Jodo-Shinshu

Jodo-Shinshu

Jōdo shinshū

Le Jōdo-Shinshū (浄土真宗, « École véritable de la Terre pure »), également connu sous le nom de bouddhisme Shin ou Shin, est une école Terre pure japonaise. Fondé par Shinran, un ancien moine Tendai, le Shin est considéré comme le courant du bouddhisme le plus largement pratiqué au Japon.

Sommaire

Histoire

Le fondateur : Shinran

Statue de Shinran à Kyōto.

Shinran (親鸞, 1173-1263) a vécu à la charnière des époques de Heian (794-1185) et de Kamakura (1185-1333), une période de troubles au Japon, lempereur a été dépouillé du pouvoir politique par les shoguns. La famille de Shinran appartenait à la mpetite aristocratrie de Kyōto, mais étant donné lépoque, beaucoup de familles aristocratiques préféraient faire entrer leurs fils dans des monastères bouddhistes plutôt que de les associer au gouvernement impérial. En 1181, Shinran a été envoyé par son oncle au Mont Hiei il a été ordonné moine de l'école Tendai. Au fil du temps, Shinran a perdu ses illusions face à ce que le bouddhisme était devenu au Japon, prévoyant un déclin de la force et de lefficacité des enseignements adoptés.

Shinran a quitté son rôle de dōsō (moine de bas rang) au Mont Hiei et a entrepris une retraite de cent jours au temple Rokkakudō, à Kyōto. Le 95e jour, le prince Shōtoku, considéré au Japon comme une incarnation du bodhisattva Avalokiteśvara (Kannon), lui est apparu dans un songe. Suite à cette retraite, Shinran quitta le Mont Hiei en 1201 pour étudier avec Hōnen durant six ans. Hōnen (1133-1212), un autre ancien moine du Tendai, avait quitté cette tradition en 1175 pour fonder sa propre école, le Jōdoshū (« Ecole de la Terre pure »). A partir de ce moment, Shinran sest considéré, même après lexil, comme le disciple de Hōnen plutôt que comme le fondateur dune école distincte.

Hōnen enseignait la nouvelle pratique exclusive du nembutsu (専修念仏, senju nembutsu) à Kyōto et faisait de nombreux adeptes, mais il était aussi de plus en plus lobjet de critiques de la part des autorités bouddhiques de la capitale. Parmi ses détracteurs les plus puissants, il y avait le moine Myōe et les temples Enryakuji et Kōfukuji. Ce dernier a continué à critiquer Hōnen et ses adeptes [1].

En 1207, le Kōfukuji persuada lempereur Go-Toba de proscrire Hōnen et ses enseignements après que deux de ses dames dhonneur se soient converties à la nouvelle foi[1]. Hōnen et ses partisans, parmi lesquels Shinran, sont contraints à lexil, et quatre de ses disciples sont exécutés. Les autorités ont alors donné à Shinran le nom laïc de Fujii Yoshizane , lui-même se surnommant GutokuTondu-l'imbécile»). Il a été exilé dans la province d'Echigo, dans lactuelle préfecture de Niigata[2].

Au cours de cet exil, Shinran a cultivé une compréhension plus profonde des enseignements de Hōnen. Il avait épousé Eshinni, la fille dun aristocrate. Shinran et Eshinni ont eu six enfants. Son fils aîné, Zenran, accusé davoir lancé une secte hérétique, prétendait avoir reçu des enseignements spéciaux de son père. Zenran réclamait le contrôle des monto (groupe dadeptes laïcs) local, mais après lui avoir écrit une sévère lettre davertissement, Shinran le renia en 1256, mettant fin effectivement à sa légitimité.

En 1211, linterdiction du nembutsu a été levée, et Shinran a été gracié. Hōnen, grâcié lui aussi, est mort à Kyōto en 1212 : Shinran ne la jamais revu après leur exil. Lannée même de la mort de Hōnen, Shinran sest mis en route pour la région du Kantō il a fait de nombreux adeptes et il a commencé à mettre ses idées par écrit. En 1224, il a écrit son livre le plus important, le Kyōgyōshinshō (教行信証, « Anthologie exposant lenseignement, la pratique, la foi et la réalisation véritables de la Terre pure »), qui contient des extraits des Trois Soutra de la Terre pure, etc. avec ses propres commentaires[2] ainsi que les écrits des patriarches du Jōdo-Shinshū dont Shinran sest inspiré.

