- Jean-Jacques Rousseau (cinéaste)
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Jean-Jacques Rousseau est un réalisateur belge de cinéma et vidéo amateurs, né à Souvret (Courcelles) après la Seconde Guerre Mondiale.
Il défend un cinéma fait de budgets limités (2 000 à 2 500 € par film), avec des acteurs non professionnels.
Sommaire
Biographie[1]
Il est difficile de décrire la vie privée de Jean-Jacques Rousseau car il cache soigneusement tout ce qui s'y rapporte, afin de ne pas laisser les médias jouer avec son image.
Ainsi, si l'on sait qu'il est né à Courcelles, sa date de naissance est totalement inconnue. De la même manière il apparait toujours en public avec une cagoule. Il considère la révélation de son identité comme une fin en soi.
On sait également qu'il est ouvrier-maçon de profession et, qu'après que les distributeurs et exploitants de sa région aient refusé ses films, Jean-Jacques Rousseau a été exploitant de salle afin de pouvoir les projeter. Pour que sa salle soit rentable, il n’est pas rare de voir ses films précéder, par exemple, des films comme Les Dents de la mer ou Star Wars.
Reconnaissance publique
Situé totalement en marge des marchés du cinéma, aucun de ses films, faits de bric et de broc, n'est sorti en salle mais quelques festivals ont occasionnellement organisé de très courtes rétrospectives de l'œuvre du personnage.
Sa reconnaissance par certaines personnalités est palpable sous différentes formes. Ainsi Jan Kounen l'a accueilli sur les bonus du DVD de 99 francs[2], et il a reçu le soutien de divers personnalités comme Noël Godin, Bouli Lanners, Benoît Poelvoorde[3] ou Miss Ming[4].
En 2004 Frédéric Sojcher réalise Cinéastes à tout prix, documentaire sur le travail de Jean-Jacques Rousseau, Max Naveaux et Jacques Hardy. Le film, qui affirme la position particulière des réalisateurs, figure dans la sélection officielle "Hors Compétition" du Festival de Cannes.
Si sa manière de faire est franchement marginale, son ton marqué par l'absurde, le surréalisme, et la contestation, le rapproche d'autres acteurs originaux du cinéma belge : Noël Godin, Jan Bucquoy, Frédéric Sojcher, Jean Louvet ou, dans une registre plus tragique, l'artiste Baudhuin Simon.
Thématiques
Son travail porte la marque de son statut d'autodidacte et témoigne de la création d'un langage propre à un cinéaste. Ainsi, c'est en filmant qu'il apprend le cadrage, l'éclairage, le son, le montage, la postsynchronisation, la direction d’acteurs, etc.
Vers le début des années 80, des grands thèmes commencent à se dégager de son travail. Son emploi fréquent de créatures de toutes sortes (savants fous dépassés par leurs créations, sociétés secrètes, tortures, malédictions diverses, etc.) le place en expérimentateur du film fantastique d'épouvante. Par ailleurs, on remarque aussi un certain ancrage dans l’histoire, en particulier les deux guerres mondiales, présentant la Wallonie industrielle avec tout son passé de luttes et de révoltes.
L'œuvre de Jean-Jacques Rousseau se veut la démonstration qu'une insoumission face aux diktats économiques et financiers du cinéma est possible. Il s'y élève aussi contre les exigences techniques et esthétiques des cinéastes "professionnels". Il a ainsi filmé la bataille de Waterloo dans son jardin, ou reconstitué la bataille de l’Yser avec trois acteurs et une vache. Il n'est cependant pas réductible à un Ed Wood wallon, dans la mesure où il a conscience de la pauvreté de ses moyens mais l'assume et en joue comme un moyen de souligner sa volonté artistique.
Filmographie[1]
(non exhaustive)
- 1964 : L'Étrange histoire du professeur Igor Yaboutich
- 1965 : Le Poignard maudit
- 1966 : Les Malfaiteurs
- 1966 : La Vallée de la Sûre
- 1968 : L'Abstrait
- 1969 : Le Cauchemar
- 1972 : Germaine Grandier
- 1974 : Les Compagnons de justice
- 1975 : Le Reposoir
- 1975 : Les Immortels
- 1976 : Catalepsie
- 1977 : L'Étoile du mal
- 1977 : Dossier réincarnation
- 1978 : Les Marcheurs de la grande armée
- 1978 : Le Diabolique Docteur Flak
- 1983 : L'Histoire du cinéma 16
- 1988 : Cannes année européenne du cinéma
- 1988 : Ciné Effet
- 1988 : L'Internement de Karyl Chessman
- 1997 : Dossier Absurdus
- 1999 : Furor Teutonicus
- 2001 : Irkutz 88
- 2002 : Road Movie
- 2003 : Wallonie 2084
- 2004 : La Revanche du sacristain cannibale
- 2005 : Le Chasseur de succubes
- 2005 : L'Histoire du cinéma 16 II
- 2006 : La Mécanique du rasoir
- 2006 : L'Invasion des succubes
- 2007 : Rock Mendès
- 2007 : Fuyons les monstres
- 2007 : Les Maîtresses du docteur Loiseau
- 2008 : L'Histoire du cinéma 16 III
- 2008 : Le Docteur Loiseau et ses Sinistres Augures
- 2008 : Le Retour du Docteur Loiseau
- 2009 : Un colonial chez les Celtes
- 2010 : Karminsky-Grad
- 2010 : Casanova Forever
- 2010 : L'Amputeur Wallon
- 2011 : Le 1er juillet chez Olga
Sur l'œuvre
- Collectif, Jean-Jacques Rousseau, cinéaste de l'absurde, Archimbaud-Klincsieck, Paris, 2008, 240p.
- 2004 : Cinéastes à tout prix, de Frédéric Sojcher. Documentaire sur le travail de Jean-Jacques Rousseau, Max Naveaux et Jacques Hardy. Bouli Lanners, Noël Godin et Benoît Poelvoorde y interviennent. Le film figure en sélection officielle lors du Festival de Cannes 2004, 66 minutes.
Références
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Jean-Jacques Rousseau (cinéaste) sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Site officiel
- Interview Écran large : Le Ed Wood belge
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