- John Taylor (mormonisme)
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John Taylor John TaylorNaissance 1808
AngleterreDécès 1887 John Taylor (1808-1887) est le 3e président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (1880-1887).
Jeunesse
John Taylor naquit en 1808 dans la région de Westmoreland dans le Nord-Est de l'Angleterre. Ses parents, James et Agnes Taylor le firent baptiser dans l'Église anglicane peu après sa naissance. À l'âge de 16 ans environ, il quitta l'Église anglicane pour devenir méthodiste. L'année suivante, il fut nommé exhortateur, c'est-à-dire prédicateur laïque, dans cette Église, une responsabilité rare pour un homme si jeune. En 1830, les parents de John Taylor, ainsi que d'autres membres de sa famille émigrèrent à Toronto (Canada), le laissant en Angleterre pour vendre la ferme et pour régler d'autres affaires de famille. Quand il eut terminé, il quitta l'Angleterre à destination de New York. Après quelques mois passés à New York, il rejoignit ses parents à Toronto, où il continua à être membre de l'Église méthodiste et commença à prêcher. À cette époque, il rencontra Leonora Cannon, elle aussi méthodiste fervente qui avait récemment immigré d'Angleterre au Canada. Ils se marièrent le 28 janvier 1833 à Toronto.
Conversion
Pendant son séjour au Canada, John Taylor se joignit à un groupe d'amis pour étudier sérieusement la Bible et pour approfondir sa compréhension de la vérité. Ce fut à cette époque de recherches spirituelles intenses que Parley P. Pratt, membre du Collège des douze apôtres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, fut envoyé en mission à Toronto. Il logea et tint des réunions chez une veuve, voisine de John Taylor, et fut présenté au groupe d'amis de John Taylor qui se réunissaient pour rechercher la vérité. John Taylor entama une étude minutieuse de la doctrine de la nouvelle Église. Il s'y consacra pendant trois semaines et suivit Pratt dans ses déplacements. Il nota et étudia les discours de Parley P. Pratt et les compara aux Écritures. Après un certain temps, il fut convaincu de la véracité du message de Parley P. Pratt. John et Leonora Taylor furent baptisés le 9 mai 1836.
Début du ministère
Peu de temps après son entrée dans l'Église, John Taylor reçut l'appel d'officier comme président de l'Église au Canada, office qu'il détint pendant un peu plus d'un an. En mars 1837, il se rendit à Kirtland (Ohio), où il rencontra Joseph Smith. Rapidement, il se forma entre les deux hommes un lien d'amitié et de confiance qui ne devait jamais se briser.
Appel à l'apostolat
À l'automne 1837, John Taylor fut appelé par Joseph Smith à venir s'installer à Far West (Missouri), pour remplir une place vacante dans le collège des douze apôtres (il fut ordonné de façon officielle en décembre 1838). En tant qu'apôtre, John Taylor fut un compagnon fidèle et digne de confiance de Joseph Smith. Franklin D. Richards, du Collège des Douze, a dit, à propos de l'amitié qui unissait John Taylor et Joseph Smith : « Très peu d'hommes ont atteint la relation personnelle, chaleureuse, qu'il atteignit et entretint avec le plus grand succès avec Joseph Smith, le prophète, jusqu'à sa mort, et l'histoire de cette affection personnelle fut couronnée par les balles qu'il reçut dans la prison de Carthage avec le prophète[1] ».
Témoin du martyre de Joseph Smith
Le martyre de Joseph Smith fut l'un des événements les plus éprouvants de la vie de John Taylor. Il se rendit volontairement à la prison de Carthage, où Joseph Smith et son frère Hyrum furent illégalement emprisonnés le 25 juin 1844. Bientôt il fut clair que les émeutiers de Carthage n'avaient pas l'intention de les relâcher et qu'ils étaient en danger. Le 27 juin, d'autres membres de l'Église venus de Nauvoo à Carthage, firent des démarches pour essayer d'obtenir que justice soit faite. L'après-midi, il ne restait que John Taylor et l'apôtre Willard Richards dans la prison avec Joseph et Hyrum. Ayant prévu de rassembler les frères de Nauvoo pour délivrer le prophète Joseph, John Taylor dit : « Frère Joseph, si vous le permettez et donnez votre accord, en cinq heures je vous sortirai de cette prison, même si, pour cela, elle doit tomber[2] ». Joseph refusa cette façon d'agir.