En 1234, à lâge de soixante ans, Shinran a quitté le Kantō (Eshinni est restée en Echigo et semble avoir survécu à Shinran durant plusieurs années) pour Kyōto il a consacré le reste de ses jours à lécriture. Cest alors quil a écrit les Wasan (« Hymnes »), une collection de versets à réciter résumant ses enseignements pour ses disciples. Kakushinni, sa fille, est venue à Kyōto avec lui et la soigné durant ses derniers jours. Elle a joué un rôle dans la préservation de lenseignement de Shinran après sa mort. Elle a aussi conservé les lettres quelle a reçu de sa mère, Eshinni : elles fournissent des informations biographiques cruciales sur le début de la vie de Shinran. Ces lettres sont actuellement conservées au temple Hompa-Honganji à Kyōto.

Shinran est mort à lâge de 90 ans en 1263[2]. Son mausolée devint plus tard le Honganji (« Temple du Vœu originel »).

Renouveau et formalisation

Porte du Hompa-Honganji, à Kyōto.

Après la mort de Shinran, le Jōdo-Shinshū sest propagé lentement dans tout le Kantō et la région côtière du nord-est. Les descendants de Shinran ont continué à garder sa tombe et à enseigner , mais ils étaient toujours ordonnés au sein de lécole Tendai. Certains parmi les disciples de Shinran ont fondé leur propre école, tels que le Bukkōji et le Kōshōji à Kyōto. Le Jōdo-Shinshū na pas vraiment prospéré quà lépoque de Rennyo (1415-1499), descendant à la huitième génération de Shinran. Grâce à son charisme et à son prosélytisme, le Jōdo-Shinshū a fait un plus grand nombre dadeptes et a gagné en pouvoir. Au XVIe siècle, durant lépoque Sengoku, le pouvoir politique du Honganji a conduit à plusieurs conflits entre lui et le seigneur de guerre Oda Nobunaga, conflits qui culminèrent avec celui, long de 10 ans, sur lemplacement du Honganji dŌsaka, quOda Nobunaga convoitait en raison de sa valeur stratégique. La secte allait devenir si puissante quen 1602, sous le shogunat de Tokugawa Ieyasu, le temple principal Honganji de Kyōto a été scindé en deux écoles afin de limiter son pouvoir. Chacune de ces deux écoles, le Hompa-Honganji (ou Nishi-Honganji, Honganji de l'ouest) et le Higashi-Honganji (Honganji de l'est), existent encore aujourdhui.

A lépoque de Shinran, les disciples se rassemblaient dans des lieux de réunion informels (appelés dōjō) et pratiquaient une liturgie elle aussi informelle. Toutefois, au fil du temps, comme ce manque de cohésion et de structure faisait peu à peu perdre au Jōdo-Shinshū son identité en tant qu'école, les gens ont commencé à mélanger dautres pratiques bouddhistes avec le rituel Shin. Le mantra de la Lumière (光明真言, kōmyō shingon), popularisé par Myōe et le bouddhisme Shingon, est un exemple courant. Dautres pratiques , comme le nembutsu odori (念仏踊り, « nembutsu dansé ») tel que pratiqué par les adeptes dIppen et du Jishū, ont également pu être adoptées par les premiers bouddhistes Shin. Rennyo a mis fin à ces pratiques en formalisant une grande partie du rituel et de la liturgie du Jōdo-Shinshū, et a ranimé la communauté clairsemée du temple Honganji tout en revendiquant un nouveau pouvoir politique. Rennyo a aussi largement fait des convertis parmi les autres écoles, et a réuni la plupart des petites branches Shin. Aujourdhui, il y a encore dix branches Shinshū différentes, le Honganji-ha (Nishi-Honganji) et l'Otani-ha (Higashi-Honganji) étant les deux plus grandes.

Les bouddhistes Shin attribuent généralement à Rennyo le mérite davoir inversé la tendance à la stagnation de la communauté shin des origines, et le considèrent comme le « deuxième fondateur ». Son portrait, avec celui de Shinran, est présent sur les autels de la plupart des temples. Toutefois, Rennyo a également été critiqué par certains en raison de son engagement dans la politique médiévale et de ses divergences présumées avec la pensée originelle de Shinran.

