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Jean Guillaume Audinet-Serville
Jean Guillaume Audinet-Serville (son nom, avant la Révolution comprend une particule : Audinet de Serville) est un entomologiste français, fils de Jean Christophe et Catherine Brunet, né le 12 novembre 1775 à Paris, Faubourg Saint-Sulpice (date connue par son acte de mariage du 20 juillet 1809 à Paris 1er ancien avec Marie Louise Pierrette Delavaquerie) et mort le 28 mars 1858 à Jouy-sur-Morin.
Il est initié, dit-on, par Madame de Grostête-Tigny qui se passionne, ainsi que son mari, pour la chimie et les insectes. Audinet-Serville rencontre grâce à elle Pierre André Latreille (1762-1833). Latreille le fait collaborer au Dictionnaire des Insectes de l’Encyclopédie méthodique et termine la Faune française en 1830 commencée par Guillaume-Antoine Olivier (1756-1814).
Audinet-Serville est particulièrement célèbre pour ses travaux sur les orthoptères. Il publie notamment Revue méthodique de l’ordre des Orthoptères qui paraît dans les Annales des sciences naturelles en 1831. Puis, en 1839, dans la série d’ouvrages intitulée les Suites à Buffon, un volume sur ces mêmes animaux, Histoire naturelle des Insectes Orthoptères.
Résumé de la notice nécrologique Amyot C., Annales de la Société Entomologique de France (3) 6, 1858 : p 343-351 : Éduqué à la maison afin de ne pas le séparer d'une mère adorée, ses études littéraires sont interrompues par la Révolution, ce qui ne lui permet pas d'apprendre le latin et le grec. Placé par son père comme employé dans un magasin de houilles dépendant du ministère de la guerre, dont le Directeur, Monsieur de Tigny, était l'époux d'une femme de science qui publiait sous le nom de son mari des ouvrages d'entomologie, et qui était également versée en astronomie et en chimie. Il fait la connaissance de nombreux savants (Duponchel, Lepelletier de Saint-Fargeau, Latreille etc.) et se passionne immédiatement pour l'entomologie. Poussé par Latreille, il termine d'abord l'ouvrage inachevé de Palisot de Bauvois (1819) puis, avec Lepelletier de Saint-Fargeau, achève le tome X de l'Encyclopédie méthodique qui était également restée inachevée (1825). En 1830, il collabore à la Faune française en y commençant l'histoire des Coléoptères et les Hyménoptères. En mai 1831 il donne une monographie du genre Pirates dans les Annales des Sciences Naturelles, et la même année dans le même recueil (tome 22), une Revue méthodique de l'ordre des Orthoptères. En 1832, à la création de la Société Entomologique de France, il en devient le second président après Latreille. Entre 1832 et 1835, il publie dans les Annales de la Société la nouvelle classification de la famille des Longicornes. En 1837, les Annales publient sa monographie sur un nouveau genre d'Orthoptères, Toxodera, et en 1839, son grand ouvrage sur les Orthoptères, faisant partie des Suites à Buffon. Ses magnifiques collections ont été vendues à divers entomologistes à partir de 1845. La notice de M. Amyot, qui fut son collaborateur, évoque aussi l'homme en ces termes : « M. Serville était un homme grave, prenant sérieusement les choses en tout, et ne se décidant que lentement après avoir mûrement examiné les moindres questions ( ) Quelle conscience, quelle réflexion il mettait à tout ce qu'il faisait, le soumettant au scalpel du raisonnement le plus approfondi en même temps qu'au scrupule le plus sévère ! On peut dire qu'il était honnête homme dans la rédaction de ses ouvrages entomologiques comme dans les actions de sa vie privée ( ) Sa verte et fraîche vieillesse, exempte d'infirmités, à l'exception de quelques embarras d'asthme qui le prenait parfois, était un exemple à envier des suites d'une vie sobre et réglée en même temps que d'un fonds de gaîté et de bonne humeur qui ne le quittait jamais. »
Extrait des souvenirs d Alexandrine Tranchant née Doumerc, à propos du père de sa tante Camille Audinet-Serville : « Mr. Serville mêlait à la conversation sa note du dernier siècle avec sa perruque verdâtre que nous appelions irrévérencieusement son gazon ; ses petits yeux pétillants et ses phrases qui sentaient encore le muscadin du Directoire comme « ma belle enfant » ou bien « mille grâces belle dame », il semblait un vieux pastel du 18e siècle. Il était adoré de la jeunesse qu'il menait à la chasse aux papillons et aux hyménoptères tout en faisant un cours d'entomologie digne du grand Latreille ; il chantait tous les vieux froufrous du théâtre de la foire qu'il accompagnait les grands jours d'une représentation d'ombres chinoises et alors l'enthousiasme de la jeunesse était à son comble !! ».
BIBLIOGRAPHIE 1835 : Silbermann - Énumération des Entomologistes vivants : 2. 1858 : Amyot C., Annales de la Société Entomologique de France (3) 6 : p 343-351 (Notice nécrologique) 1991 : Gouillard J. - Histoire des Entomologistes Français : p. 12. Extraits du Dictionnaire de Biographie Française publié sous la direction de Roman dAmat et R. Limouzin-Lamothe, tome quatrième : « Naturaliste, né à Paris le 11 novembre 1775, mort le 27 mars 1858. Son père, excellent paraît-il au trictrac, avait donné des leçons de ce jeu à la reine Marie-Antoinette. Il n'avait pas terminé ses études quand éclata la Révolution et son père le fit entrer dans un magasin de houilles dépendant du ministère de la guerre, magasin dirigé par M. de Tigny avec qui il se lia de même qu'avec sa femme et près de qui il prit le goût de l'histoire naturelle. Il connut également Latreille qui le chargea de continuer l'ouvrage de Palisot de Bauvois, « Insectes recueillis en Afrique et en Amérique » (1805), travailla ensuite à la partie entomologique de « l'Encyclopédie Méthodique » pour laquelle il donna en collaboration avec Latreille, Le Pelletier de Saint-Fargeau et Guérin le texte de « lHistoire Naturelle », collabora à « la Faune française » dans laquelle il fit la partie des coléoptères et des hyménoptères, publia dans les annales de la Société entomologique, de 1832 à 1835, sa « Nouvelle classification de la famille des longicornes », fournit à la même publication divers articles scientifiques, notes ou notices biographiques, collabora aux « Annales des Sciences Naturelles », publia les « Orthoptères » (1839, deux volumes) dans les « Suites à Buffon » et les « Hémiptères », dans lequel il eut la collaboration de C.J.B. Amyot paru en 1843. Il se récusa pour les « Nevroptères », se jugeant trop âgé et se retira près de la Ferté-Gaucher. » (Les dates figurant dans cette biographie, souvent reprises par la suite, sont erronées d'un jour dans les deux cas comme en témoignent les actes de mariage et de décès.) Voir aussi : L'Annuaire prosopographique du CTHS [1].
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