- Jean-Charles Naouri
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Jean-Charles Naouri, né le 8 mars 1949 à Bône (désormais Annaba) [2](Algérie), est un homme d'affaires et chef d'entreprise français, actuel PDG du Groupe Casino. Il est marié et père de trois enfants, dont Gabriel Naouri.
Sommaire
Biographie
Né d'un père médecin et d'une mère agrégée d'anglais, Jean-Charles Naouri réalise, à 14 ans, un doublé au concours général en étant premier aux épreuves de latin et de grec. À 15 ans, il obtient son bac avec la mention Très bien. En 1967, il est admis, premier de sa promotion, au concours d'entrée à l'École normale supérieure, Section sciences. Il obtient ensuite un doctorat d'État en mathématiques, en une seule année. Ancien élève de Harvard et de l'ENA (promotion Guernica), il intègre le corps de l'Inspection des finances en 1976.
Directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy de 1982 à 1986, successivement au ministère des Affaires sociales puis au ministère de l'Économie et des Finances, il est le père du "BIG BANG", la réforme qui modernise et déréglemente les marchés financiers entre 1984 et 1986 (création du MATIF, du MONEP, des certificats de dépôt, des billets de trésorerie).
En 1987, Jean-Charles Naouri, marginalisé au ministère des finances depuis la victoire de la droite en 1986, quitte la haute fonction publique et rejoint Rothschild&Cie Banque en tant qu’associé-gérant. Il crée parallèlement son fonds d'investissement, Euris, qui prend des participations minoritaires dans des entreprises industrielles et accroît rapidement ses capacités d’intervention. Au début des années 90, Jean-Charles Naouri réoriente sa stratégie d’investissement afin d’accompagner durablement le développement des entreprises dans lesquelles il investit. C’est ainsi qu’il rachète, en 1991, le distributeur breton Rallye, en proie à de graves problèmes de trésorerie. Convaincu du potentiel du secteur et des deux entreprises réunies, il apporte Rallye au Groupe Casino, dont il devient le premier actionnaire en 1992[1]
En 1997, l'OPA hostile de Promodès sur le groupe Casino est mise en échec par la contre-offre menée avec succès par Jean-Charles Naouri, la famille Guichard et les équipes de Casino. L'indépendance du groupe est ainsi préservée, et Jean-Charles Naouri en devient l’actionnaire majoritaire en janvier 1998.
Il prend la présidence opérationnelle de Casino en mars 2005[2] et modifie en profondeur le profil du distributeur, revendant ses activités peu rentables en Pologne, aux États-Unis, à Taïwan et aux Pays Bas et renforçant sa présence dans des pays en fort développement. Casino devient ainsi le premier distributeur alimentaire en Amérique du Sud (Brésil et Colombie notamment), dans l’Océan Indien, au Vietnam et le deuxième en Thaïlande.
En France, Jean-Charles Naouri a misé dès la fin des années 1990 sur le commerce de proximité dont est issu Casino, notamment en rachetant Monoprix (à hauteur de 50%) et Franprix. Il positionne aussi Casino sur le secteur du discount avec le développement de l’enseigne Leader Price, de la marque hard-discount Prix gagnant et du site de e-commerce Cdiscount.
Son fils aîné Gabriel Naouri a rejoint la branche hypermarchés du groupe Casino, où il exerce différents métiers en magasin avant de devenir directeur du Géant Casino de Fenouillet, puis directeur de la région Île-de-France, et en 2010, Directeur opérationnel Ile-de-France Géant Casino.
En marge de l’activité industrielle, Jean-Charles Naouri crée, en 2000, via sa société patrimoniale, la Fondation Euris, qui attribue chaque année cinquante bourses à des bacheliers prometteurs issus des zones d'éducation prioritaires[3]. Il créé en 2009 la fondation d'entreprise groupe Casino dont il est vice-président. Son but est de favoriser l'accès à la culture et à la connaissance d'enfants défavorisés ou confrontés à la maladie.
Par ailleurs, Jean-Charles Naouri est Président d’honneur et administrateur de l’Institut d’Expertise et de Prospective de l’École Normale Supérieure, qui a pour vocation d’être le lien entre l’École Normale Supérieure et les entreprises.
