- Alphabet Paléo-hébraïque
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Alphabet paléo-hébraïque
L'alphabet paléo-hébraïque (hébreu : כתב עברי ktav ivri ou, en hébreu moderne, כתב עברי עתיק ktav ivri atiq), également appelé ktav da'atz ou ktav ra'atz, est une ramification de l'alphabet phénicien utilisé pour écrire l'hébreu à partir du Xe siècle av. J.-C. jusqu'à son abandon au Ve siècle av. J.-C., date de son remplacement par l'alphabet araméen qui a fini par donner l'alphabet hébreu.
Sommaire
Origine
La plus ancienne inscription connue utilisant l'alphabet paléo-hébraïque est l'Ostraca de Khirbet Qeiyafa entre -1050 et -970. On y retrouve les mots d'un texte en Hébreu
Ensuite vient le calendrier de Gezer datant de la fin du Xe siècle av. J.-C.. Les inscriptions sur ce calendrier affichent de fortes ressemblances avec des inscriptions phéniciennes contemporaines à Byblos.
Des éléments en hébreu sont visibles parmi les inscription moabites de la stèle de Mesha. Des inscriptions en hébreu du VIIIe siècle av. J.-C. montrent plusieurs caractères spécifiques et exclusifs faisant penser à certains chercheurs modernes que l'alphabet paléo-hébraïque était largement répandu chez les scribes. Bien que très peu d'inscriptions du IXe siècle av. J.-C. ont été trouvées, la quantité de matériels épigraphiques du VIIIe siècle démontre la diffusion progressive de l'instruction chez les peuples d'Israël et de Juda.
Développement
Les manuscrits hébreux ont évolué en développant de nombreux éléments cursifs, les éléments lapidaires de l'alphabet phénicien étant progressivement mis de côté avec le temps. Ce rejet de l'écriture lapidaire peut expliquer pourquoi la coutume de l'érection de stèles par les rois portant des inscriptions votives pour leur divinité n'était pas largement diffusée en Israël. Même les inscriptions gravées du VIIe siècle av. J.-C. montrent des éléments de style cursif comme l'ombrage, qui est produit naturellement par l'utilisation d'un stylet et de l'encre. L'inscription de Siloé, de nombreuses inscriptions dans des tombes de Jérusalem et des centaines de sceaux hébreux du VIe siècle av. J.-C. sont des exemples des ces éléments cursifs dans des gravures. Le manuscrit cursif le plus développé figurent sur les 18 ostraca de Lakish, des lettres envoyées par un officier au gouverneur de Lakish peu avant la destruction du Temple de Salomon en 586.
Déclin
Après la capture babylonienne de Juda, lorsque la plupart des élites ont été envoyées en exil, les paysans ont continué à utiliser l'alphabet paléo-hébraïque. Des anses de jarres du VIe siècle av. J.-C., sur lesquelles figurent les noms de quelques viticulteurs, sont des exemples de cette survivance. À partir du début du Ve siècle av. J.-C., lorsque l'araméen est devenu un moyen de communication officiel, l'alphabet paléo-hébraïque est utilisé par des scribes érudits, pour la plupart sadducéens, pour écrire le Tanakh. Des fragments paléo-hébraïques ont été trouvés dans les rouleaux de la Mer Morte. La grande majorité des pièces de monnaie hasmonéennes, ainsi que celles de la première guerre judéo-romaine et de la révolte de Bar Kokhba, portent des légendes en paléo-hébraïque.
L'utilisation de cet alphabet disparaît totalement après 135 après J.-C., du moins chez les Juifs. Les Samaritains continuent aujourd'hui à en utiliser une variante, l'alphabet samaritain.
L'usage d'écrire YHVH en caractères archaïques s'est prolongé jusqu'au Ve siècle comme en témoigne Jérôme de Stridon.
Voir aussi
- Stèle de Tel Dan
- Données archéologiques sur les premiers écrits en hébreu ancien
- Alphabet hébreu
- Alphabet ougaritique
- Grammaire hébraïque
Bibliographie
- Joseph Cohen, L'écriture hébraïque, éditions du Cosmogone, 1997, Lyon. (ISBN 2-909781-59-3)
- Greenfeld, Jonas C. (2001). Al Kanfei Yonah: Collected Studies of Jonas C. Greenfield on Semitic Philology. Brill Academic Publishers. (ISBN 90-04-12170-6)
Liens externes
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