Au cours de l'après-midi du 27 juin, une grande tristesse s'empara des quatre hommes. Comme John Taylor avait une magnifique voix de ténor, on lui demanda à deux reprises de chanter le cantique « Je rencontrais sur mon chemin » pour leur faire reprendre courage. Après qu'il eut fini de chanter pour la deuxième fois le cantique, des émeutiers aux visages noircis envahirent les escaliers de la prison. Hyrum Smith et Willard Richards s'appuyèrent immédiatement contre la porte de toutes leur forces, pour les empêcher de l'ouvrir. Les premiers coups de feu traversèrent la porte, Hyrum fut atteint et tué. Les émeutiers continuèrent à tirer et se mirent bientôt à introduire leurs fusils par la porte entrouverte. John Taylor se mit à côté de la porte et, avec une lourde canne, essaya de faire dévier les canons des fusils qui pointaient dans la pièce.
Au milieu de cette scène, le prophète Joseph, qui avait lui aussi essayé de résister aux émeutiers, dit à John Taylor : « C'est bien, frère Taylor, faites de votre mieux pour les détourner[3] ». Ce furent les dernières paroles qu'il devait entendre de Joseph Smith. Conscient que leur position derrière la porte ne pouvait plus être maintenue, John Taylor s'élança vers la fenêtre. Comme il allait sauter, un coup de feu tiré de l'intérieur de la prison le frappa à la cuisse gauche. Pendant un instant il reposa affaissé sur le rebord de la fenêtre, et il serait tombé, mais un coup de feu tiré de l'extérieur frappa la montre dans la poche sur sa poitrine et le fit retomber dans la pièce. John Taylor essaya de ramper sous un lit qui se trouvait dans la pièce. Pendant ce temps, il fut atteint par trois autres balles. L'une se logea un peu au-dessous de son genou gauche et ne fut jamais enlevée. Une autre pénétra la paume de sa main gauche. Une troisième balle frappa le muscle de sa hanche gauche et arracha plusieurs centimètres de chair. Bien que grièvement blessé et souffrant énormément, il survécut à l'attaque et fut plus tard ramené chez lui à Nauvoo par plusieurs frères.
Quelques instants après que John Taylor fut frappé, Joseph Smith essaya également de sauter par la fenêtre, mais il fut immédiatement atteint et tomba à l'extérieur.
Auteur
Lorsqu'il fut membre du Collège des Douze, John Taylor consacra son temps et ses talents à la proclamation et la défense de l'Évangile. Il utilisa son talent pour l'écriture en tant que rédacteur du Times and Seasons, du Wasp et du Nauvoo Neighbor, tous des journaux de Nauvoo. Plus tard, lorsqu'il présida l'Église dans l'Est des États-Unis, il fut le rédacteur et l'éditeur du Mormon, hebdomadaire newyorkais, qui présentait la doctrine de l'Église. Ses livres comprennent deux commentaires de doctrine, The Government of God et An Examination into and an Elucidation of the Great Principle of the Mediation and Atonement of Our Lord and Saviour Jesus Christ (Une étude et une élucidation du grand principe de la médiation et de l'expiation de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ), publiés alors qu'il était président de l'Église. Ses talents d'écrivain et de rédacteur lui valurent les titres de « Défenseur de la foi » et de « Champion de la vérité » parmi les saints des derniers jours.
