- Kılkopuz
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Kobyz
Le kobyz ou kopuz est un nom générique donné par les sociétés pastorales nomades des régions turco-mongoles à divers instruments de musique traditionnelle asiatique :
- la vièle kyl-kobyz ou kyl kyyak ("kobyz ou kyyak à crin de cheval") des Kazakhs, des Kirghizes et des Ouzbeks (kyl peut être traduit par "crin de cheval"), fait de noyer ou bouleau, d'une seule pièce, mesurant de 70-80 cm (à plus d'un mètre autrefois)
- le luth (koms/xomys khakasse, komuz kirghize),
- la guimbarde (aman-xuur mongole, xomus touva, yakoute, komuz kirghize, shan-kobyz kazakh)
- le xyl-xomus (touva),
- le tambour (kobuz altaïen).
Ces instruments avaient une connotation sacrée et magique du fait de leurs usages par les musiciens chamans lors de communication avec les esprits, d'exorcisme de maladies et de prémonitions. La légende veut que le premier kobyz ait été inventé par Korkyt Ata, le premier de tous les chamanes, pour repousser la mort qui ne pouvait le prendre tant qu'il en jouait, tant la musique charmait tous les êtres de la création.
La vièle étant le plus important de ces instruments aux yeux des natifs, c'est de ce kobyz qu'il sera traité ici (à comparer avec la sorud).
Lutherie
Taillée dans un bloc monoxyle de bois de noyer, la caisse de résonance hémisphérique est ouverte. Seule une petite partie est recouverte d'une peau de chameau afin d'y placer le chevalet sur lequel reposent 2 cordes de crin de cheval tressés. Un miroir, visible par le musicien, placé dans la caisse joue le rôle d'un intermédiaire ou d'une porte entre le monde d'ici et celui des esprits. Un manche sans frettes est prolongé par un chevillier carré souvent orné de motifs symboliques ou d'objets (cornes, objets décoratifs, fils de fer). Seuls les bakshys (troubadours chamanes) étaient autorisés à en construire.
Lors de l'avènement de l’URSS, le kobyz s'est fait plus petit et sa caisse de résonance a été recouverte en totalité comme celle du violon, mais depuis la fin des années 1980, des kobyz traditionnels, dont la caisse de résonance est à demi-découverte réapparaissent. Une forme en creux (arrondi, ovale, simple, en forme de coeur ou plus rarement double) joue le rôle d'une sorte de pavillon qui renvoie le son vers le spectateur.
Jeu
Instrument traditionnel des bardes et outil rituel des chamanes musiciens (bakhsy) du Kazakhstan et Turkménistan, on y joue des musiques lancinantes en kuï (pièces répétant des motifs mélodiques), invitant à la transe du chamane. Les motifs sont souvent basés sur l'imitation de rythmes ou de sons naturels (animaux). Leur apprentissage se fait traditionnellement auprès d'un maître, de manière uniquement orale et imitative. Le kobyz pouvait accompagner les chanteurs professionnels (seri) ou les chanteurs-improvisateurs (akyn).
Ce type de musique et surtout ses pratiquants ont presque disparu au moment de la répression soviétique de l'ère communiste en Asie centrale. Peu d'enregistrements anciens semblent en avoir été conservés. La redécouverte s'est faite - hors des sociétés traditinonnelles qui n'ont cessé de l'utiliser - par l'intérêt pour les musiques rituelles et le chamanisme.
Ykhlas Dukenov (1843-1916) célèbre kobyziste kazakh et compositeur, ne se considérant pas comme chamane, est celui qui a transmis le plus cette musique au début du XXe siècle.
Deux autres musiciens réputés étaient ;- Zhappas Kalambaev né en 1909 et mort en 1970 originaire du sud du Kazakstan ayant appris le kobyz de son maître Karatau,
- Daulet Myktybaev né en 1905 et mort en 1976, originaire du centre du Kazakhstan et formé par le fils d’Ykhlas Dukenov
Parmi ceux qui sont encore vivants ;
- Smagul Umbetbaev (né en 1949 au centre du Kazakhstan)
- Saïan Aqmolda (né en 1974, né dans le Karatau)
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