- Jardins suspendus de Sémiramis et murs de Babylone
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Jardins suspendus de Babylone
Les jardins suspendus de Babylone (ou jardins suspendus de Sémiramis), dans l'Irak actuel, étaient la deuxième des sept merveilles du monde.
Ils sont célébrés par Diodore de Sicile, Flavius Josèphe et Strabon, qui s'inspirent tous de sources plus anciennes. Ainsi Flavius Josèphe s'inspire des textes d'un prêtre du dieu Mardouk, Bérose qui vivait à Babylone une trentaine d'années après la conquête de la ville par Alexandre le Grand (fin du IVe siècle av. J.-C.). C'est à ce prêtre que l'on doit la probable légende de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse Amytis de Mèdes les montagnes boisées de son pays natal[1],[2].
Ce n'était pas réellement des jardiniers qui s'occupaient de l'entretien des jardins mais bien des esclaves qui entretenaient la végétation. Les jardins mesuraient 120 m². Sur la première terrasse de huit mètres, ils plantèrent des grands arbres, sur la deuxième de treize mètres, ils placèrent une quantité d'arbres fruitiers, sur les deux dernières terrasses poussaient des fleurs de toutes sortes.
Une légende ?
La réalité historique de ces jardins est de nos jours sérieusement remise en cause. Au XIXe siècle, l'archéologue H. Rassam situe les jardins au nord de la cité à proximité du palais extérieur. Lors des grandes fouilles allemandes, Robert Koldewey suggère qu'une construction voûtée du palais sud aurait pu supporter un toit en terrasse et ainsi correspondre à l'emplacement de ces fameux jardins. En fait, aucune localisation formelle n'a été trouvée. Ce qui ajoute au doute des archéologues et des historiens c'est qu'aucun des documents cunéiformes trouvés sur le site de Babylone ne fait allusion à ces jardins. Il est en effet curieux qu'un roi comme Nabuchodonosor II qui ne cesse de se féliciter de ses réalisations (murailles, portes, palais, etc.) reste muet sur ces hypothétiques jardins[2].
Au cours des années 1990, l'assyriologue anglaise Stéphanie Dalley a émis une hypothèse qui semble plus plausible, à savoir que les historiens de l'Antiquité aient confondu Ninive et Babylone. En effet, aucune source babylonienne ne mentionne les jardins, aucun auteur grec classique n'y fait allusion (Hérodote par exemple est totalement muet sur le sujet). Les seuls auteurs y faisant référence sont des historiens de l'époque hellénistique ou romaine dont il est fréquent qu'ils confondent les deux capitales des deux empires précédant l'empire perse. Enfin les souverains assyriens, en particulier au VIIe siècle av. J.-C., font construire dans Ninive des jardins. Un texte de Sennachérib évoque ainsi ceux qu'il a fait aménager et décrit les machines nécessaires pour l'irrigation. Un bas-relief du palais d'Assurbanipal montre une colline couverte de végétation et alimentée en eau par un aqueduc et un système de canaux. Par ailleurs, nous savons que, du fait de l'encaissement des cours d'eau, l'irrigation avait recours à un système de « vis d'Archimède » qui, en tournant, faisait remonter l'eau jusqu'au niveau des cultures. Les cultures ainsi irriguées, semblaient donc suspendues, ou, en tout cas, nettement au-dessus du niveau de l'eau. Stéphanie Dalley en conclut que les jardins suspendus étaient donc à Ninive et non à Babylone. Cette explication, quoique probable, reste cependant encore en débat.
Annexes
Notes et références
- ↑ (en)[pdf] Karen Polinger Foster ; "Gardens of Eden: Flora and Fauna in the Ancient Near East" ; Transformations of Middle Eastern Natural Environments: Legacies and Lessons ; New Haven ; Yale University ; 1998 ; pages 320-329
- ↑ a et b (en) Robin Fowler ; The Hanging Gardens of Babylon The Mysterious Wonder of the Ancient World
- Brigitte Lion, « À la recherche des jardins suspendus », revue l'Histoire n°301 (septembre 2005).
- S. de Serdakowska, Les Jardins suspendus de Sémiramis, 1965.
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