Missionnaire
John Taylor fit quatre missions à plein temps : deux en Grande Bretagne, une en France et en Allemagne et une à New York. En tout, il passa plus de sept ans en mission à plein temps.
Missionnaire en France
Trente ans avant de devenir président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, John Taylor fut, en qualité d'apôtre, missionnaire en France. C'est le 7 octobre 1849 que John Taylor fut appelé par Brigham Young à prêcher en France.
4 mai 1850 : Il quitte New York.
27 mai 1850 : Il arrive à Liverpool.
18 juin 1850 : Il arrive à Boulogne-sur-Mer sur le vapeur « Emerald ».
24 juin 1850 : Il est reçu par le maire de Boulogne-sur-Mer, L. Fontaine, et obtient l’autorisation de prêcher.
26 juin 1850 : À la tombée de la nuit, il se rend avec d'autres missionnaires au nord de la ville, sur la plage. En se tenant en cercle ils chantent un cantique et s'agenouillent. John Taylor fait alors une prière par laquelle il consacre la France à la prédication de l'Évangile.
Prière de consécrationÔ Seigneur Dieu, notre Père céleste, nous, tes serviteurs, nous inclinons aujourd'hui devant toi, sur cette plage, dans l'ombre de la nuit, à l'abri des regards des enfants du monde, et t'implorons en tant que notre Père pour que ta bonté s'étende sur nous. Tu t'es adressé à certains d'entre nous ici présents, par la bouche de tes serviteurs, alors que nous étions dans la Vallée, loin dans l'Ouest, pour que nous quittions nos foyers et venions ici prêcher l'Évangile.
Nous avons toujours obéi à ta parole et nous sommes ici selon ton commandement. Tu nous as conduits ici, sains et saufs, à travers les montagnes, les déserts, les plaines, les océans et les mers. Tu nous as préservés des fléaux, des épidémies, des naufrages et des guerres. Notre vie a été précieuse à tes yeux et nous voici, monuments de ta pitié. D'autres sont ici avec nous, notre frère Howells, qui est déjà venu ici précédemment, et des frères de Londres, qui ont quitté leurs amis pour travailler dans ta vigne. Et, Père Saint, nous te demandons, au nom de ton Fils Jésus-Christ, de nous donner la sagesse de présenter à ce peuple tes principes éternels de vérité, d'ouvrir les portes du salut à cette nation puissante, et nous te demandons, Ô Seigneur, de nous aider dans notre entreprise, et de nous aider à remplir cet appel que nous avons reçu afin que ta gloire soit reconnue, et que nous amenions beaucoup de personnes à la connaissance de la vérité. Que des milliers d'âmes dans ce pays puissent se réjouir dans la plénitude des bénédictions de l'Évangile de paix.
Et nous te prions, Ô Père, pour que tu insuffles dans le cœur des dirigeants de ce pays un sentiment de soutien à notre oeuvre, afin qu'ils ne fassent pas obstruction à notre travail, mais que nous puissions présenter ta parole devant des personnes de toutes conditions et de tous grades, que les cœurs honnêtes se rassemblent pour participer à ces bénédictions que tu nous as révélées. Et nous te prions de nous revêtir de la sagesse, de l'intelligence et du pouvoir de ton Esprit, afin que nous puissions magnifier notre saint et grand appel. Donne-nous ta sagesse, que nous sachions quand parler et quand nous taire, quel principe de vérité présenter et quel autre garder pour nous, afin que, ni en paroles, ni en actes, nous ne soyons une pierre d'achoppement pour les cœurs honnêtes qui te rechercheront.
Pardonne nos péchés, Père Saint, si nous avons péché contre toi en paroles ou en actions. Nous te le demandons, au nom de ton Fils Jésus, que tu as sacrifié pour nous racheter de nos transgressions, afin que tu ne t'en souviennes plus jamais contre nous. Puissions-nous être investis du pouvoir, de la sagesse et de l'Esprit du Tout-Puissant, et nous conduire dignement en tant qu 'hommes de Dieu, pendant que nous séjournons dans ce pays. Puissions-nous rester purs de corps et d'esprit devant toi.
