Joseph Raoul Ponchon

Joseph Raoul Ponchon

Raoul Ponchon

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Raoul Ponchon, né le 30 décembre 1848 à Napoléon-Vendée (aujourd’hui La Roche-sur-Yon), mort à Paris le 3 décembre 1937, est un écrivain français.

Sommaire

Biographie

Il est le fils de Jean-Jacques Ponchon, capitaine trésorier au 46e régiment d’infanterie de ligne, et de Marie Henriette Birck.

Il suit les différentes garnisons de son père et en 1855 naît à Cahors sa sœur Berthe. Ensuite, la famille se déplace à Bourg où Raoul est interne au lycée, son père étant envoyé en Algérie ; puis Jean-Jacques part à Angoulême (classe de 4e pour Raoul), puis à Poitiers (baccalauréat), et enfin à Paris d’où le futur poète ne bougera quasiment plus, passant simplement, pour cause de démolition, de l’hôtel du Périgord, place de la Sorbonne, à l’hôtel de Flandres, 16 rue Cujas, où il résidera jusqu’à sa mort et où, devenu aujourd’hui hôtel des Trois Collèges, une plaque rappelle son passage.

Il devient employé de banque, ou plutôt de banques et d’assurances : il change régulièrement d’employeur. Il subit la guerre de 70 comme garde mobile à Paris, perd son père en 71, et la paix venue, jugeant qu’il n’est pas fait pour la finance, il s’établit dans la bohème comme peintre.

À ce titre, le premier texte qu’on connaisse de lui est la préface du catalogue du salon de peintures « Poil et Plume », où il exposait. C’était une bohème organisée et régulière : il allait tous les jours de la semaine prendre son petit déjeuner au café de Cluny, où il retournait l’après-midi s’attabler devant un verre d’absinthe, après avoir pris son seul repas quotidien dans un bouillon bon marché de la rue Racine.

Il fréquente les ateliers et salons de peinture et les cénacles littéraires : on le voit chez Nina de Villard de Callias (1863-1882), femme de lettres, poète et musicienne, maîtresse de Charles Cros, et qui reçoit outre ce dernier dans le salon intellectuel le plus coté de l’époque Catulle Mendès, Henri Rochefort, Jean Richepin, Villiers de l'Isle-Adam, François Coppée, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Maurice Rollinat, José-Maria de Heredia, Émile Zola, Alphonse Daudet, Édouard Manet, Edgar Degas, Léon Gambetta et l’astronome Camille Flammarion. Richepin, Maurice Bouchor et lui deviendront inséparables : ils fondent ensemble le groupe des Vivants.

Ponchon passera de nombreuses vacances dans la maison de Richepin en Bretagne, ce dernier écrira plusieurs textes sur Ponchon, dont un dans la Chanson des gueux, et la dédicace de la muse au Cabaret sera « À mes très chers amis Jean Richepin et Maurice Bouchor en témoignage de ma profonde affection je dédie ces rimes familières ». Il considérait les Richepin comme sa seconde famille, et repose à côté de son ami Jean au cimetière de Pléneuf-Val-André (Côtes d’Armor), où il les rejoignait souvent pour des vacances bretonnes. Il publie son premier texte, Chanson vineuse, dans la République des Lettres, le 3 décembre 1876, et dix ans plus tard, il est embauché par Jules Roques, directeur du Courrier français, "illustré paraissant tous les le samedis : littérature, Beaux-Arts, théâtre, médecine, finance", pour y tenir une chronique en vers hebdomadaire, et c’est le début des gazettes rimées, qu’il étendra à d’autres publications : La Presse, "journal républicain, national, politique et littéraire" (en fait boulangiste) chaque lundi de juin 1888 à mai 1890, puis Le Journal à partir de 1897. Il abandonnera le Courrier au départ de Jules Roques, par fidélité à celui-ci, en 1908.

Il sera, lui qui était insensible aux honneurs, membre de l’Académie Goncourt à partir de 1924 (sans doute proposé par ses amis pour qu’il puisse vivre de la pension associée, alors qu’il ne publiait plus de gazettes). Il y tiendra jusqu’en 1937 le "couvert" No 7, qu’il hérite de Paul Bergerat. Il fut fait chevalier de la légion d’honneur le 4 janvier de la même année 1924, comme son père qui l’avait lui obtenu pour raison militaires.

Il aurait sans doute fini centenaire si, un jour de décembre, à l’âge de 89 ans, il ne s’était cassé le col du fémur en descendant de son lit. Il fut hospitalisé à l’hôpital Saint-Joseph, rue Pierre Larousse, à Paris, où il mourut quelques jours plus tard, le 3 décembre 1937. Ponchon a été plus que réticent à la publication en recueils de ses gazettes rimées hebdomadaires.

Il se considérait comme un petit rimailleur du quotidien, indigne d’une publication officielle («…Je suis un poète de troisième rang, je ne puis admettre que l’on me mette au premier. », à Marcel Coulon, cité dans Toute la Muse). Malgré cela, et malgré lui, parurent, de lui des recueils de ses poèmes, La Muse au cabaret, en 1920 étant le seul livre publié de son vivant (il avait 72 ans).

Œuvres

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Wikisource propose un ou plusieurs textes écrits par Raoul Ponchon.

  • La Muse au cabaret, Fasquelle 1920, publié de son vivant. Réédition chez Cyral en 1925 (600 ex.), illustration Daniel-Girard, et éditions Rieder en 1938 (2000 ex.), sous la direction de Marcel Lubineau, illustration Lucien Boucher puis 1946 (lithographies Jean-Denis Malclès, aux éditions "La Bonne Compagnie", 1000 ex.), puis 1998 éditions Grasset, Collection "les Cahiers Rouges".
  • La Muse vagabonde, 1938 réédité en 1947, Le Rameau d'Or, sous le titre Gazette rimées.
  • La Muse frondeuse, Fasquelle, 1971, textes réunis par Daniel Mouret, préfacé par Roland Dorgelès
  • La Muse gaillarde, Fasquelle, 1939, en version "ordinaire", une édition de luxe étant parallèlement réalisée la même année par Marcel Lubineau aux éditions Rieder, avec des illustrée par Dignimont, puis en 1949, éd. Terres Latines, illustrée par Jacques Touchet.

Par ailleurs, il est l'auteur du quatrain célèbre :

« Quand mon verre est vide
Je le plains
Quand mon verre est plein
Je le vide. »

Biographies sur Raoul Ponchon

  • Marcel Coulon, Raoul Ponchon, Bernard Grasset, 1927
  • Marcel Coulon, Toute la Muse de Ponchon, édition de la Tournelle, 1938
  • Marcel Coulon, Les Noëls de Raoul Ponchon, édition du Trianon, 1929
  • Guillaume Apollinaire, Le Flâneur des deux rives
  • Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Léo Trézenik, Patrick Ramseyer, Dix ans de bohème [1]

Adaptation

  • Rémo Gary interprète « Vive l'eau » (La Muse au cabaret) sur une musique composée et arrangée par Clélia Bressat-Blum (Même pas foutus d'être heureux, 2008).

Liens externes

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