Suite à lunification du Japon au cours de lépoque d'Edo, le Jōdo-Shinshū sest adapté, tout comme les autres écoles du bouddhisme japonais, en fournissant des services commémoratifs et funéraires à ses membres inscrits (danka seido), ce qui était légalement requis par le shogunat des Tokugawa afin dempêcher la propagation du christianisme au Japon. En raison du système danka seidoqui existe encore aujourdhui, même sil nest plus aussi strict que durant la période prémodernele bouddhisme japonais d'alors est également qualifié de « bouddhisme funéraire » (sôshiki bukkyô) par les historien car les pompes funèbres étaient la principale fonction des temples bouddhistes. Le Honganji a également créé une impressionnante tradition académique qui a conduit à la fondation de luniversité Ryūkoku à Kyōto, et a formalisé un grand nombre de traditions Jōdo-Shinshū, qui sont toujours suivies aujourdhui. À la fin du XIXe siècle, suite à la Restauration Meiji et à la persécution consécutive du bouddhisme (haibutsu kishaku) en raison dun nationalisme ravivé et de la modernisation, le Jōdo-Shinshū a réussi à demeurer intact grâce à la dévotion de ses monto. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme les autres écoles du bouddhisme japonais, il a été contraint de soutenir la politique du gouvernement militaire et le culte de lÉtat shinto. Il a ensuite présenté ses excuses pour ses actions durant la guerre.

De nos jours, le Jōdo-Shinshū est lune des formes de bouddhisme le plus largement suivie au Japon, bien que comme dautres courants, il doit faire face aux nombreux nouveaux mouvements religieux (connus au Japon sous le nom de shinshūkyō et apparus après la Seconde Guerre mondiale), et à la sécularisation et au matérialisme grandissants de la société japonaise.

Lensemble des dix branches du bouddhisme Jōdo-Shinshū commémorera en 2011 le 750e anniversaire de la mort de Shinran.

Doctrine

La pensée de Shinran a été influencée par la doctrine du mappō (末法), une eschatologie essentiellement mahāyāna, qui affirme que la capacité de l'humanité à écouter et à pratiquer le dharma du Bouddha (les enseignements bouddhistes) se détériore au fil du temps et perd son efficacité à rapprocher les pratiquants individuels de la bouddhéité. Cette croyance était particulièrement répandue dans la Chine du début du moyen âge et dans le Japon de la fin de lépoque de Heian. Shinran, comme son maître Hōnen, considérait que lère à laquelle il vivait était celle, dégénérée, les êtres humains ne pouvaient plus espérer être en mesure de sextirper du cycle des naissances et des morts par leur pouvoir propre, ou jiriki (自力). Aussi bien pour Hōnen que pour Shinran, tous les efforts conscients en vue datteindre léveil et de réaliser lidéal du bodhisattva étaient artificiels et enracinés dans lignorance égoïste, car les hommes de cette ère sont si profondément enracinés dans le mal karmique quils sont incapables de développer la compassion véritablement altruiste nécessaire pour devenir un bodhisattva.

Conscient des limites humaines, Shinran préconise la dépendance envers le tariki (他力) ou pouvoir autrele pouvoir du bouddha Amida rendu manifeste dans son vœu primordialafin datteindre la libération. Le bouddhisme Shin peut donc être considéré comme une « pratique sans pratique » car il nexiste pas dacte particulier à accomplir tel quil y en a dans la « voie des saints» (les autres écoles bouddhiques de lépoque qui préconisait le jiriki). Selon les propres mots de Shinran, le bouddhisme Shin est considéré comme la « Voie facile », parce que lon nest pas obligé deffectuer de nombreuses pratiques difficiles pour atteindre des états mentaux de plus en plus élevés.

La base de la pensée de Shinran vient de son maître Hōnen, qui a fondé le Jōdoshū (Ecole de la Terre pure), mais Shinran a approfondi l'enseignement en fonction de son expérience personnelle. Par exemple, Hōnen, à linstar de nombreux Japonais du moyen âge, estimait que le Bouddha Amida était un bouddha de rétribution Sambhogakāya, alors que Shinran considérait en plus quAmida est le corps de la Loi (Dharmakāya) en tant que moyen adapté, c'est-à-dire manifesté comme compassion[3].