Nous te demandons aussi de bénir nos épouses, nos enfants et nos familles que nous avons laissés derrière nous. Réconforte-Ies dans leur solitude. Puissent tes anges, Ô Seigneur, les protéger par ton Saint-Esprit. Puisses-tu subvenir à tous leurs besoins, afin qu'ils ne manquent pas des bonnes choses qui les rendront heureux et à l'aise. Protège-Ies du pouvoir du destructeur et des hommes mauvais. Nous te demandons, Ô Père, de bénir ton serviteur Brigham Young et ses conseillers. Revêts-Ies du pouvoir de ton Esprit pour que les révélations des cieux se déversent sur eux. Bénis tout ton peuple dans la Vallée grâce aux conseils et Autorités de ton Église. Bénis tes anciens qui parcourent le monde en prêchant ta parole. Que tout ton peuple se réjouisse dans ton salut. Que Sion soit établie en justice, et que toutes les nations se rassemblent sous son égide. Et maintenant, Ô Seigneur, nous nous en remettons à toi, avec nos femmes, nos enfants et tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, nous qui sommes tes enfants. Nous te demandons ta paix et que tes bénédictions soient avec nous, soient sur nous, aujourd'hui et à jamais, au nom de Jésus.
Amen[4].1er juillet 1850 : Il tient une première réunion publique à Boulogne-sur-Mer, au 21 de la rue Montigny. Environ trente personnes y assistent.
19 juillet 1850 : Il part pour Paris et s’installe au 7 rue de Tournon (VIe arrondissement) où commencera la traduction du Livre de Mormon. Il commence à étudier le français et à enseigner l'Évangile.
14 novembre 1850 : Après s'être absenté, il revient à Paris accompagné de Philippe de la Mare, converti à l’île de Jersey.
1er décembre 1850 : Il baptise, dans la Seine à l'île de Saint-Ouen, Jean-Baptiste Wilhelm et sa femme, Louis Bertrand (1808-1875, rédacteur au journal Le Populaire et communiste icarien) et Monsieur et Madame Squires et leur fils de neuf ans.
8 décembre 1850 : Il organise une branche à Paris avec huit membres.
1851 : Il passe la plupart de l'année 1851 en Allemagne où il organise l'Église.
20 décembre 1851 : Il préside à Paris la première conférence de district.
Au cours de son séjour à Paris, il reçoit la visite du philosophe Louis Krolikowski, disciple du philosophe Charles Fourier et éditeur du journal Le Populaire qui défend idées du socialiste Étienne Cabet. La société à laquelle Krolikowski appartient avait envoyé Cabet à Nauvoo avec les Icariens français pour y créer une communauté fondée sur les principes de Fourier.
Entretien entre Taylor et KrolikowskiSur la demande de Krolikowski, John Taylor lui explique les principes fondamentaux de l'Évangile. À la fin de cette explication a lieu entre eux la conversation suivante :
Krolikowski : M. Taylor, ne proposez-vous pas d’autre plan pour améliorer la condition de l'humanité que le baptême pour la rémission des péchés ?
Taylor : C'est tout ce que je propose.
Krolikowski : Eh bien je vous souhaite bien du succès, mais je crains que vous alliez à l’échec.
