- Jean-Pierre Voyer
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Jean-Pierre Voyer (né en 1938 à Bolbec en Normandie) est un grammairien[1] français « penser c'est comprendre la grammaire ».
Sommaire
Présentation
Les travaux philosophiques de Jean-Pierre Voyer sont autant de variations et d'approfondissements sur un thème principal : la communication entre les hommes, considérée comme le principe de toute humanité.
Selon lui, l'humanité commence réellement avec la communication : celle-ci correspond aux raffinements de ses besoins animaux. L'homme se distingue de l'animal essentiellement parce qu'il échange les objets satisfaisant ses besoins. Son besoin le plus profondément humain est donc celui de communiquer. L'aspect "matérialiste" de la communication développé par le marxisme et la pensée économiste est une pure abstraction. La communication est avant tout pratique et consiste à se réapproprier la division du travail dont les commerçants se sont emparés au début de la révolution industrielle.
Dès la fin des années 1970, il réfute l'économie et la conception utilitariste de l'activité humaine , notamment celle de Karl Marx. Il préfère se rattacher directement à celle de Hegel : « Être homme, c'est communiquer, c'est rechercher la reconnaissance ».
Un certain nombre de points peuvent être dégagés de ses théories :
- la réfutation de l'économie : selon Jean-Pierre Voyer, L'économie n'est en fait qu'une croyance et un mythe, elle est devenue massive depuis seulement quarante ans, Cette croyance en l’existence d’une prétendue chose sociale a remplacé la croyance en un prétendu dieu: « l'économie n'existe pas »
- une critique de l'utilitarisme dans sa version marxiste, libérale ou sociale-démocrate et un soutien affirmé de la résistance à cet utilitarisme dont la figure la plus importante est celle de la religion survivant essentiellement dans la résistance islamiste à l'impérialisme américain.
- un horizon d'attente autour d'une vraie communication à propos de laquelle il affirme qu'on ne peut savoir ce qu'elle est mais plus modestement ce qu'elle n'est pas. À cet effet Mai 68, période durant laquelle des inconnus pouvaient s'adresser la parole dans la rue et discuter de choses importantes pour eux, a constitué l'expérience récente la plus aboutie mais aussi la plus falsifiée.
- un mépris affiché à l'égard des intellectuels présents ou représentés sur la scène médiatique, comme Guy Debord ou Bernard Henri Lévy qu'il qualifie respectivement de « vieux pédé » et de « pute intellectuelle ».
- sur son site, il expose ses réflexions théoriques et celles sur l'actualité plus immédiate. Principalement sur la question palestinienne en publiant surtout des textes critiquant l'axe américano-sioniste et en faisant l'éloge de personnalités aussi diverses que Ben Laden ou Alain Soral. Son anticonformisme l’amène à puiser ses sources sur des sites multiples.
En 2010, Jean-Pierre Voyer intervient à propos des questions financières sur le blog de Paul Jorion[2].
Champ libre
Ses conceptions théoriques sont issues de l'héritage critique de l'internationale situationniste. Travaillant quelque temps aux éditions "Champ libre" où il est aussi édité, il s'en sépare après que Gérard Lébovici se soit indigné d'une affiche "le Tapin de Paris" affirmant que la pensée de Marx et de Hegel n'avait pas encore été critiquée. Sur ce point il faut cependant signaler que les versions divergent. Dans son livre "Un cavalier à la mer" Gérard Guéguan indique le dépliant-affiche "Reich, mode d’emploi" comme origine du courroux du mécène[3]. Quant au jugement de Guy Debord il est comme toujours sans appel[4] ; Debord ne s'étant jamais remis de la profondeur des arguments avancés par celui qui désormais apparaissait comme son plus grand rival.
Bibliographie
- Reich, mode d'emploi, 1971, Champ Libre
- avec Jean-Jacques Raspaud : L'internationale situationniste, 1972, Champ Libre
- Introduction à la science de la publicité, 1975, Champ Libre
- Une enquête sur la cause et la nature de la misère des gens, 1976, Champ Libre
- Correspondance, Vol. 1, 1978, Champ Libre. On y trouvera les lettres échangées entre Voyer et Gérard Lebovici, Champ Libre.
- Rapport sur l'état des illusions dans notre parti suivi de Révélations sur le principe du monde, 1979, Institut de préhistoire contemporaine
- Fin du situationnisme paisible, 1981, Institut de préhistoire contemporaine
- Revue de préhistoire contemporaine no 1, 1982, Institut de préhistoire contemporaine (articles « Le Jugement de Dieu est commencé » et « Réponse à l'auteur de “Marx envers et contre Marx” »)
- Hécatombe, 1991, La Nuit
- l'Imbécile de Paris, 1995, Éditions anonymes
- Limites de conversation, 1998, Éditions anonymes
- Diatribe d'un fanatique, 2002, Éditions anonymes, (largement consacrée au 11 septembre; la version sur le site est actualisée)
Critiques
Ces critiques, fort peu nombreuses au demeurant, reposent essentiellement sur un effet humoristique. Sans doute n'auraient-elles pas pu trouver à se dire autrement.
- Le spectacle de Jean-Pierre Voyer[5]
- Yves Tenret, Comment j'ai tué la Troisième Internationale situationniste, 2004, La différence
Présentation de l'éditeur : Comment j’ai tué la Troisième Internationale situationniste’ est un bref roman iconoclaste sur le monde dérisoire et liliputien de l’ultra-gauche. Le mardi 6 août 1983, dans un Paris écrasé par la canicule, une quarantaine de révolutionnaires se réunissent au fond d’une cave. L’enjeu est énorme. Ils veulent fonder la Troisième Internationale situationniste. Leur déconfiture sera à la mesure de l’enjeu. Cela n’empêchera pas les deux principaux protagonistes, le saturnien mélancolique, Jérôme Malsain, et le provocateur pathologique, Jean-Luc Noyé, de continuer à gémir et à fanfaronner[6]
Références
Voir aussi
Liens internes
Lien externe
Catégories :- Philosophe français du XXe siècle
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