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Jean de Habsbourg-Toscane
Jean-Salvateur, Archiduc de Habsbourg-Toscane
Jean-Salvateur de Habsbourg-Toscane, né en 1852, présumé mort en 1890. Archiduc d'Autriche également connu sous le nom de Jean Orth.
Fils de Léopold II de Toscane et de Marie-Antoinette de Bourbon-Siciles.
Il épousa Ludmilla Stubel.
Un étrange mystère plane sur l'archiduc Jean de Habsbourg-Toscane, sur sa tentative de coup d'État fomentée avec l'aide de son cousin l'archiduc Rodolphe de Habsbourg-Lorraine, mais aussi sur son étrange disparition en mer en 1890.
La présumée tentative de coup d'État de 1889
Avec la complicité de l'archiduc Rodolphe de Habsbourg-Lorraine, Jean de Habsbourg-Toscane fomenta un complot contre l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche; cette conspiration s'apparentait à un crime de haute-trahison.
Le royaume de Hongrie correspondait parfaitement aux rêves des deux archiducs. Jean-Salvator de Habsbourg-Toscane hériterait du trône de Hongrie, tandis que son cousin l'archiduc Rodolphe de Habsbourg-Lorraine hériterait du trône impérial d'Autriche. Pour y parvenir, les deux cousins ourdirent un complot destiné à provoquer des émeutes en Hongrie pour destabiliser le trône Magyar, ce qui permettrait aux deux archiducs d'accéder aux trônes que chacun d'entre eux convoitait. Pour cela, ils utilisèrent l'imprimerie d'un hongrois nommé Szeps. Mais le 30 janvier 1889, l'archiduc Rodolphe de Habsbourg-Lorraine mit fin à ses jours dans le pavillon de chasse de Mayerling.
Pendant de longs mois, l'archiduc Jean-Salvator de Habsbourg-Toscane chercha à élucider les circonstances de la mort tragique de son cousin. Rodolphe a-t-il vraiment mis fin à ses jours ? Ou la police de François-Joseph avait-elle découvert le complot ourdi par les deux cousins ? Ce qui aurait poussé Rodolphe au suicide. Ou alors, la fin tragique de Rodolphe et de Marie Vetsera n'était qu'un subterfuge visant à cacher la réalité, celle de l'assassinat d'un fils héritier de la Couronne impériale d'Autriche coupable de conspiration contre son père l'empereur François-Joseph ?
Rupture avec la famille impériale
L'archiduc adressa un courrier à l'empereur d'Autriche dans lequel il informait François-Joseph Ier de son désir de renoncer à ses titres, à son rang et à ses privilèges. Il serait dorénavant un simple citoyen autrichien, avec pour nouveau nom Jean Orth. Mais le vieil empereur souffrait beaucoup de la fin tragique de son unique fils. Il n'eut envers Jean de Habsbourg-Toscane aucune pitié. En effet, François Joseph Ier d'Autriche avait pour l'archiduc une rancune tenace, il jugeait que l'archiduc était en partie responsable de la mort de l'archiduc Rodolphe de Habsbourg-Lorraine.
La réponse de François-Joseph Ier d'Autriche à la lettre de Jean de Habsbourg-Toscane fut sans appel. Il décréta le retrait de la nationalité autrichienne à l'archiduc, et lui interdit de résider au sein de l'empire austro-hongrois.
Selon certaines sources fiables, une dernière et violente dispute aurait opposé l'empereur à l'archiduc. Les échanges verbaux entre François-Joseph Ier d'Autriche et Jean de Habsbourg-Toscane furent d'une extrême violence, mais ils restèrent secrets; rien n'a filtré malgré les éclats de voix des deux hommes, qui ont traversé les murs du palais de la Hofburg.
Le coffret de fer
Avant de quitter l'Autriche, Jean de Habsbourg-Toscane récupéra un coffret en fer confié à la comtesse Marie von Wallersee-Larisch par l'archiduc Rodophe de Habsbourg-Lorraine à la veille de sa mort.
Voyage de Jean Orth
L'archiduc Jean de Habsbourg-Toscane quitta l'Autriche pour se rendre en Grande-Bretagne, où l'attendait un navire, le Santa-Margherita, goélette acquise par un citoyen autrichien, un certain Jean Orth. L'ex-archiduc embarqua à bord de son navire avec son épouse, le navire leva l'ancre à Portsmouth le 26 mars 1890. Le brick-goélette traversa l'océan Atlantique et fit escale à Buenos Aires. Dans cette ville d'Argentine, Jean Orth adressa à un de ses amis journalistes, un certain Paul Heinrich, un courrier dans lequel il lui exposait ses projets pour l'avenir: découvrir la Patagonie, la Terre de Feu et les environs du Cap Horn. En juillet 1890, le Santa-Margherita reprit la mer et se dirigea vers le sud. Ce fut la dernière fois que l'on vit le navire avec à son bord Jean Orth, son épouse, les hommes d'équipage, le commandant et quelques passagers.
La mystérieuse disparition de Jean Orth
Lors des recherches mystérieuses ordonnées par François-Joseph Ier d'Autriche, le navire resta introuvable, on ne retrouva pas même les débris du Santa Margherita dans le cas où la goélette aurait fait naufrage. Le Santa-Margherita avait disparu par enchantement. Les recherches prirent fin, et l'ex-archiduc fut déclaré disparu. Mais, chose étrange, sa mère l'archiduchesse Marie-Antoinette de Bourbon-Siciles ne porta pas de vêtements noirs en signe de deuil, malgré tout l'amour maternel qu'elle portait à son fils. Jusqu'à sa mort survenue en 1898, celle-ci refusait toujours de porter le deuil. Aussi étrange, les proches des marins du Santa-Margherita ne réclamèrent aucune aide, aucun secours. Des affaires d'assurances pour le moins étranges laissèrent penser que Jean Orth était toujours en vie, que son navire aurait touché terre à La Plata en décembre 1890.
Mystérieuses apparitions de Jean Orth
D'étranges apparitions alimentèrent le mystère de la disparition de Jean Orth. Les apparitions des princes se renouvelèrent, comme celles concernant Louis XVII de France, ou plus tard la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie. Mais les divers témoignages ne sont à nos jours pas très convaincants.
La rencontre d'un mystéreux ranchero du nom de Fred Otten
Un témoignage plus plausible est celui du comte Jean de Liniers. Ce voyageur français aurait déclaré avoir rencontré au pied du volcan Fitz-Roy un certain Fred Otten, un berger partageant son ranch qu'il baptisa Canadon Largo avec un anglais et un allemand. Cet étrange ranchero lui aurait avoué être Jean Orth, il lui avoua également sa séparation avec son épouse dés l'embarquement en Angleterre. Qu'est devenue Ludmilla Stubel ? Pourquoi a-t-elle laissé subsister le mystère autour de sa personne ?
Une tombe anonyme
Deux ans se sont écoulés depuis la rencontre du comte français et du ranchero. De retour en Patagonie, Jean de Liniers ne découvrit qu'une tombe anonyme au pied du volcan. Qui fut inhumé dans cette tombe ? Est-ce l'ex-archiduc ? Peut-être faut-il tourner nos regards vers le Brésil, la famille d'Orléans-Bragance connaît-elle quelques secrets sur la fin mystérieuse d'une des victimes de l'effroyable tragédie de Mayerling ?
Liens internes
Sources
- La disparition de Jean-Salvator de Toscane de Alain Decaux
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