Taylor : Monsieur Krolikowski, vous avez envoyé M. Cabet à Nauvoo il y a quelque temps. Il était considéré comme votre chef, l'homme le plus talentueux que vous aviez. Il est allé à Nauvoo peu après que nous l'ayons abandonné. On pouvait se procurer maisons et terrains pour une bouchée de pain. De riches fermes étaient abandonnées et des milliers d'entre nous y avaient laissé leur maison et leur mobilier, et presque tout ce qui peut favoriser le bonheur de l'homme qui s'y trouvait. Il aurait été impossible d'aller quelque part dans des circonstances plus favorables. Outre tous les avantages d'avoir tout à disposition sous la main, M. Cabet avait une compagnie de colons triés sur le volet. Lui et son groupe allèrent à Nauvoo. Quel a été le résultat ? Je lis dans tous vos rapports, ceux qui sont publiés dans votre propre journal ici, à Paris, un cri continuel pour recevoir de l’aide. On réclame encore et encore de l’argent ! Nous avons besoin d'argent pour nous permettre de mener à bien nos projets !
Alors que votre colonie à Nauvoo avec tous les avantages de nos champs et de nos maisons abandonnés - il leur suffisait d'y entrer - y traîne une existence misérable, les saints des derniers jours, bien que dépouillés de tout ce qu'ils avaient et bannis de la société civilisée dans les vallées des montagnes Rocheuses pour chercher parmi les sauvages cette protection que la civilisation chrétienne nous refusait, là notre peuple a construit des maisons, clôturé des terrains, cultivé des jardins, construit des écoles et a organisé un gouvernement et est prospère dans toutes les bénédictions de la vie civilisée. Non seulement cela, mais il a envoyé des milliers et des milliers de dollars en Europe pour aider les pauvres affligés à aller en Amérique où ils pourraient trouver asile.
La société que je représente, M. Krolikowski, vient avec la crainte de Dieu, le culte du grand Elohim ; nous offrons le plan simple ordonné par Dieu, à savoir : la repentance, le baptême pour la rémission des péchés et l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit. Notre peuple n'a recherché ni l'influence du monde, ni le pouvoir du gouvernement, mais il a obtenu les deux. Tandis que vous, avec votre philosophie, indépendante de Dieu, vous avez tenté d’édifier un système communiste et un gouvernement qui, selon vous, doit ouvrir le règne millénium. D’après vous, qu’est-ce qui vaut mieux, notre religion ou votre philosophie ?
Krolikowski : Eh bien, Mr Taylor, je n'ai rien à répondre[5].En France, il fait la connaissance du procédé de la manufacture du sucre. Sous sa direction, les machines nécessaires sont achetées et envoyées en Utah.
21 décembre 1851 : Au terme de sa mission en Europe, il quitte Paris pour l'Utah.
Concepteur de la Soirée familiale
En tant qu'apôtre et plus tard en tant que président de l'Église, le président Taylor exhorta continuellement les saints des derniers jours à aimer et à fortifier leur famille. Il recommanda aux membres de l'Église de réserver une soirée par semaine pour étudier l'Évangile et pour se distraire en famille. Il leur promit la paix et l'amour, la pureté et la joie qui rendraient leur vie de famille idéale s'ils appliquaient fidèlement le principe d'une soirée familiale[6].
Organisation de l'Église
En 1878, John Taylor organisa de façon officielle la Primaire, pour un enseignement plus efficace des enfants dans l'Église. En 1880, il devint président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. L'une des œuvres les plus importantes de sa présidence consista à mettre de l'ordre dans les collèges de la prêtrise et à les exhorter à accomplir leurs devoirs. Il donna l'instruction aux évêques de tenir des réunions hebdomadaires de la prêtrise dans leur paroisse et il conseilla aux présidents de pieu de tenir des réunions mensuelles de la prêtrise de pieu. Il établit des conférences de pieu trimestrielles dans toute l'Église.
