- Je suis un chat
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Je suis un chat (吾輩は猫である, Wagahai wa, neko de aru?) est un roman japonais de Sōseki Natsume, d'abord paru sous forme de feuilleton de 1905 à 1906 dans la revue littéraire Hototogisu.
Sommaire
Sujet
Un jeune professeur pendant l'ère Meiji accueille un jeune chat chez lui. Le chat, observateur silencieux et plein d'esprit, va être témoin et chroniqueur de tout le petit monde d'hurluberlus entourant le professeur. Il va faire l'apprentissage de la vie aux côtés de ce qui convient le mieux à cet objectif : un grand professeur de littérature anglaise, le professeur Kushami ("éternuement" en japonais).
Détails
Le titre original utilise un pronom de la première personne ayant une nuance d'arrogance. De plus, une traduction plus exacte du titre pourrait être "Moi qui suis un chat", comme indiqué par la particule "de aru".
Le roman figure parmi les classiques de la littérature japonaise et a fait l'objet de deux adaptations cinématographiques en 1935 et en 1975.
Les premières lignes du roman sont très célèbres au Japon : « Je suis un chat. Je n'ai pas encore de nom. Je n'ai aucune idée du lieu où je suis né », (吾輩は猫である。名前はまだ無い。どこで生れたかとんと見当がつかぬ。, Wagahai wa neko de aru. Namae wa mada nai. Doko de umareta ka tonto kentou ga tsukanu?)
Histoire
Un petit chat, qui n'a pas de nom, se retrouve dans le jardin du professeur Kushami dans la ville d'Edo (ancien nom de Tōkyō). Adopté par ce dernier, il devient le chat de la maison. Doté d'une grande fierté, le chat est souvent indigné de la façon dont on le traite et juge rapidement les humains comme des bêtes étranges et inconstantes. Il est par ailleurs étonnamment cultivé, il bénéficie d'une sorte d'omniscience encyclopédique.
Au fur et à mesure du roman, des personnages, tous plus caricaturaux les uns que les autres, défilent chez Kushami, et c'est là une belle occasion de dépeindre la société japonaise en pleine mutation pendant cette ère Meiji. Il y a là Meitei, l'étudiant fantasque et pédant, Kangetsu le doctorant original, et une foule d'autres visiteurs. Sans compter bien sûr la propre famille de Kushami avec sa femme, ses trois filles et O-San la bonne.
Sōseki développe ensuite une petite intrigue autour du mariage de Kangetsu avec la fille d'un riche marchand voisin. Il en profite pour critiquer le monde financier qui est en train de se créer à cette époque.
Lassé par ce feuilleton qui allait devenir le roman Je suis un chat, Sōseki y mit fin un peu brutalement, non sans y faire un dernier clin d'œil au grotesque de l'existence.
Construction du roman
Sōseki, professeur de littérature anglaise qui avait séjourné en Angleterre, avait traduit le roman de Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme. Il appréciait beaucoup ce roman qui pour beaucoup a inspiré Je suis un chat[1],[2].
Le personnage de Kushami, professeur de littérature anglaise comme Sōseki est le reflet plus ou moins fidèle de ce dernier avec sa maladie d'estomac qui lui donne mauvais caractère.
Références à Je suis un chat
La bande dessinée Au temps de Botchan fait référence à Je suis un chat dans son premier tome.
Notes et références
- Thèse de doctorat de Jean-Pierre Lioger, Les écrits de Natsume Sôseki avant 1900: la formation d'un écrivain au seuil du XXième siècle, Université Paris III, 1982, directeur de recherches Jean-Jacques Origas
- ISBN 978-2070706341). préface de Jean Cholley à la version française du roman, Gallimard/Unesco, coll. « Connaissance de l'Orient », Paris, 1986 (
Catégories :- Roman japonais
- Livre mettant en scène un chat
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