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Jean-Yves Haberer
Jean-Yves Haberer, né en 1932, est un inspecteur des finances, professeur a l'Institut d'Études Politiques de Paris, directeur du cabinet de Michel Debré puis de Robert Boulin ministre des finances, directeur du Trésor a partir de 1978, président de Paribas en 1982-1986, puis du Crédit Lyonnais en 1988-1993 dont il est tenu responsable de la retentissante faillite et enfin du Crédit national en 1993-1994.
En 1959, Jean-Yves Haberer sort de l'ENA second de sa promotion et se lance dans une carrière qui, de ses débuts à son dramatique épilogue, marquera profondément le paysage financier français.
En 1966, jeune conseiller technique (trente-trois ans) de Michel Debré, Ministre de l’Économie et des Finances, il redessine le paysage financier français en organisant la fusion des établissements nationalisés, donnant naissance à la BNP, à l'UAP, aux AGF et au Gan.
Directeur du Trésor en 1978, il participe à la mise en place du Système Monétaire Européen.
En 1981, après la victoire de François Mitterrand, il ne conteste pas la légitimité du nouveau pouvoir. Il y gagnera, en 1982, la présidence de Paribas, mais Édouard Balladur mettra fin à ses fonctions en 1986.
Lorsque la gauche revient, en 1988, il est nommé président du Crédit Lyonnais par Pierre Bérégovoy.
Ambitieux, il multiplie les acquisitions bancaires hasardeuses, laisse à ses filiales la bride sur le cou, gonfle son portefeuille de participations industrielles, une stratégie obstinément offensive malgré une conjoncture économique difficile.
Les mauvaises surprises apparaissent vite, avec les dossiers du financement de Bernard Tapie et de la société financière Sasea, par exemple, ou celui du rachat de la Metro-Goldwyn-Mayer, et en 1992 s'achève sur une perte abyssale.
En novembre 1993, Jean-Yves Haberer est remercié et nommé président du Crédit national, où il ne restera pas.
Le Crédit Lyonnais ne cessera plus de défrayer la chronique entre la faillite proprement dite, l'affaire Adidas avec Bernard Tapie et l'affaire "Executive Life", absorbant quelque 15 milliards d'euros d'aides de l'Etat.
Jean-Yves Haberer et François Gille, l'un de ses anciens directeurs généraux, seront respectivement condamnés le 23 février 2005 par la cour d'appel de Paris à dix-huit et neuf mois de prison avec sursis dans l'affaire des comptes frauduleux de la banque. Ils devront également verser 1 € de dommages-intérêts au Crédit Lyonnais.
Les deux hommes ont été reconnus coupables de présentation de comptes inexacts, de diffusion de fausses informations ou de nature trompeuse, ainsi que de distribution de dividendes fictifs, au cours des exercices 1991, 1992 et du premier semestre 1993 du Crédit lyonnais.
Longtemps silencieux, Jean-Yves Haberer a publié, en 1999, un livre plaidoyer, Cinq ans de Crédit Lyonnais (Ramsay).
Les critiques qui lui sont adressées sont regroupées dans un chapitre intitulé : "Diabolisation du bouc émissaire".
Article de Presse
- [1], L’homme du jour Jean-Yves Haberer , L'Humanité, 9 octobre 2003
- [2], L’ancien PDG Jean-Yves Haberer devant la justice ?, L'Humanité, 9 août 1996
- [3], Commission d’enquête sur le Crédit lyonnais , L'Humanité, 6 mai 1994
- [4], Le pari perdu du lyonnais,Arte
Catégories : Inspecteur des finances | Naissance en 1932 | Ancien élève de l'École nationale d'administration (France)
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