Défenseur de la liberté
Bien que les convictions de John Taylor fussent fortes, il respecta et défendit toujours la liberté individuelle. Pendant ses années à Nauvoo, lorsqu'il était apôtre, il fut appelé « le champion de la liberté » et il continua à mériter ce titre lorsqu'il fut président de l'Église. À une époque où les saints des derniers jours formaient une majorité écrasante en Utah, le président Taylor ne cessa de prêcher la liberté religieuse et la liberté de conscience pour tous. Il affirma : « Nous avons parfois des sentiments très impétueux envers les gens qui ne pensent pas comme nous. Ils ont le droit de penser comme bon leur semble ; et nous aussi. Donc, si un homme n'a pas les mêmes croyances que moi, cela ne me regarde pas. Et si je n'ai pas les mêmes croyances que lui, cela ne le regarde pas. Protégeriez-vous un homme aux croyances différentes des vôtres ? Oui, jusqu'au bout. Il devrait exercer la même justice envers moi, et alors je m'attendrais à ce que mes droits soient protégés[7] ». Pour John Taylor, la liberté était également importante au sein de l'Église. Lors des conseils, il encourageait toujours les membres à s'exprimer librement. Bien que comprenant pleinement l'importance de l'unité, il croyait que la liberté était le moyen d'atteindre une unité véritable.
Période d'épreuve
Les saints des derniers jours pratiquaient le mariage plural depuis l'époque de Joseph Smith à Nauvoo. Dans les années 1860 et 1870, le gouvernement des États-Unis vota des lois qui interdisaient le mariage plural et refusaient le statut d'État et d'autres droits au Territoire de l'Utah et à ses citoyens. Convaincue que ces lois constituaient une violation de la liberté religieuse inscrite dans la Constitution, l'Église usa de son influence pour porter l'affaire devant la Cour suprême des États-Unis. En 1879, juste deux ans après que le président Taylor eut pris la direction de l'Église, la Cour suprême des États-Unis confirma la loi du gouvernement fédéral de 1862 contre la polygamie. En 1882 et de nouveau en 1887, le Congrès des États-Unis vota des lois supplémentaires, qui permettaient au gouvernement fédéral de dissoudre l'Église en tant qu'entité légale et de confisquer tous ses biens excédant une valeur de 50 000 dollars (ce qui comprenait quatre temples en construction, le tabernacle, les églises et beaucoup d'autres biens). La loi avait pour but de priver les membres de l'Église de leurs droits civiques, y compris du droit de vote. Ces mesures donnèrent des moyens légaux permettant la persécution des saints des derniers jours qui pratiquaient le mariage plural. L'Église fit plusieurs appels en justice, mais sans succès.
Durant la dispute grandissante au sujet de la polygamie, John Taylor apprit que des officiers gouvernementaux s'apprêtaient à l'arrêter. il se cacha dans différents endroits en Utah, dans l'espoir que la persécution de l'Église diminuerait. Bien qu'absent de la vie publique, il continua à diriger l'Église par le moyen de lettres et d'instructions orales données à des proches en qui il avait confiance. La réclusion, la séparation d'avec sa famille et ses amis et la tension causée par ses responsabilités, commencèrent cependant à lui peser lourdement. Au début de l'année 1887, sa santé commença à se détériorer. Pendant plusieurs mois il résista à la maladie et dit à ses proches qu'il se rétablirait bientôt, mais en juillet il fut manifeste que son état était grave. Le soir du 25 juillet 1887, le président Taylor s'éteignit paisiblement chez Thomas Roueché, à Kaysville (Utah).
Bibliographie
- Enseignements des présidents de l'Église - John Taylor (1808-1887) (Salt Lake City, 2002)
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- B. H. Roberts, The Life of John Taylor, 1963, p. 449
- B. H. Roberts, The Life of John Taylor, 1963, pp. 134-135
- The Gospel Kingdom, sélectionné par G. Homer Durham, 1941, p. 360
- Millenial Star, 12 : 269
- B. H. Roberts, Life of John Taylor, pp. 226-227 ; voir aussi Les présidents de l'Église, Département des séminaires et des instituts de religion, Francfort-sur-le-Main (Allemagne), 1978, p. 21
- « Home Evening », par Joseph F. Merrill, Improvement Era, janvier 1918, p. 203
- The Gospel Kingdom, sélectionné par G. Homer Durham, 1941, pp. 328-329
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