- Jürgen Wilhelm Möllemann
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Jürgen Möllemann
Jürgen Möllemann
Jürgen Möllemann le 13 avril 2002, lors du congrès provincial du Parti libéral-démocrate à HagenVice-chancelier d'Allemagne 18 mai 1992 - 21 janvier 1993 Chancelier(s) Helmut Kohl Prédécesseur(s) Hans-Dietrich Genscher Successeur(s) Klaus Kinkel Ministre fédéral de l'Économie 18 janvier 1991 - 21 janvier 1993 Chancelier(s) Helmut Kohl Prédécesseur(s) Helmut Haussmann Successeur(s) Günter Rexrodt Ministre fédéral de l'Éducation et de la Science 18 février 1987 - 18 janvier 1991 Chancelier(s) Helmut Kohl Prédécesseur(s) Dorothee Wilms Successeur(s) Rainer Ortleb Biographie Nom de naissance Jürgen Wilhelm Mölleman Date de naissance 15 juillet 1945 Lieu de naissance Augsbourg, RFA Date de décès 5 juin 2003 (à 57 ans) Lieu de décès Marl, Allemagne Nationalité Allemande Parti politique Parti libéral-démocrate Diplômé(e) de École supérieure de pédagogie de Münster Profession Professeur du secondaire modifier Jürgen Wilhelm Möllemann, né le 15 juillet 1945 à Augsbourg et mort le 5 juin 2003 à Marl, était un homme politique allemand membre du Parti libéral-démocrate (FDP). Membre du Bundestag à partir de 1972, il occupa les portefeuilles de l’Éducation et de la Science et de l’Économie dans les cabinets Kohl III et IV, et fut vice-chancelier de 1992 à 1993. Au sein du FDP, il présida à deux reprises la fédération de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et occupa le poste de vice-président fédéral.
Il fut au centre de plusieurs scandales dans les années 1990 et 2000 et sa carrière fut marquée par plusieurs démissions suivies de retours sur le devant de la scène. Sa mort lors d’un saut en parachute, le jour même de la levée de son immunité parlementaire par le Bundestag, est considérée comme un possible suicide.
Sommaire
Formation et famille
Né à Augsbourg, en Souabe, Möllemann passe son enfance à Appeldorn, en Rhénanie. Après avoir obtenu son Abitur à l’Amplonius-Gymnasium de Rheinberg en 1965, il effectue son service militaire en tant qu’élève-officier de réserve dans les troupes aéroportées.
De 1966 à 1969, il suit à l’école supérieure de pédagogie de Münster une formation pour devenir professeur d’allemand, de sport et d’histoire dans l’enseignement secondaire. Il est reçu au premier examen d’État en 1969 et au second en 1971. Il enseigne de 1969 à 1972 à Beckum, avant de devenir parlementaire.
Après un premier mariage dont est née une fille, il épouse en 1975 Carola Appelhoff, née en 1949, membre du FDP, conseillère municipale de Münster de 1979 à 1994 et président du conseil municipal à partir de 1999 ; le couple aura deux filles.
Il est président de la Société germano-arabe (Deutsch-Arabische Gesellschaft) de 1981 à 1991 et de 1993 à sa mort, et membre du conseil de surveillance du FC Schalke 04 à partir de 1998. Il pratiquait le parachutisme et avait effectué plus de six cent sauts, dont certains dans le cadre de campagnes électorales, et était président du club de parachutisme de Münster.
Carrière
Möllemann est d’abord membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de 1962 à 1969 ; pendant ses études, il est président de la commission générale des étudiants (Allgemeiner Studierendenausschuss) des universités de Westphalie.
Il rejoint en 1970 le Parti libéral-démocrate (FDP), au sein duquel il fera toute sa carrière. Il entre au Bundestag lors des élections de 1972, et en sera membre sans interruption jusqu’en 2000.
Il est pendant trois ans porte-parole du groupe FDP au Bundestag pour l’éducation, puis de 1975 à 1982 pour les questions de sécurité. Il gagne une certaine notoriété médiatique en raison de déclarations sensationnelles et parfois partiellement improvisées, qui vont à l’encontre des discours faisant consensus dans la République fédérale. Pendant la guerre du Vietnam, il attaque ainsi la politique étrangère américaine ; lors d’une rencontre avec Yasser Arafat en 1979, il critique également la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens.
En 1975, il intègre le bureau de la fédération FDP de Rhénanie-du-Nord-Westphalie ; il devient en 1982 vice-président, puis en 1983 président de la fédération. Il entre également en 1981 à la présidence du FDP.
En 1982, à l’occasion de l’éclatement de la coalition sociale-libérale et de la formation de la coalition noire-jaune, il devient ministre d’État à l’office des Affaires étrangères. Après les élections de 1987, il entre au cabinet en tant que ministre fédéral de l’Éducation et de la Science. Il est promu en 1991 au ministère fédéral de l’Économie, et l’année suivante, il succède également à Hans-Dietrich Genscher au poste de vice-chancelier.
