Jacques Chombart de Lauwe

Jacques Chombart de Lauwe
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Chombart de Lauwe.
Jacques Chombart de Lauwe

Parlementaire français
Date de naissance 2 janvier 1905
Date de décès 5 août 1975
Mandat Député 1945-1951
Circonscription Loire-Inférieure
Groupe parlementaire PRL
IVe République

Jacques Chombart de Lauwe, dit Colonel Félix, né le 2 janvier 1905 à Compiègne (Oise) et mort le 5 août 1975 à Herbignac (Loire-Atlantique), est un résistant, un journaliste et homme de presse et un homme politique français, député de Loire-Inférieure de 1945 à 1951, maire d'Herbignac de 1945 à 1963.

Il est le frère de Jean et de Paul-Henry et le beau-frère de Marie-José Chombart de Lauwe.

Sommaire

Biographie

Études et débuts professionnels

Après des études secondaires au collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis au collège Stanislas, il suit les cours de la Faculté des lettres de Paris et de l'École libre des sciences politiques dont il sort diplômé de la section diplomatique. Voyageur cosmopolite, il est l'auteur de l'ouvrage L'Amérique ibérique, fruit de ses nombreux voyages en Amérique latine.

La Résistance et la Libération (1943-1945)

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier, puis s'évade et s'installe en Loire-inférieure où il participe à la résistance sous le nom de colonel Félix.

Chef départemental des Forces françaises de l'intérieur en 1944, il participe à la libération de Nantes (12 août) soutient les Alliés lors du siège de la poche de Saint-Nazaire à partir de septembre 1944. Il reste commandant du secteur jusqu'en mars 1945. Ses hauts faits militaires lui valent d'être fait chevalier de la Légion d'honneur et de recevoir la Croix de guerre avec palmes.

Durant cette période, Jacques Chombart de Lauwe est en relation d'affaires avec René Bentz, directeur du journal nantais Le Phare de la Loire. Ils sont d'abord associés dans une exploitation forestière destinée à fournir le carburant des véhicules[1] du journal ; en février 1944, un accord est passé entre eux sur l'avenir du Phare : à la Libération, Jacques Chombart de Lauwe deviendrait directeur politique et actionnaire minoritaire. Ce scénario, non conforme aux mesures prévues par le CNR et le gouvernement d'Alger, ne pourra pas se réaliser : le Phare de la Loire est suspendu le 13 août 1944 par le Comité départemental de libération (Jean Philippot) et interdit de publication le 15 août par le commissaire de la République Michel Debré. Ses biens sont réquisitionnés au profit de La Résistance de l'Ouest, publiée dès le 17. Au début de 1945, Jacques Chombart de Lauwe est mis en cause par Jean Philippot, mais est défendu par Michel Debré qui indique dans une lettre au CDL que son accord avec René Bentz, quoique inapproprié, n'est pas passible des tribunaux[2].

L'après-guerre (1945-1946)

Il réalise son souhait de diriger un journal en lançant au début de 1945 L'Avenir de l'Ouest[3], avec Philippe Ragueneau comme rédacteur en chef. C'est un des trois quotidiens nantais de l'immédiate après-guerre, aux côtés de La Résistance de l'Ouest et du Populaire de l'Ouest. Son positionnement est plutôt conservateur et il reprend la trace de L'Echo de la Loire, dont la publication a été interrompue en septembre 1939 ; il est soutenu par des personnalités comme Paul Huard, maire de Châteaubriant et Olivier de Sesmaisons, maire de la Chapelle-sur-Erdre. Contrairement aux deux autres, il ne durera cependant qu'un peu plus de trois ans, son dernier numéro datant du 10 août 1948[4].

Jacques Chombart de Lauwe se fait aussi élire maire d'Herbignac, après la libération de la poche de Saint-Nazaire le 11 mai 1945, puis conseiller général du canton le 23 septembre 1945.

Le 21 octobre 1945, il se présente aux élections à la première Assemblée nationale constituante en troisième position sur la liste Union nationale et républicaine de la Résistance et est élu. Membre de la Commission de la presse, il interpelle le gouvernement le 13 mars 1946, lui reprochant de bloquer le prix des journaux à un niveau trop bas pour leur permettre de vivre : « Les journaux ne pouvant se livrer au marché noir, c'est la liberté d'expression qui se trouve compromise, c'est l'avenir d'une nouvelle presse pourrie qui se prépare », déclare-t-il alors.