Le nembutsu

Comme dans les autres écoles de la Terre pure, Amida est un élément central de la pratique, et le Jōdo-Shinshū exprime cette dévotion par le biais du nembutsu (ou nenbutsu), ou la « commémoration du Bouddha [Amida] ». Le nembutsu consiste tout simplement à réciter la formule Namo Amida Butsu (南无阿彌陀佛, « Révérence au Bouddha Amida »). Le Jōdo-Shinshū nest pas la première école bouddhiste à pratiquer le nembutsu, mais il est interprété dune manière originale par Shinran : il est considéré comme lexpression de la gratitude envers le bouddha Amidaen outre, il est suscité chez le pratiquant par le pouvoir de la compassion sans entraves dAmida. Par conséquent, dans le bouddhisme Shin, le nembutsu nest pas considéré comme une pratique, il ne génère pas non plus de mérite karmique. Cest tout simplement une affirmation de sa gratitude.

Ceci contraste à la fois avec lécole Jōdoshū, qui encourageait la répétition du nembutsu et la dévotion envers Amida pour naître dans la Terre pure, mais aussi avec dautres écoles bouddhistes en Chine et au Japon, le nembutsu faisait partie dun rituel plus élaboré.

La Terre pure

Shinran soutenait que la naissance dans la Terre Pure était décidée durant la vie plutôt quau moment de la mort, ce qui est une autre rupture par rapport aux écoles plus traditionnelles. Lorsque lon se confie au Bouddha Amida, la naissance est réglée à ce moment-. Cest léquivalent de létape de non-régression dans la voie des bodhisattva, une caractéristique du bouddhisme mahāyāna, ou shinjin.

Beaucoup décoles du temps de Shinran estimaient que la naissance dans la Terre pure était littéralement une renaissance qui avait lieu seulement en cas de mort, et seulement après certains rituels préliminaires. Des rituels élaborés étaient utilisés pour garantir la renaissance dans la Terre pure, notamment une pratique répandue les doigts étaient attachés par des ficelles à un portrait ou une représentation du Bouddha Amida. Du point de vue du Jōdo-Shinshū, ces rituels trahissaient en fait un manque de confiance dans le Bouddha Amida, et sappuyaient sur le jiriki (« pouvoir propre »), plutôt que sur le tariki ou « pouvoir autre » du Bouddha Amida. De tels rituels favorisaient aussi ceux qui avaient le temps et lénergie de les pratiquer ou qui pouvaient posséder les objets rituels, ce qui était un autre obstacle pour les personnes des classes inférieures. Pour Shinran, qui suivait de près la pensée du moine chinois Tanluan, la Terre Pure est synonyme de « nirvāna ».

La foi

La voie du Jōdo-Shinshū, ou au moins la vie présente du pratiquant, passe par lobtention de la foi (shinjin 信心) dans le pouvoir autre dAmida. Shinjin se traduit par « foi », mais cela ne restitue pas les nuances du terme. La réception de la foi passe par la renonciation à lauto-effort dans la réalisation de léveil, par « le refuge dans le pouvoir autre (tariki) ». Toutefois, la foi est l'action naturelle, spontanée (jinen 自然) du vœu et ne peut être obtenu par un effort conscient. En un sens, on laisse séteindre leffort conscient et on fait tout simplement confiance au Bouddha Amida et au nembutsu.

Pour les pratiquants du Jōdo-Shinshū, la foi se développe au fil du temps grâce à laudition (monpō) de lappel du nembutsu dAmida. Sa spontanéité (jinen) décrit la manière par laquelle la lumière infinie dAmida illumine et transforme en bon karma le mal karmique profondément enraciné des innombrables renaissances. Ce mauvais karma nest pas détruit, mais plutôt transformé : le Shinshū demeure dans la tradition mahāyāna de la compréhension de la śunyatā, ou non-dualité / vacuité, et considère que le samsāra et le nirvāna ne sont pas séparés. Une fois que lesprit du pratiquant est en adéquation avec le voeu d'Amida et que la nature de bouddha se révèle par la foi, il atteint létape de non-régression d il atteindra, après sa mort, léveil instantanément et sans effort. Il reviendra alors dans le monde , afin d'œuvrer au salut de tous les êtres.