Dans le classement du journal Challenges 2011, il est classé 55e fortune française avec 883 millions d'euros[4].
Il est chevalier de la Légion d’Honneur.
Procès
Dans le cadre du procès qui opposait la famille Baud à Jean-Charles Naouri -- qui reprochait aux anciens actionnaires des enseignes Franprix et de Leader Price d'avoir profité de leur position pour s'octroyer des avantages litigieux_ -- Robert Baud a été condamné mercredi 12 mai 2010[5] à quatre ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende pour « le financement frauduleux de travaux de rénovation à l'Agapa », un hôtel de luxe dont il est propriétaire en Bretagne. La bataille juridique aura duré plus de trois ans durant laquelle pas moins de neuf plaintes ont été déposées par Jean-Charles Naouri entre 2007 et 2010, dont une partie pour abus de biens sociaux[6].
Des anciens salariés de l'entreprise Moulinex critiquent la politique sociale de Jean-Charles Naouri, comme on pouvait l'entendre dans l'émission "Là-bas si j'y suis", du 15 mars et du 3 juin 2010. Jean-Charles Naouri et le Groupe Casino estiment être victimes "d'un véritable acharnement médiatique" piloté par le journal alternatif Fakir[7] et l'émission "Là-bas si j'y suis", dirigée par Daniel Mermet. Tous deux sont assignés à comparaître devant la justice le 23 juin 2010. Le Groupe Casino et son PDG réclament 75 000 euros de dommages et intérêts, dans le cadre d'un procès donné pour diffamation[8].
Mandats et fonctions exercés au 31 décembre 2009
- Mandats
- Président Directeur Général de Casino, Guichard Perrachon
- Membre du Conseil d'administration de Grupo Pao de Açucar (CBD) et de Wilkes Partcipaçoes
- Président Directeur Général de Rallye
- Président du Conseil d’administration de Finatis
- Administrateur de Natixis et de Fimalac
- Membre du Conseil de surveillance et d’orientation stratégique de Banque Rothschild & Cie
- Membre du Conseil consultatif de la Banque de France
- Mandats exercés dans des organisations d'intérêt général
- Vice-président de la Fondation Euris
- Président de l’association “Promotion des talents”.
- Président d’Honneur et Administrateur de l’Institut de l’École Normale Supérieure
- Vice-président de la Fondation d'entreprise du Groupe Casino[9]
Références
- Nathalie Funès, Odile Benyahia-Kouider, "L'Einstein des supermarchés", Le Nouvel Observateur du 5 mars 2003
- Thierry Philippon, "Casino : la bataille de Naouri contre Promodès", Le Nouvel Observateur du 11 septembre 1997
- Philippe Manière, "Naouri, l'épicier fort en maths", L'Expansion du 1er mai 2003
- Bruno Abescat, "La martingale de Naouri", L'Express du 22 mai 2003
- Daniel Mermet, "Là bas si j'y suis", émissions du 15 mars et du 3 juin 2010
- Renaud Cadre et Isabelle Mandraud, "Moulinex, chronique d'un plan social. Naouri, le financier qui se rêvait industriel", Libération (journal) du 11 juillet 1996
Notes
- http://www.lexpress.fr/informations/casino-le-coup-de-poker-de-promodes_624199.html
- http://www.groupe-casino.fr/fr/Jean-Charles-Naouri-devient.html?annee=2005
- [1] Un article du Figaro.
- Fortunes de France
- http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/05/12/l-un-des-fondateurs-de-franprix-condamne-a-4-ans-avec-sursis-pour-recel_1350535_3224.html
- http://www.zonebourse.com/barons-bourse/Jean-Charles-Naouri-83/actualites/Jean-Charles-Naouri-toujours-en-proces-contre-la-famille-Baud--13309301/
- Le Groupe Casino tremble devant Fakir (et réclame 75 000 €)
- http://www.bakchich.info/Le-PDG-de-Casino-veut-empaler-le,11292.html
- Vice-président de la Fondation d'entreprise du Groupe Casino
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