Joel Wilmotte

Joel Wilmotte

Joël Wilmotte

Homme politique français né le 19 décembre 1948 à Hautmont. Maire de Hautmont (Nord) depuis 1989 et conseiller général du canton d'Hautmont depuis 1995

Sommaire

Etudes et parcours professionnel

Joël Wilmotte est diplômé de l’Université des Sciences et Techniques de Lille où il a obtenu un doctorat en Économie et Administration des Entreprises Gestion en 1977. Son directeur de thèse était Jean-Pierre Debourse et le jury était dirigé par Jacques Delors. Il rejoint la Chambre du Commerce et de l’industrie de l’Avesnois Valenciennes en 1973 où il est chef du personnel jusqu’en 1978. Il devient chef du Service Promotion des Entreprises à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Avesnes sur Helpe jusqu’en 1983. Il exerce ensuite de 1984 à 1985, les fonctions de Directeur des Ressources Humaines et Sociales Personnel pour le groupe SAPEG et Sculfort[1], fabricant de machines outils dont le siège est situé à Feignies, à côté d’Hautmont (59). En 1985, il rejoint la société Douzies-Cérame en tant que Directeur Administratif et Ressources Humaines. Cette société implantée à Maubeuge (59) deviendra la société Douzies-Carrelage[2], fabricant de carrelages. Alors que la société est menacée et placée en redressement judiciaire, il propose en 1987 de relancer son activité et présente un projet de reprise accepté par le Tribunal du Commerce. En 1988, il devient Président-Directeur Général de cette société et la rebaptise Douzies-Carrelage. En 1992, il revend la société à un groupe belge, Koramic[3] Terca, qui conserve l’activité et ses salariés. Joël Wilmotte se consacre depuis lors à ses responsabilités politiques.

Carrière politique

Joël Wilmotte a commencé sa carrière politique au Parti socialiste, l'a poursuivie au Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua puis à l'Union pour un mouvement populaire [1].

Membre du PS, il est exclu de ce parti en 1988 après s'être vu refuser la tête de liste pour les municipales, et remporte les municipales de mars 1989 en s'alliant avec le Rassemblement pour la République, avec un score de 65% des voix, sous une liste d'intérêt général, apolitique, et profitant des divisions entre communistes (le maire sortant était PCF)et socialistes.

Soucieux de parvenir à un règlement citoyen et amiable des problèmes posés par des rassemblements en centre ville, il écrit, en 1990, dans une lettre aux amicales marocaines et algériennes : « Je vous serais reconnaissant de bien vouloir intervenir auprès de vos ressortissants afin d'éviter des rassemblements en centre-ville. » [2].

En 1991, il prend un arrêté municipal - suspendu par le tribunal administratif - qui limite l'accès à l'école primaire et maternelle pour les enfants d'origine étrangère [3].

Le 28 juin 1992, Joël Wilmotte, à l'époque maire sans étiquette, organise un référendum local dans sa commune avec pour question « Votre maire a décidé de mettre en évidence auprès des pouvoirs publics des problèmes observés sur le territoire d’Hautmont. Etes-vous d’accord avec cette décision ? ». Dans un bulletin d’information distribué aux habitants, le maire avait préalablement dressé la liste des « problèmes » (logements, délinquance, aide sociale), imputables, selon lui, à l’arrivée de familles étrangères dans le cadre du regroupement familial [4]. 87,18 % des habitants votent oui (il y a eu 68,71 % de participation, 6.173 suffrages exprimés, 122 bulletins nuls). Kofi Yamgnane, secrétaire d’Etat à l’Intégration, avait déclaré publiquement à la veille du scrutin que le maire d’Hautmont « joue avec le feu », avant d’ajouter : « C’est un discours d’extrême droite, un discours lepéniste ». Les élus communistes, socialistes, du CDS et des Verts, ainsi que le curé, le MRAP et SOS-Racisme avaient mené campagne contre le référendum [5].

En 1995, Joël Wilmotte, maire d’Hautmont, est élu Conseiller général sans étiquette du canton d’Hautmont. La même année, à son initiative est créée la Communauté de communes Sambre-Avesnois (CCSA)[4] dont il devient Président. La CCSA a pour mission principale de désenclaver le territoire intercommunal des 10 communes qui la composent en améliorant le réseau routier, d’embellir les villes et les rendre plus attrayantes pour les habitants et les investisseurs, de redynamiser l’emploi sur le territoire intercommunal.

Dans les années 1990, pour faire face à la crise sidérurgique, le maire a développé le secteur du tertiaire en favorisant l’implantation dans sa commune de sociétés comme Auchan[5], Décathlon[6], Leroy Merlin[7], faisant de la zone commerciale de Hautmont l’une des plus larges de la région.

A plusieurs reprises, notamment en 2001, la presse nationale relève que le maire d'Hautmont empêche les personnes d'origine maghrébine d'acquérir des biens immobiliers dans sa commune, faisant jouer le droit de préemption de la commune quand il n'arrivait pas à dissuader des propriétaires de vendre. Il aurait défendu cette politique en lançant à une propriétaire « Je ne veux pas voir ma ville devenir la poubelle de la région! » [6],[7]. En octobre 2001, le tribunal administratif annule une délibération de préemption à Hautmont [8].

En mars 2001, il est réélu conseiller général sous l'étiquette RPF dès le premier tour avec 7.537 voix (67,19 % des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 69,41 % [9]. Il est également réélu maire avec 4.375 voix (73,71 % des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 62,85 % [10]

Le 9 juin 2002, il est candidat aux législatives dans la vingt-quatrième circonscription du Nord pour le Rassemblement pour la France et recueille 5.890 voix (15,45 % des suffrages exprimés) [11]. Dans le canton d'Hautmont, il obtient 2.711 voix (52,2 %) [12].

