- Jeanne Deroin
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Jeanne Deroin Surnom Jeanne-Victoire Naissance 31 décembre 1805
ParisDécès 2 avril 1894 (à 89 ans)
LondresNationalité France Pays de résidence France, Grande-Bretagne Diplôme brevet d'institutrice Activité principale Journaliste Autres activités Ouvrière lingère, politique, Formation Autodidacte Jeanne Deroin, née à Paris le 31 décembre 1805, morte à Londres le 2 avril 1894, est une féministe et socialiste française.
Sommaire
Biographie
Ouvrière lingère autodidacte, elle obtient le brevet d'institutrice et rédige dès 1831 un remarquable plaidoyer contre l'assujettissement de la femme. Malgré son adhésion - critique - aux idées des socialistes utopiques, elle reste peu active jusque vers 1848 car elle élève ses trois enfants. Elle s'est mariée en 1832 avec le saint-simonien Antoine Ulysse Desroches, tout en refusant de prendre son nom et en insistant lors de la cérémonie civile sur son statut d'égalité.
Lors de la Révolution de 1848, elle se fait connaitre progressivement jusqu'à son action d’éclat de 1849 : elle se présente comme candidate aux élections législatives du 13 mai car « la cause du peuple et la cause des femmes sont intimement liées ». Même si elle ne s'est pas manifestée publiquement avant cette date, on la trouve dans le mouvement saint-simonien, très attentive aux débats sur l’abolition des privilèges de la naissance, l’émancipation de la femme et l’amélioration du sort moral, physique et intellectuel de la classe ouvrière, comme en témoigne sa correspondance de l’époque. En 1848, elle devient l’un des porte-voix de la revendication féministe : en juin 1848, elle fonde avec Désirée Gay La Politique des Femmes, « journal publié pour les intérêts des femmes et par une société d’ouvrières », et dont, sur décision administrative, elles doivent changer le titre: il devient L’Opinion des Femmes, « publication de la société d’éducation mutuelle des femmes ».
« C’est comme chrétiennes », explique Jeanne Deroin, « comme citoyennes et comme mères que les femmes doivent réclamer le rang qui leur appartient dans le temple, dans l’Etat et dans la famille. (...) Mais c’est surtout cette sainte fonction de mère, que l’on oppose comme incompatible avec l’exercice des droits de citoyennes qui impose à la femme le devoir de veiller sur ses enfants et lui donne le droit d’intervenir dans tous les actes de la vie civile, mais aussi dans tous les actes de la vie politique. »
Elle est la première à accoler « masculin » derrière le terme « suffrage universel », allant à l'encontre du préjugé voulant que, les hommes étant seuls capables de faire de politique, la question ne se posait même pas d'un droit de vote aux femmes.
Rares sont les voix - y compris dans son camp - qui soutiennent cette candidature. Pierre Joseph Proudhon la juge « excentrique », comme la plupart des socialistes, et même des femmes comme George Sand ou Marie d'Agoult, alias Daniel Stern, l'estiment déplacée. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, Jeanne Deroin doit s'exiler en Angleterre où elle mourra dans la pauvreté.
Sources
Bibliographie
- Michèle Riot-Sarcey,
- « Jeanne Deroin ne sera pas élue ! », L'Histoire, n° 231, avril 1999, p.17-18
- « De l'utopie de Jeanne Deroin », Revue d'histoire du XIXe siècle, n°9, 1993 (en ligne).
- Gérard Max Delcel, Socialisme et féminisme au milieu du dix-neuvième siècle: Jeanne Deroin, s.n, 1965
Annexes
Articles connexes
Catégories :- Féministe française du XIXe siècle
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