- Jean Cavalier
-
Pour les articles homonymes, voir Cavalier.
Jean Cavalier, né le 28 novembre 1681 à Ribaute-les-Tavernes et mort le 17 mai 1740 à Chelsea, est le plus célèbre des chefs et des prophètes camisards.
Sommaire
Biographie
Son père, un paysan illettré, est contraint par la persécution de devenir catholique ainsi que sa famille. Cependant, sa mère l'élève secrètement dans la foi protestante. Il est goujat de ferme, puis mitron à Anduze. Il doit s'exiler à Genève au cours de l'année 1701 en raison de ces convictions religieuses. Il retourne dans les Cévennes après l’assassinat au pont de Montvert, de l'abbé François de Langlade du Chayla, inspecteur des missions catholiques, le 24 juillet 1702, événement qui marque le début de la guerre des Cévennes.
En quelques mois Jean Cavalier porte l'étendard de la révolte des camisards, dont il est désormais le chef. Il se révèle être un excellent meneur d'homme, un fin tacticien militaire, avec ce qui jouera un rôle capital, une parfaite connaissance du pays : le maréchal de Villars, dira de lui qu' « il était aussi courageux en attaque que prudent en retraite ». Durant ces deux années terribles que durera ce soulèvement de paysans protestants, il tient tout d'abord en échec le lieutenant général Victor-Maurice de Broglie, puis son remplaçant, le maréchal de France Nicolas Auguste de La Baume de Montrevel.
Les mois de novembre et décembre 1702, voient les premiers succès camisards. Le jour de Noël 1702, Jean Cavalier ose tenir une assemblée religieuse aux portes d'Alès, et met en fuite les milices locales qui venaient l'attaquer.
A Vagnas, le 10 Février, 1703, il met en déroute les troupes royales, mais, bientôt vaincu à son tour, il doit fuir. Le 29 avril 1703, après avoir convoqué une assemblée dans la vallée de Malle-Bruisse, Cavalier se retire avec une troupe de camisard près de la tour de Bilhot près de Bagard, dont la situation semble sûre. Le secret de cette retraite est éventé, suite à la trahison d'un meunier, qui assurait la subsistance des Camisards. Cent Louis d'or lui sont offert par le maréchal de Montrevel, en échange d'informations qui permettent au brigadier de Planque de mener une attaque surprise qui se révèle victorieuse sur les camisards. Au cours de la nuit du 29 au 30 avril 1703, trois cents camisards sont tués, tandis que dans les rangs de l'armée royale, huit officiers et douze soldats trouvent la mort.
Mais, le 14 mars 1704, 1 100 Camisards commandés par Jean Cavalier remportent leur plus grande victoire, 400 à 600 soldats d'élite de la marine et 60 dragons sont mis en déroute à Martignargues, entre 180 et 350 soldats royaux sont tués lors de l'affrontement contre une vingtaine de morts pour les Camisards. À l'annonce de cette nouvelle, Louis XIV renvoie Montrevel et nomme un autre maréchal de France Claude Louis Hector de Villars pour le remplacer. Le 19 avril à Nages, deux jours avant son départ, Montrevel à la tête de 1 000 hommes bat Cavalier et s'empare de son quartier général. Cavalier parvient tout de même à conserver les deux tiers de ces troupes. Aussi le 30 avril, Jean Cavalier entame des négociations avec les Royaux. En dépit, des représailles royales souvent violentes contre les huguenots cévenoles, le charisme, l'irréductible volonté, l'absolue confiance de ses partisans, les victoires qu'il remporte impose Jean Cavalier, comme un interlocuteur incontournable du maréchal de Villars, désireux de mettre un terme à cette sédition meurtrière. Le 16 mai, Cavalier rencontre à Nîmes le maréchal de Villars, et demande l'amnistie pour lui et ses hommes, l'autorisation de quitter la France et la libération des prisonniers, la permission pour tous les religionnaires de vendre leurs biens, et demande pour lui-même un régiment dont il serait le colonel . Le 27 mai 1704, Louis XIV se montre favorable aux requêtes des Camisards conduits par Cavalier. Devenu colonel, Cavalier se voit attribuer une pension de 1200 livres annuelle, mais, par crainte d'être compromis auprès de ses coreligionnaires, il quitte la France le 23 juin 1704, accompagné d'une centaine de fidèles. Cette capitulation n'est pas du gout des autres chefs camisards, qui poursuivent la lutte. En décembre 1704 les derniers camisards irréductibles sont tombent suite aux offensives du maréchal de Villars.Cavalier se met un temps au service du duc de Savoie, qui lui accorde de constituer et commander un régiment de Camisard pour servir le roi d’Angleterre lors de la guerre de Succession d'Espagne. En 1706, à la tête d'un régiment anglo-portugais composé en partie de camisards, il se bat contre la France, et échappe de peu à la mort lors de la bataille d'Almanza, où il est grièvement blessé. Jusqu'en 1710, il fait la navette entre l'Angleterre et la Hollande, avant de se retirer près de Dublin, où il vit de la petite pension qu'il a obtenu. Il épouse une irlandaise, Eachna Mckay. Il lui faut attendre, l'année 1735 pour être promu général de brigade. En 1738 George II, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande le nomme lieutenant-gouverneur de l'Ile de Jersey. Il meurt le 17 mai 1740, dans sa demeure de Chelsea au bord de la Tamise. Il est enterré dans le cimetière de ce faubourg ouest de Londres.
Bibliographie
- Jean Cavalier, Marcel Pin, Nîmes, 1936.
- Jean Cavalier, chef camisard, A. Allard, Dordrecht, 1925.
- Jean Cavalier, Les fanatiques des Cévennes, Eugène Sue, 1840
Articles connexes
Liens externes
- Musée virtuel du protestantisme français
- Nemausensis - Six versions de la défaite de Jean Cavalier en 1704
- Camisards.net
Wikimedia Foundation. 2010.