Jean Claude Libert

Jean Claude Libert est un peintre de la nouvelle école de Paris (Paris 1917 - Antony 1995).

Biographie

Après des études supérieures à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Libert abandonne la création de dessins pour tissus imprimés au profit de la peinture. Activité qu’il pratique assidûment durant sa captivité en tant que prisonnier de guerre (1940-1945). Dans sa recherche intensive d’approfondissement des moyens picturaux, il rencontre Georges Braque dès 1946 et se lie d’amitié avec Albert Gleizes. Attiré d’abord par le cubisme analytique dans les années 50 avec une science innée de la couleur et de la forme, il abordera les champs picturaux de la construction formelle qui témoignent de son influence post-cubiste. Mais ce qui le caractérisent et qui font de lui un véritable «découvreur», un chercheur et un peintre qui explore l’abstraction dans ses domaines les plus variés, ce sont dès les années 50 ses recherches d'une nouvelle abstraction dont il est le créateur : l'abstraction prismatique, c'est à dire après une étude scientifique et technique de la diffraction de la lumière à travers le prisme, la dispersion de cette même lumière sur une surface en deux dimensions (la toile) en jouant sur la couleur. (Définition) Il serait trop long de décrire ici ce courant pictural tant en était complexe la «construction secrète» et dont lui-même n'a pas écrit les bases. Mais Libert se plongea dans cette introspection avec passion. Ses grandes toiles dites «à facettes» qui vont s’échelonner de 1950 à 1959 où lumière et couleur viennent dans un jeu subtil de construction et de composition jouer avec les infinies possibilités du prisme coloré font penser inévitablement aux vitraux. Une lumière intérieure s’en dégage, une forme parfois de paysage, parfois de figure se cache derrière, se devine. Libert a dès lors dans son exploration de ce courant qu’il ré-invente la même obsession qu’avaient les peintres flamands et hollandais du XVème siècle : pouvoir saisir la lumière et l’apprivoiser dans la toile, dialoguer avec elle, car ce dialogue est celui de l’âme. Au début des années 70, Libert de nouveau va se plonger dans un nouveau courant : le « paysagisme lyrique », qui l’habitera jusqu’à son achèvement dans les années 90. Plusieurs de ses œuvres, dont aussi des poteries créées dans son atelier de potier à Villeneuve les Avignon sont aujourd’hui dans des collections particulières en France, en Suisse et aux Etats-Unis.

Extrait d'un texte de Jean-Claude Libert écrit en 1977 sur son expérience à Moli Sabata :

« Entre le désir et l'action...

- Après plus de vingt ans déjà, d'errances diverses, je me dis que l'aventure humaine est chargée d'une terrible ambiguité entre l'exemplarité et son image-action et l'acte lui-même chargé d'une impulsion-désir qui ne coïncide pas toujours avec l'image exemplaire, la justification alors essayant d'intervenir comme lien. Il peut donc sembler que le retour à un mode de vie traditionnel soit en un sens une pure vue de l'esprit, puisque nous ne sommes plus dans une société traditionnelle et que le mode de production de nos sociétés n'est plus artisanal mais industriel et technologique. Le retour ne peut donc être qu'un "en dehors", la "marginalité" ne peut être donc évitée, avec tout ce qu'elle comporte de rapports faux avec la société, disons "réelle" (l'artisan potier, par exemple, presque obligé pour vivre "de compter" avec un circuit touristique, de compter avec la mode du "hand made" comme aux USA, etc.) D'autre part quel est le seuil à partir duquel celui qui "refuse" doit s'arrêter? Faut-il refuser l'énergie électrique fabriquée à partir de centrales nucléaires, faut-il refuser l'automobile et les autoroutes, le téléphone, etc... etc... Je me souviens d'une boutade de Georges Braque à qui l'on demandait quelle opinion politique il avait, répondant : "J'ai le téléphone donc je suis socialiste!". »

Références externes

• 　jeanclaude-libert.org

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