- Joseph Pâris-Duverney
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Joseph Paris Duverney
Pour l’article homonyme, voir Duverney.Joseph Paris[1] dit Duverney ou Du Verney ou Du Vernay ( ce suffixe lui viendrait d'une terre située à Moirans au lieu dit "les Vernes" et ayant appartenu à sa famille ), né le 10 avril 1684 à Moirans (Isère) et mort le 17 juillet 1770 à Paris, est un financier français.
Troisième des quatre frères Paris, il les rejoint à Paris dès 1703. Après un bref passage dans les gardes françaises, Joseph Paris Duverney suit l'exemple de ses aînés en prenant en charge les approvisionnements aux armées .
Garde Magasin à Mons de 1706 à 1715, il se porte acquéreur avec ses frères du bail des fermes générales en 1718 . Très critique envers le système de Law, la fratrie est exilée en Dauphiné en juin 1720 . Dans un triumvirat composé de Crozat et Samuel Bernard, il s'attele à régler les suites de la faillite du système de Law par l'opération dite du Visa
En décembre 1721, il acquiert la seigneurie de Plaisance (à côté de Nogent)et entreprend la reconstruction du château pour en faire un lieu d'habitation plus conforme à ses goûts . Sous le ministère du duc de Bourbon dont il est secrétaire des commandements, il bénéficie du soutien de la marquise de Prie et propose un nouvel impôt, le cinquantième en nature et de nombreux édits, autant de mesures qui suscitèrent l'opposition du Parlement de Paris et d'une partie de la noblesse.
Une tentative d'assassinat suivie d'une nouvelle disgrâce en 1726 seront les conséquences d'une impopularité grandissante . Objet d'une lettre de cachet, Joseph Paris Duverney passera 18 mois dans les geôles de la Bastille . Il sera relaxé en 1728 mais cette expérience laissera des traces sur ce grand commis de l'Etat . Joseph se retire sur ses terres de Plaisance et entretient une correspondance suivie avec Voltaire .
Paris Duverney retrouve les arcanes du pouvoir par le biais des affaires militaires . Contrôleur Général de l'Extraordinaire des Guerres de 1736 à 1757, ce poste et son réseau lui permettent d'exercer une influence notable sur les choix politiques du Royaume .
Jules Michelet nous en a laissé le portrait suivant :
« le vainqueur de Law, le chiffreur obstiné, le maître de Barême, le rude chirurgien de l'opération du Visa, n'était pas un homme ordinaire. [...] il emplit tout un siècle de son activité. Montagnard, soldat, fournisseur, il eut toute sa vie l'air d'un grand paysan, sauvage et militaire. La Pompadour l'appelait : « Mon grand nigaud. » Au fond il aimait les affaires pour les affaires bien plus que pour l'argent. Il mania des milliards et laissa une fortune médiocre. Nul souci des honneurs. Il ne prit d'autres titres que celui de secrétaire des commandements de M. le duc [de Bourbon] ». (op. cit. p. 25)
On lui doit la création de l' École militaire, dont il fut le premier intendant. Il est depuis 1759 le protecteur et le créancier de Beaumarchais qu'il initie au monde des affaires en échange de faveurs auprès de la Cour et de missions commerciales et financières, à l'exemple de celle dont il s'acquitte en 1764 en Espagne. Il mourut à l'âge de quatre-vingt-sept ans, sans postérité ( sa fille unique Louise Michelle étant décédée en 1752 )et fut inhumé dans la chapelle de l'École militaire. Il choisit pour exécuteur testamentaire son arrière petit neveu, le comte Alexandre Falcoz de la Blache, qui devait rentrer en procès avec Beaumarchais (voir l'affaire Goëzman).
Sommaire
Notes
- ↑ Bien qu'orthographié dans le Larousse avec un accent circonflexe, aucun des 4 frères Paris n'a jamais signé un document en utilisant cette orthographe, c'est pourquoi ces notes biographiques ont été rédigées en respectant l'orthographe de l'époque
Notices Biographiques
Sources
- Giacomo Casanova de Seingalt, Mémoires, Paris, Garnier frères, 1880, t. III, p. 355-6.
- Voltaire, Histoire du Parlement de Paris, chapitre LXI
- Robert Dubois-Corneau "Jean Paris de Monmartel, banquier de la Cour", Librairie Jules Raynal, Paris, 1917
Bibliographie
- L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1908. 1er semestre (Vol. 57 / n° 1171-1188) p. 837 et 1923 (Vol. 86 / n° 1572-1592).
- Jules Michelet, Histoire de France, Paris, Lacroix, 1877, t. XVIII.
- Beaumarchais, Le Tartare à la Légion, édition établie et annotée par Marc Cheynet de Beaupré, Bordeaux, Castor Astral, 1998. Cet ouvrage retrace les liens noués entre Beaumarchais et Pâris-Duverney, ainsi que le procès intenté à Beaumarchais par le comte de la Blache au sujet de la succession de Duverney. il contient en outre une généalogie fiable de la descendance des quatre frères Pâris.
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