Le Tannishō

Le Tannishō est un texte datant du XIIIe siècle contenant des propos de Shinran mis par écrit avec un commentaire par un de ses disciples. Le titreTannishō signifie « Un compte-rendu [des paroles de Shinran] consigné en lamentation sur les divergences de ses enseignements [ceux de Shinran] ». Bien que le texte soit court, cest lun des plus populaires parce que les pratiquants y découvrent Shinran dans un cadre plus informel.

Pendant des siècles, le texte a été presque inconnu . Au XVe siècle, Rennyo a écrit à son propos : « Ce texte est important dans notre tradition. Il ne devrait pas être montré aveuglément à quiconque na pas de bon passé karmique ». La plus ancienne copie existante du Tannishō est celle de Rennyo. Kiyozawa Manshi (1863-1903) a relancé lintérêt pour le Tannishō, ce qui a indirectement contribué à la naissance du mouvement Dobokai en 1962[2].

Dans le contexte de la culture japonaise

Les écoles bouddhistes apparues au Japon, comme le Tendai et le Shingon, ont été acceptées parce quelles ont introduit le panthéon bouddhiste dans le panthéon shintoïste. Par exemple, une divinité du shinto pouvait être considérée comme une manifestation dun bodhisattva. Il est courant, même de nos jours, que des sanctuaires shintoïstes se trouvent dans lenceinte de certains temples bouddhistes traditionnels.

Le Jōdo-Shinshū a trouvé beaucoup de soutien parmi les classes sociales modestes, qui ne pouvaient pas consacrer du temps ou léducation aux autres pratiques ésotériques bouddhistes ou aux actions méritoires. Des figures célèbres tels que les myokonin (« les gens merveilleux », fidèles laïcs considérés comme des modèles de piété) provenaient de la classe paysanne largement analphabète, mais ils ont laissé leur empreinte dans la littérature et la spiritualité japonaises.

Le Jōdo-Shinshū hors du Japon

Le Seattle Buddhist Temple, temple shin à Seattle.

Au XIXe siècle, des immigrants japonais partirent à Hawaii, aux États-Unis, au Canada, au Mexique et en Amérique du Sud (en particulier au Brésil). Beaucoup des immigrants en Amérique du Nord venaient de régions dans lesquelles le Jōdo-Shinshū était dominant et ils ont maintenu leur identité religieuse dans leur nouveau pays. La Honpa Hongwanji Mission de Hawaii, les Buddhist Churches of America et les Buddhist Churches of Canada sont parmi les plus anciens organismes bouddhistes hors dAsie.

Le Jōdo-Shinshū demeure relativement inconnu à lextérieur de la communauté japonaise en raison de la politique dinternement aux États-Unis et au Canada pendant la Seconde Guerre mondiale : de nombreux temples Shin se sont efforcés à reconstituer le sangha shin nippo-américain plutôt que dencourager la proximité avec les non-Japonais. Aujourdhui, de nombreux temples Shin hors du Japon continuent davoir une majorité de membres dorigine japonaise, bien que lintérêt pour le bouddhisme et les mariages mixtes contribuent à diversifier la communauté. Il existe également des sangha Shin au Royaume-Uni, en Europe, en Australie et en Afrique, avec des membres de divers groupes ethniques.

La pratique du rituel et de la liturgie Shin peut être assez différente hors du Japon, puisque de nombreux temples, comme ceux de Hawaii et des États-Unis, utilisent maintenant langlais comme langue principale, et il y a des essais de composer des chants liturgiques dans cette langue.

Aux États-Unis, les temples shin ont également été des refuges contre la discrimination raciale et des lieux pour apprendre à connaître la langue et la culture japonaises en plus du bouddhisme.

Les Sept religieux éminents du Jōdo-Shinshū

Shinran fonde son enseignement plus particulièrement sur les sept maîtres suivants :

  • Nāgārjuna (150-250)
  • Vasubandhu (env. IVe siècle)
  • Tanluan (Donran en japonais) (476-542 ?)
  • Daochuo (Dōshaku en japonais) (562-645)
  • Shandao (Zendō en japonais) (613-681)
  • Genshin (942-1017)
  • Hōnen (1133-1212), propre maître de Shinran.