Fin 1992 éclate l’affaire dite du papier à lettres (Briefbogen-Affäre) : Möllemann, qui a utilisé un papier à en-tête officiel de son ministère pour promouvoir auprès de chaînes de magasins l’entreprise d’un cousin de sa femme, doit démissionner le 3 janvier 1993. En 1994, il doit quitter la présidence de la fédération de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en raison du conflit qui l’oppose à Klaus Kinkel, président fédéral du FDP et ministre fédéral des Affaires étrangères.
Il tente un retour en 1995 en étant candidat à la présidence du FDP, mais est battu par Wolfgang Gerhardt. Il redevient finalement président de la fédération de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en avril 1996, et quitte le bureau du FDP l’année suivante.
Au printemps 2000, il mène la campagne libérale-démocrate pour les élections au Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où le FDP est absent depuis cinq ans ; la liste du FDP obtient 9,8 % des voix. Malgré ce succès, le FDP ne peut participer au gouvernement en raison de la formation d’une coalition rouge-verte. Möllemann quitte le Bundestag et devient président du groupe FDP au Landtag. Il devient également en mai 2001 vice-président fédéral du FDP.
Lors des élections fédérales de septembre 2002, il revient au Bundestag ; il reste membre du Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, mais y quitte la présidence du groupe. Pendant la campagne, une controverse a éclaté autour d’un tract critiquant Ariel Sharon, Premier ministre israélien, pour sa politique à l’égard des Palestiniens, ainsi que Michel Friedman, vice-président du Conseil central des Juifs en Allemagne, pour son soutien à cette politique. Le tract est jugé antisémite, et Möllemann est par ailleurs accusé d’avoir utilisé des fonds illégaux pour le produire. Au sein du FDP, Möllemann est accusé d’avoir nui à la campagne et d’être responsable du mauvais score du parti ; il démissionne le 23 septembre de la vice-présidence fédérale. Après plusieurs mois de pression, il quitte le FDP le 17 mars 2003, tout en restant au Bundestag et au Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en tant que non-inscrit.
Mort
Dans les années 2000, une enquête est ouverte sur Möllemann, soupçonné d’avoir utilisé ses fonctions politiques dans le cadre d’un trafic d’armes, violant la législation fiscale et la loi sur les partis politiques.
Sur la base de ces accusations, le Bundestag est amené à lever l’immunité parlementaire de Möllemann le 5 juin 2003. Ce jour-là, Möllemann se trouve à Marl, près de Münster, où il doit effectuer un saut en parachute.
À Berlin, le Bundestag vote à 12 h 28 la levée de son immunité. Quelques minutes plus tard, des enquêteurs de la police et du parquet commencent à perquisitionner des propriétés appartenant à Möllemann notamment en Allemagne, en Espagne et au Luxembourg.
À 12 h 50, Möllemann saute à 4 000 mètres d’altitude. Son parachute principal s’ouvre à une altitude normale, mais se détache entre 1 000 et 500 mètres ; le parachute de réserve ne s’ouvre pas, son système de déclenchement électronique ayant été désactivé et Möllemann ne tirant pas la poignée permettant de le déclencher manuellement. Möllemann meurt en s’écrasant au sol.
Le contexte de la mort de Möllemann a mené la police et les médias à la considérer comme un probable suicide, sans qu’aucune certitude n’ait été établie. Le parquet de Essen, dans son rapport rendu le 9 juillet, écarte l’hypothèse d’un acte de malveillance, sans pouvoir conclure s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide.
Jürgen Möllemann est enterré au cimetière central de Münster. La procédure pénale contre lui est close après sa mort. Une procédure de redressement judiciaire est ouverte en décembre 2004 dans le cadre de sa succession.
Fin juin 2007, un court film de la chute mortelle de Möllemann, pris depuis le sol par un de ses camarades qui s’était posé à proximité quelques instants avant, est publié.[1] Le parquet de Essen, qui l’avait analysé lors de l’enquête, n’a pu en retirer aucune élément confirmant l’une ou l’autre des explications possibles.[2]
Publications
- Klartext. Für Deutschland, C. Bertelsmann Verlag, Munich, 2003 (ISBN 3-570-00755-3)
Ressources
Bibliographie
- Reimar Oltmanns, Möllemänner oder Die opportunistischen Liberalen, Eichborn-Verlag, Francfort-sur-le-Main, 1988 (ISBN 3-8218-1122-6)
Notes
- ↑ « Video von Möllemans Todessturz aufgetaucht », Die Welt, 29 juin 2007 [lire en ligne] ; « Amateurvideo von Möllemanns Todessturz aufgetaucht », Spiegel-Online, 29 juni 2007 [lire en ligne]
- ↑ « Möllemanns Tod bleibt unaufgeklärt », Netzeitung, 29 juin 2007 [lire en ligne]
Liens externes
- (de) Fiche de Jürgen Möllemann sur le site du Bundestag
- (de) Fiche de Jürgen Möllemann sur le site du Who’s Who allemand
- (de) Publications de et sur Jürgen Möllemann dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB)
Précédé de :
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1987–1991Suivi de :
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