- Jephté
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Jephté était l'un des Juges d'Israël.
Récit biblique
Source : Livre des Juges, chapitres 10, 11, 12
Avant d'attaquer les Ammonites, il fit le vœu imprudent d'offrir à Dieu, en holocauste, en cas de victoire, la première personne qui viendrait à sa rencontre. Ce fut sa fille unique qui accourut la première au-devant de lui, "en dansant au son des tambourins". Le malheureux père dut accomplir son vœu et sa fille consentit au sacrifice, après qu'il lui eut été accordé deux mois pour "pleurer sa virginité" (le fait de mourir avant d'avoir été mariée).
Adaptation artistique
Jephté a inspiré des oratorios portant ce titre à l'italien Giacomo Carissimi (avant 1650) et à l'anglais d'adoption Georg Friedrich Haendel (1752).
Montéclair s'inspira du thème développé par l'abbé Pellegrin pour son opéra sacré Jephté (1732).
Jephté a également inspiré le Conte du médecin, dans les Contes de Cantorbéry de Geoffrey Chaucer. Virginia, fille d'un noble romain du nom de Virginius, est remarquée pour sa beauté par le juge Appius, qui avec l'aide d'un bandit nommé Claudius va prétendre au tribunal que Virginia est son esclave, et que celle-ci se serait enfuie chez Virginius qui l'aurait dès lors déclaré comme étant sa fille légale. Sa cause est entendue, et Virginius tue alors sa fille plutôt que de la laisser dans les mains d'Appius. Au moment où il lui annonce le sort qui l'attend, Virginia demande à son père un bref moment, tout comme fit Jephté avec sa fille.
« Lors, donnez-moi loisir, mon père », dit-elle, « de pleurer sur ma mort un bref moment ;
car, voyez, Jephté accorda à sa fille la grâce
de pleurer avant qu’il l’occit, hélas !
et Dieu le sait, sa seule faute fut
de courir vers son père pour le voir la première
et pour le bienvenir en grande solennité[1]. »
George Buchanan a écrit une tragédie (en latin) sur ce sujet, "Jephtes", en 1554. Elle a été traduite cinq fois en français entre 1570 et 1630. La fille de Jephté y est appelée "Iphis" : la valeureuse. Ce nom rappelle ainsi celui d'Iphigénie et montre la proximité des deux héroïnes.
Alfred de Vigny dans ses Poèmes antiques et modernes a publié "la Fille de Jephté", un poème décrivant l'histoire.
La tragédie de Buchanan a également été l'objet d'une adaptation relativement libre par le célèbre dramaturge néerlandais Joost van den Vondel en 1659, où il y a développé en particulier le débat sur l'intervention du prêtre en tant que médiateur, alors très présent aux Pays-Bas.
Références
Catégorie :- Juge d'Israël
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