Le 12 mars 2003, il est condamné par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe à huit mois de prison avec sursis pour avoir refusé de célébrer des "mariages musulmans" le samedi après-midi, réservé aux "mariages chrétiens". La plainte avait été déposée par Salima Saïfi, une soeur de Tokia Saïfi, secrétaire d'État et ancienne eurodéputée, elle-même née à Hautmont. Des faits qualifiés de "graves" par le tribunal car « heurtant profondément le principe d'égalité, valeur fondatrice de la République française ». Le 14 avril 2004, il est condamné par la cour d'appel de Douai à 500 euro d'amende pour discrimination raciale et religieuse [13]. La Cour de cassation confirme ce jugement le 3 mars 2005 [14].

Après le second tour des présidentielles de 2007, Joël Wilmotte déclare au quotidien La Voix du Nord « Je suis tout à fait en phase avec N. Sarkozy sur des points comme l’immigration, l’identité nationale, on a prouvé hier qu’on avait raison, on touche les problèmes quotidiens de la population » [15].

Sa liste a obtenu 3.668 voix (65,65% des suffrages exprimés) aux municipales de 2008, le taux de participation étant de 59,44%[16] et Joël Wimotte a été réélu dès le premier tour conseiller général avec 5.283 voix (65,67% des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 61,90%[17].

Une tornade à Hautmont : Rôle de Joël Wilmotte

Lors de la tornade du 3 août 2008 (3 morts, 18 blessés et des millions d’euros de dégâts matériels dans 4 communes), la commune de Hautmont est particulièrement touchée. Joël Wilmotte s’implique dans le soutien des sinistrés et la défense de leurs intérêts, en s’engageant auprès des pouvoirs publics et aux côtés des autres maires dont les communes ont été touchées[18].

Le 14 août 2008, Marine Le Pen se voit refuser l’accès à la zone sinistrée[19]. Joël Wilmotte s’oppose à ce que les sinistrés d’Hautmont ont vécu soit utilisé à des fins politiques. Le maire a donné comme consignes de ne laisser entrer sur la zone sinistrée que les personnes qui travaillent pour déblayer et reconstruire, les familles de victimes, l’armée, les associations humanitaires et la presse.

Le 6 septembre, à l’initiative de Joël Wilmotte, l’Association d’aide aux sinistrés d’Hautmont[20] voit le jour. Elle a pour mission d’assurer aux sinistrés un conseil juridique et de les assister dans le traitement de leurs dossiers d’assurance.

Sources

  1. Depuis le 22 octobre 2002, le RPF autorise la double appartenance avec l'UMP, cf. Laurent de Boissieu, « Rassemblement pour la France (RPF) », 18 septembre 2007, France Politique. Consulté le 2007-12-23; l'association Nation et progrès regroupe au sein de l'UMP environ 200 élus locaux souverainistes principalement issus ou membres du RPF, cf. Sébastien Dartois, « La mise en place de l'UMP en Lorraine - L'étude des fédérations de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse », Année universitaire 2002/2003, Université de Nancy II - Faculté de Droit, Sciences Économiques et Gestion. Consulté le 2007-12-23
  2. Paul Oriol, « Le racisme institutionnel ou l'appartheid discret », janvier-février 1997, Migrations Société n°49. Consulté le 2007-12-22
  3. Racisme municipal (tract), 13 janvier 2001, Ras l'front. Consulté le 2007-12-22
  4. Bernard Duraud, « Sus aux immigrés ! », 25 juin 1992, L'Humanité. Consulté le 2007-12-22
  5. Bernard Duraud, « Terre d’exclusion », 29 juin 1992, L'Humanité. Consulté le 2007-12-22
  6. Martine Gilson, « Pas de «poubelle» à Haumont! », 8 février 2001, Le Nouvel Observateur. Consulté le 2007-12-22
  7. Hayde Saberan, « Du droit de préemption à Hautmont », 2 janvier 2001, Libération. Consulté le 2007-12-22
  8. Olivier Ducuing, « Le TA annule une délibération de préemption à Hautmont », 16 octobre 2001, lagazettedescommunes. Consulté le 2007-12-22
  9. Résultats des élections cantonales de 2001 à Hautmont, Le Figaro. Consulté le 2007-12-22
  10. Résultats des élections municipales 2001 - Résultats par communes pour les communes de plus de 9 000 habitants, Ministère de l'Intérieur. Consulté le 2007-12-22
  11. Élections législatives NORD (59) -- 24ème circonscription (résultats officiels), Ministère de l'Intérieur. Consulté le 2007-12-22
  12. Élections législatives NORD (59) -- Hautmont - 24ème circonscription (résultats officiels), Ministère de l'Intérieur. Consulté le 2007-12-22
  13. À Haumont, les chrétiens étaient plus égaux que les autres devant le mariage civil, 14 Avril 2004, Observatoire du communautarisme. Consulté le 2007-12-22
  14. Condamnation définitive du maire d'Hautmont pour discrimination raciale, 20 avril 2005, La Voix du Nord. Consulté le 2007-12-22
  15. À Hautmont, Jeumont, Louvroil, Maubeuge et Ferrière-la-Grande, la réaction des maires, 8 mai 2007, La Voix du Nord. Consulté le 2007-12-23
  16. Résultats des élections municipales 2008 - commune de Hautmont, Ministère de l'Intérieur. Consulté le 2008-08-06
  17. Résultats des élections cantonales 2008 - canton de Hautmont, Ministère de l'Intérieur. Consulté le 2008-08-06
  18. Aide aux sinistrés
  19. Marine le Pen interdite d'accès
  20. Création d'un association d'aide aux victimes
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