeur de la revue est Omer Héroux, il sera suivi par le chanoine Lionel Groulx auquel le nom de la revue restera attaché.
Avec ses collègues, Groulx se consacre à la défense de la langue française, de la religion catholique, des valeurs familiales et de l’agriculture, autant d'éléments qui leur semblent en péril face à l'industrialisation et l'urbanisation de la province. S'y exprime également la volonté de trouver des solutions de développement économique et intellectuel (éducation) pour le Québec. Deux "Enquêtes" annuelles sont particulièrement remarquées : celle de 1922 qui examine les possibilités d'une indépendance du Québec et celle de 1927 qui critique la place allouée au Québec et aux Canadiens français depuis les débuts de la Confédération.
En 1928, la revue change de nom pour L'Action canadienne-française afin de se dissocier de L'Action française de Charles Maurras qui avait été condamnée par le Vatican l'année précédente, en 1927. Sous ce nouveau nom, le mensuel paraîtra de janvier 1928 à mars 1929.
En janvier 1933, la revue change à nouveau de nom pour L'Action nationale. Esdras Minville, son nouveau directeur, entend poursuivre l'activité nationaliste de Lionel Groulx en faisant sienne sa devise : « Québec d'abord! ». Le premier numéro paraît à Montréal en janvier 1933. Mais la ligne éditoriale se modifie progressivement à l'initiative d'une nouvelle générations de collaborateurs qui donnent une orientation plus laïque et souverainiste à la revue. En 1963, L'Action nationale absorbe le périodique Tradition et progrès.
L'Action nationale est membre de la Société de développement des périodiques culturels québécois.
Chercheur au département d'histoire de l'Université Laval à Montréal, Jean-Claude Dupuis, affirme que « dès le départ, l'Action française annonçait que son nationalisme serait d'abord un nationalisme économique »[2].
D'après lui, le journal quotidien de l'Action française était la plus importante revue intellectuelle au Québec dans les années 1920[2]. Elle fut d'ailleurs, dit-il, « avec l'École sociale populaire, au cœur de la définition et de la diffusion de l'idéologie que l'on appelle habituellement “clérico-nationaliste”, mais que nous préférons désigner sous le terme de traditionaliste[note 1] ».
Directeurs
La revue a été dirigée par les personnes suivantes[3] :
L'Action française et canadienne-française
- Omer Héroux, Joseph Blain et Joseph-Papin Archambault (1917-1921)
- Antonio Perrault (1921)
- Lionel Groulx (1921-1928)
L'Action nationale
- Harry Bernard (1933-1934)
- Arthur Laurendeau (1934-1937)
- André Laurendeau (1937-1942)
- François-Albert Angers, Roger Duhamel, André Laurendeau (1943-1946)
- Guy Frégault (1946-1947)
- Dominique Beaudin (1947-1948)
- André Laurendeau (1948-1954)
- Pierre Laporte (1954-1959)
- François-Albert Angers (1959-1967)
- Patrick Allen, Jean Genest, Rosaire Morin (1967-1970)
- Patrick Allen, Jean Genest (1970-1974)
- Jean Genest (1974-1981)
- Rosaire Morin (1981-1982)
- Jean Genest (1982-1986)
- Gérard Turcotte (1986-1988)
- Rosaire Morin (1988-1999)
- Robert Laplante (1999-)
Notes et références
Notes
- Pierre Elliott Trudeau l'a employée dans La grève de l'amiante (Montréal, Éditions de Cité libre, 1956), 430 p. ; mais ce terme désigne mal l'idéologie en question et possède une connotation péjorative. Il serait plus juste de parler des traditionalistes comme le fait la sociologie française, car l'essence de cette école de pensée est la préservation de la continuité des traditions religieuses et nationales. Voir Pierre Barrai, Les agrariens français de Méline à Pisani (Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1968), 385 p. On pourrait aussi la qualifier tout simplement de catholique car la doctrine sociale de l'Église est, en définitive, la référence principale de cette école de pensée. Le terme clérico-nationaliste laisse entendre que le cléricalisme et le nationalisme sont au cœur de cette doctrine, ce qui n'est pas tout à fait exact. En fait, c'est la doctrine théologique, philosophique et sociale de l'Église catholique qui constitue le fondement de l'idéologie que nous voulons nommer. Certes, sur le plan pratique, le clergé et la nation occupent une grande place dans la pensée catholique, mais ils n'en constituent pas l'essence. Toutefois, puisque le terme catholique est large et qu'il peut porter à confusion, nous utiliserons dans cet article le terme traditionaliste pour désigner l'idéologie à laquelle adhérait l'Action française. Note de Jean-Claude Dupuis : L'expression « clérico-nationaliste » est d'usage courant depuis que
Références
- Extrait du site de l'AN
- « La pensée économique de L’Action française (1917-1928) », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 47, no 2, 1993, p. 193-219. [PDF] Jean-Claude Dupuis,
- Les origines de L'Action nationale », dans L'Action nationale, avril 2000, (page consultée le 9 octobre 2008) Rosaire Morin, «
Bibliographie
- Charles-Philippe Courtois, Trois mouvements intellectuels québécois et leurs relations françaises : l'Action française, La Relève et La Nation (1917-1939), Thèse de doctorat, Histoire, IEP-Paris et UQAM, 2008. « [1] »
- Denis Monière et Robert Laplante, « 90e anniversaire de la revue L'Action nationale - Savoir durer », dans Le Devoir, 29 octobre, 2007
- Rosaire Morin, « Les origines de L'Action nationale », dans L'Action nationale, Montréal, avril 2000, (page consultée le 2 avril 2006)
- François-Albert Angers, « L’Action nationale et son fondateur : Esdras Minville », dans L’Action nationale, Vol. LXXII, No 5 (janvier 1983) : 397-407
- Marcel-Aimé Gagnon, « Esdras Minville et l’Action nationale », dans L’Action nationale, Vol. LXV, Nos 9-10 (mai-juin 1976) : 677-688
- Susan Mann, Lionel Groulx et l’Action française, Montréal, VLB, 2005.
- Catherine Pomeyrols, « Les intellectuels nationalistes québécois et la condamnation de l’Action française », dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 73, janvier-mars 2002, p. 83-98.
- Catherine Bouchard, Les nations québécoises dans l'Action nationale. De la décolonisation à la mondialisation, Québec, Presses de l'Université Laval, 2002, xiv-146 p.
- Pascale Ryan, Penser la nation. La Ligue d'Action nationale, 1917-1960, Montréal, Leméac, 2006.
Lien externe
- Site Web de L'Action nationale
- Archives de la revue, dans la Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
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