- Alphabet protosinaïtique
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Protosinaïtique Caractéristiques Type Abjad Langue(s) Langues sémitiques Historique Époque Vers -1400 à -1050 Système(s) parent(s) Hiéroglyphes
Protosinaïtique
L'alphabet protosinaïtique, également appelé alphabet protocananéen, est l'un des plus anciens alphabets connus. Il est, par dérivations et modifications successives, à l'origine de la plupart des alphabets utilisés aujourd'hui.
Cet alphabet linéaire[1] (par opposition à cunéiforme) comporte 23 signes distincts, ce qui indique qu'il ne peut pas s'agir d'un syllabaire. Il est dérivé des hiéroglyphes égyptiens : plus de la moitié des signes peuvent être mis en relation avec leur prototype égyptien. Certains chercheurs estiment d'ailleurs qu'il ne s'agit que d'un syllabaire dégénéré où chaque symbole représente une consonne suivie d'une voyelle quelconque, ce qui correspond de facto à un abjad ; les signes unilitères égyptiens semblent avoir profondément influencé les caractères de l'alphabet protosinaïtique.
On ignore par qui et où a été inventé ce premier alphabet. Néanmoins on pense généralement qu'il est une adaptation de l'écriture égyptienne créée pour transcrire leur propre langue par des ouvriers parlant un ou plusieurs idiomes sémitiques travaillant dans le Sinaï alors égyptien. On estime son apparition à la fin du Moyen Empire ou durant la Seconde période intermédiaire qui le suivit. Les plus vieilles inscriptions sont datées de -1700 environ et ont été retrouvées à Serābiṭ al-Khādim, dans le Sinaï[2]. On nomme généralement protosinaïtiques les inscriptions mal déchiffrées les plus anciennes datant de la moitié de l'Âge du bronze (entre -2000 et -1525) et protocananéennes celles, plus sûres, de la fin de l'Âge de bronze (entre -1525 et -1200), écrites dans une langue sémitique.
L'origine égyptienne de cette écriture est corroborée par un autre indice : le principe acrophonique est vérifié pour un nombre élevé de symboles. On a vu que ces symboles peuvent être rattachés au symbole égyptien dont ils sont issus. Si l'on prend le nom sémitique du symbole, on constate que sa valeur phonétique correspond bien souvent au début de ce nom sémitique. On explique cela le plus simplement en faisant des inventeurs de cet alphabet des locuteurs sémites connaissant la signification des hiéroglyphes.
Ainsi le pictogramme représentant une maison, que l'on disait *bēt en sémitique, dérivé du symbole hiéroglyphique pour le même mot, était utilisé pour transcrire le phonème /b/.
La comparaison avec l'alphabet phénicien, ultérieur, montre que ce dernier dérive de l'alphabet linéaire protocananéen, de même que le modèle sudarabique qui, pour le coup, ne suit plus l'ordre alphabétique traditionnel levantin, déjà attesté en ougaritique.
Notes
- linéaire A et le linéaire B À ne pas confondre avec le
- Alan Henderson Gardiner qui, en 1916, déchiffra ce système graphique Partout dans le Sinaï, des objets recouverts de signes ont été mis au jour. C'est l'égyptologue anglais
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