- Alphabets inconnus
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Liste des écritures non déchiffrées
On considère comme une écriture non déchiffrée des séquences de signes pouvant être une écriture et qui sont présentes sur un certain nombre de documents archéologiques parvenus jusqu'à nous.
Malgré les nombreuses tentatives de déchiffrement, ces séquences conservent leur mystère. Pour certaines, un système alphabétique ou idéogrammatique a pu être décelé, mais la langue utilisée reste inconnue et la teneur du texte ne peut être explicitée.
Depuis l'apparition du premier alphabet cunéiforme, et de ses dérivés babyloniens, phéniciens, syriens, et autres, les hommes ont créés des centaines de formes d'expression écrite, ou tout du moins graphique.
Si bon nombre d'entre eux sont accessibles, certains sont restés impénétrables pendant des siècles. L'exemple le plus fréquemment cité est celui des hiéroglyphes égyptiens, finalement redécouvert grâce à une stèle présentant une double traduction, la fameuse "pierre de Rosette". Mais on peut également penser aux hiéroglyphes de Mésoamérique, lesquels conservent une grande part de mystère.
Mais au-delà de ces systèmes normés à grande échelle, il existe de bien étranges caractères utilisés par de petits comités.
Parmi eux, le célèbre "alphabet des sorcières", utilisé jusqu'au XVIIe siècle pour coder rendez-vous, recettes et autres incantations par celles et ceux qui craignaient à la fois censure et espionnage[1]. Cependant, on est parvenu à le déchiffrer sans mal, grâce à la "trahison" de certains de ses utilisateurs...
Par contre, certains de ces systèmes de cryptage sont restés totalement mystérieux, comme, par exemple le manuscrit de Voynich.
Ces alphabets inconnus peuvent être classés en trois types :
- Les codes basiques : destinés à chiffrer un message ou un texte sensible, ils sont basés sur un prédicat alphabétique simple (a, b, c, d...) et ne sont utilisés que par un comité très restreint (voire par une seule personne)
- Les codes communautaires : utilisés par une communauté plus vaste, ils sont généralement plus complexes, car le contenu de ce chiffrage est plus sensible (système syllabique ba, ka, da)
- Les codes mystiques : censés venir d'une entité mystérieuse, leurs utilisateurs les conservent jalousement et les partagent peu, tel l'auteur du manuscrit de Voynich. Ils sont souvent d'une extraordinaire complexité et ne sont utilisés que par quelques personnes très ciblées, et n'est jamais utilisé qu'en cas d'absolue nécessité.
On trouve bon nombre d'alphabets qui ont également été perdus au fil du temps, tel l'alphabet étrusque, déchiffré qu'en partie, ou l'alphabet runique qui possèdait une telle symbolique que bien des transcriptions restent obscures.
Mais au-delà de leurs différences, ils ont tous un point commun : la volonté de transcrire des messages destinés à une communauté restreinte. Léonard de Vinci lui-même s'amusait à crypter ses grimoires en inversant chacune des lettres (le système du miroir).
Sommaire
Documents alphabétiques
Textes qui restent très énigmatiques
- Le Rohonczi Codex : manuscrit découvert dans la bibliothèque personnelle de Batthyany Gusztav en 1838. Il est composé de 448 pages utilisant un alphabet inconnu et qui possède 10 fois plus de signes que tout alphabet connu. Une datation par l'origine du papier le ferait remonter vers 1520, mais on pense que ce n'est qu'une copie faite en 1520 de l'original.
- Un ensemble d'objets trouvés à Tărtăria, petite localité au centre de la Roumanie présentent des symboles gravés qui semble être le système d'écriture archaïque le plus ancien au monde (datation de 1000 ans avant les écritures summériennes, 4500 avant JC). Elles appartiennent à la culture Vinča (entre 6000 et 3000 avant JC).
- Le manuscrit de Voynich : du nom de l'antiquaire qui l'a fait connaître en 1912. C'est un manuscrit enluminé de 234 pages qui daterait du XVe siècle. Son écriture utilise un alphabet inconnu et aucune tentative de déchiffrement n'a donné de résultats.
Textes lus mais non complètement traduits
- L'étrusque : dérivée de l'alphabet grec, cette écriture est déchiffrée mais la langue reste inconnue.
Écritures non-alphabétiques
Écritures logographiques
- Le disque de Phaistos : exemple unique d'une écriture supposée et complètement inconnue. Découvert en Crète. Considéré comme indéchiffré par beaucoup.
- L'écriture hiéroglyphique crétoise, dont le disque de Phaistos pourrait-être un exemple, apparaît sur quelques sceaux et inscriptions découvertes en Crète et date du début du IIe millénaire av. J.-C..
- Le linéaire A : une écriture qui fut utilisée dans la Crète ancienne. Le linéaire B, qui lui succède, a, par contre, été déchiffré en 1952.
- le méroïtique : cette écriture de la haute vallée du Nil utilisée vers le IVe siècle av. J.-C. est dérivée de hiéroglyphes égyptiens, elle a été déchiffrée mais la langue utilisée reste inconnue.
- Le proto-élamite : écriture que l'on trouve dans la région de Suse en Iran, civilisation d'Élam, vers 2900 av. J.-C. et constituée d'environ 1000 signes que l'on pense être logographiques. L'écriture proto-élamite aurait été développée à partir d'une écriture sumérienne préexistente. Cette écriture est en voie d'être déchiffrée, même si la langue utilisée demeure inconnue.
- Le Rongo-Rongo : écriture polynésienne en usage sur l'île de Pâques, encore utilisée jusque vers 1860. Elle est composée de 120 symboles idéogrammatiques représentant des animaux, des plantes, des formes géométriques, leur signification a été oubliée avec l'arrivée des colonisateurs. Actuellement des travaux en cours seraient sur le point de la déchiffrer entièrement.
- L'écriture de la civilisation de la vallée de l'Indus : écriture pictographique, le matériel disponible consiste en inscriptions sur des sceaux ou des pots de céramique ne dépassant guère 4 à 5 caractères, la plus longue en comprenant 26.
- Les écritures mesoaméricaines dont certaines restent indéchiffrées ont recours à des systèmes de pictogrammes et d'idéogrammes. On peut citer les écritures Olmèques, Zapotèques, Mixtèques. Le système le mieux connu étant l'écriture des Mayas.
Écritures syllabiques
- L'élamite ancien : écriture syllabique utilisée à Suse vers 2200 av. J.-C., composée de 80 symboles écrits en colonnes, en voie de décryptage mais utilisant une langue inconnue. (Voir : Élamite)
Notes et références
Liens externes
- Article sur Wikipédia anglais : Vieil européen
- Article sur Wikipédia anglais : Les écritures mésoaméricaines
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