Principales fêtes

Les jours fériés suivants sont généralement observés dans les temples shin[4] :

Fête Nom japonais Date
Nouvel An Gantane 1er janvier
Commémoration de Shinran Shōnin Hōonkō 21-28 novembre ou 9-16 janvier
Commémoration de Hōnen Shōnin Enkō Daishi e 7 mars
Equinoxe de printemps Ohigan 17-23 mars
Anniversaire du Buddha Shākyamuni Hana matsuri 8 avril
Commémoration de Rennyo Shōnin 14 mai
Anniversaire de Shinran Shōnin Gotane 20-21 mai
Fête de tous les défunts / O-Bon Urabone 14-15 août
Equinoxe dautomne Ohigan 20-26 septembre
Jour de léveil du Buddha Shākyamuni Jōdōe 8 décembre
Fin de l'année Joyae 31 décembre

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu dune traduction de larticle de Wikipédia en anglais intitulé « Jodo Shinshu ».

Notes et références

  1. a et b (en) About Honen Shonin - Honen's Life, site officiel du Jōdoshū.
  2. a, b, c et d Esben Andreasen, Popular Buddhism in Japan: Shin Buddhist Religion & Culture, University of Hawaii Press, 1998 (ISBN 0-8248-2028-2)
  3. (en) Notes on 'Essentials of Faith Alone', The Collected Works of Shinran (www.shinranworks.com).
  4. (en) Calendar of Observances, site officiel du Nishi Hongwanji.

Bibliographie

Articles

  • Dennis Gira, « Une mystique bouddhique des pauvres » dans Chemins de Dialogue, n°6, 1995, pp. 109-127 [lire en ligne]

Ouvrages

  • Dobbins, James C: Jōdo-Shinshū: Shin Buddhism in Medieval Japan, University of Hawaii Press, Honolulu, 2002 (ISBN 978-0-8248-2620-8).
  • Ducor, Jérôme : Shinran - Un Réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval, Infolio Editions, coll. « Le maître et le disciple », Gollion, 2008 (ISBN 978-2-88474-926-8).
  • Ducor, Jérôme : Terre Pure, Zen et autorité : La Dispute de l'ère Jôô et la Réfutation du Mémorandum sur des contradictions de la foi par Ryônyo du Honganji, avec une traduction annotée du Ha Anjin-sôi-no-oboegaki (Collège de France, Bibliothèque de l'Institut des Hautes Etudes Japonaises); Paris, De Boccard, 2007; 171 pp. (ISBN 978-2-913217-18-8).
  • Ducor, Jérôme : La vie de Zonkaku, religieux bouddhiste japonais du XIVe siècle, avec une traduction de ses mémoires (Ichigoki) et une introduction à son œuvre (Collège de France, Bibliothèque de l'Institut des Hautes Études Japonaises); Paris, Maisonneuve & Larose, 1993; 472 pp. (ISBN 2-7068-1093-9).
  • Eracle, Jean : Un Bouddhisme pour tous - L'Amidisme, Société bouddhique suisse Jôdo-Shinshû, Genève, 1976.
  • Eracle, Jean : Le Révérend Harry Pieper et la propagation du bouddhisme Shin en Europe, ARCBS, Granges-Marnand, 1996.
  • Fujiwara, Ryōsetsu : Le Bouddhisme Shin - L'enseignement de Shinran Shōnin (trad: Jean Eracle), Ryukoku Translation Center, Kyōto, 1971.
  • Fujiwara, Ryōsetsu : Un Modèle de la foi du Jōdo-Shinshū, traduction, adaptation et notes, avec cinq appendices par Jérôme Ducor; édition en ligne, révisée, avec un index [lire en ligne].
  • Gira, Dennis : Le Sens de la conversion dans l'enseignement de Shinran, Maisonneuve et Larose, Paris, 1985 (ISBN 2706808837).
  • Lee, Kenneth Doo Young : The Prince and the Monk: Shōtoku Worship in Shinran's Buddhism, State University of New York Press, Albany, 2007 (ISBN 0791470229).

Sites externes

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