- Karel Bartošek
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Karel Bartošek (30 juin 1930 à Skutec (Bohême) - 9 juillet 2004 à Paris) est un historien français d'origine tchèque.
Karel Bartošek est né dans un milieu ouvrier. Il entame des études d'histoire et devient professeur d'université. Alors qu'il s'est engagé très jeune au Parti communiste, il remet en question l'histoire officielle de la libération de Prague dans des livres traduits en anglais et allemand. Il participe au Printemps de Prague en 1968 à la suite duquel il est renvoyé et exclu du Parti.
Un article dans Les Temps modernes le fait connaître en France. Il vit alors de petits emplois variés (coursier, gardien de nuit, surveillant d'école...). Il est enfermé six mois en prison en 1972. Défenseur des droits de l'homme, il est qualifié de dissident par Amnesty International et considéré comme un « anticommuniste », « agent de l'impérialisme capitaliste » par le régime. En 1982 il s'exile en France où il retrouve sa famille. Karel Bartošek entre au CNRS. L'année suivante, il est déchu de sa nationalité tchèque.
Il relance en 1986 la revue fondée en 1979 par François Maspero, L'Alternative, sous le titre La Nouvelle Alternative[1]. Il dénonce les régimes communistes sans pour autant être un « anticommuniste ».
Son ouvrage Les Aveux des archives, publié en 1996, déclenche une polémique. S'appuyant sur des archives inédites, Karel Bartošek produit de nombreuses révélations. Raymond Aubrac a représenté le Parti communiste français à la recherche de financement auprès du régime communiste tchécoslovaque. Pour ne pas perdre des électeurs, Palmiro Togliatti chef du Parti communiste italien, voulait retarder l'annonce de la réhabilitation des condamnés des grands procès staliniens. Quant à Jacques Duclos, du Parti communiste français, c'est lui qui visitait régulièrement les partis communistes au pouvoir à l'est pour collecter l'argent du P.C.F.[2]. Mais la polémique concerne principalement Artur London dont l'histoire a inspiré le film L'Aveu de Costa-Gavras. London avait été condamné lors des procès staliniens en 1952. Karel Bartošek dévoile que London était auparavant plus « stalinien » qu'on ne l'a cru, et se vantait en 1949 d'avoir « démasqué » Noel Field, un communiste dissident dont le procès servit de prétexte à l'ouverture des "purges[3]". Karel Bartošek souligne que les "purges" d'alors visaient à prévenir l'ascension d'équivalents de Tito, qui pourraient contester la suprématie de Staline. Elles sont préventives et ne visent pas des opposants contrairement à celles des années 1930. Par la suite elles vont avoir pour cible les démocrates non-communistes.
En 1997, il participe à la rédaction du Livre noir du communisme mais conteste vivement le résultat final, entre autres le rapprochement effectué par Stéphane Courtois entre nazisme et communisme.
Ouvrages
- Les sociétés, la guerre et la paix de 1911 à 1946 : Europe, Russie puis URSS, Japon, États-Unis, avec Hélène Fréchet, François Boulet et Gilbert Badia.
- Les Aveux des archives. Prague-Paris-Prague, 1948-1968, Ed. du Seuil, Paris, 1996.
Ouvrages collectifs
- Collectif sous la direction de Stéphane Courtois, Le Livre noir du communisme : Crimes, terreur, répression, Éditions Robert Laffont, Paris, 1997 (ISBN 978-2221082041).
- Sous la direction de Stéphane Courtois, Le jour se lève : l'héritage du totalitarisme en Europe, 1953-2005, Mayenne, Éditions du Rocher, coll. « Démocratie ou totalitarisme », 2006, 493 p. (ISBN 978-2268057019)
- Les sociétés, la guerre et la paix de 1911 à 1946: Europe, Russie puis URSS, Japon, États-Unis,
Notes
- in Le Monde daté du 14 juillet 2004.
- in Le Monde daté du 28 décembre 1996.
- in Le Monde du 4 avril 1997.
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