Il vote contre les nationalisations des banques (2 décembre 1945), du gaz et de l'électricité (28 mars 1946) et des assurances (24 avril 1946), contre le projet de loi relatif à la dévolution des biens de presse, pour lequel il avait déposé un amendement, (16 avril) et contre le projet de Constitution (19 avril).

Le 2 juin 1946, il est tête de liste du Parti républicain de la liberté pour l'élection de la seconde Constituante et de nouveau élu. Reconduit à la Commission de la presse, il est également membre de la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts et intervient à ce titre le 23 juillet à propos de l'examen du baccalauréat. Le 19 juin, Jacques Chombart de Lauwe vote pour Georges Bidault comme chef du gouvernement provisoire, mais s'abstient le 26, lors du vote de confiance au cabinet et s'oppose au nouveau projet de Constitution (28 septembre).

La législature 1946-1951

Les élections législatives du 10 novembre 1946 le portent de nouveau à l'Assemblée. La liste d'Union nationale, Parti républicain de la liberté, Union gaulliste et unité paysanne, qu'il conduit, obtient trois des huit sièges à pourvoir en Loire-Inférieure, devançant largement les listes du MRP, du PCF et de la SFIO. Jacques Chombart de Lauwe s'inscrit au groupe du Parti républicain de la liberté puis, en 1950, au Centre républicain indépendant d'action paysanne et sociale. Président de la Commission de la presse, il appartient aussi à la Commission de la marine marchande, à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre et à la Commission de l'intérieur. Au cours de la législature, il dépose plusieurs textes, en particulier trois propositions de loi relatives au statut de la presse, alors en discussion (février-mai 1948). Ses nombreuses interventions sont souvent très critiques vis-à-vis du gouvernement. Le 13 mai 1947, il dénonce la division au sein du cabinet Ramadier qui empêche, selon lui, toute politique cohérente face aux graves problèmes de ravitaillement. Le 27 décembre 1950, au cours de la discussion du programme de réarmement, il souligne l'indécision du gouvernement René Pleven par rapport au rétablissement des relations diplomatiques avec l'Espagne franquiste : "A la vérité, la France n'a plus de diplomatie".

Jacques Chombart de Lauwe s'abstient lors du vote de confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946), soutient Ramadier au moment de la crise avec les ministres communistes (4 mai 1947), vote contre le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), contre la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948). Le 7 juillet 1948, il ne prend pas part au vote sur la ratification du plan Marshall mais approuve le projet relatif à la constitution du Conseil de l'Europe et la ratification du pacte atlantique (9 et 26 juillet 1949). Il vote pour la réforme électorale (7 mai 1951) entraînant le scrutin de liste majoritaire départemental avec apparentements.

Suite de sa carrière

Candidat aux élections législatives du 17 juin 1951, comme tête de liste du Rassemblement des groupes républicains et indépendants français, il n'est pas réélu. Aucun apparentement n'avait été conclu dans sa circonscription. Le 27 avril 1955, il est reconduit dans son mandat de conseiller général du canton d'Herbignac. Partisan de l'Algérie française, il s'opposera vigoureusement à la politique du général de Gaulle et soutiendra un temps l'OAS.

Œuvres

  • L'Amérique ibérique, préface d'André Siegfried, Gallimard, Paris, 1937
  • La genèse de la IVe République, Gallimard, Paris, 1958
  • L’évolution de la situation en Algérie. Le Référendum et les élections, Imprimerie de la Presqu’île guérandaise, Guérande, 1962, 32 p.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Charles Cozic et Daniel Garnier, La Presse à Nantes de 1757 à nos jours. Tome 3 : De 1928 à jours, Editions L’Atalante, Nantes, 2009. [ISBN 978-2-84172-397-3], pages 179-181 et 191-192

Liens externes

  • Biographie sur le site de l'Assemblée nationale : [1]Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références

  1. A gazogène.
  2. Cozic et Garnier, pages 179 et suivantes.
  3. Cozic et Garnier, pages 191-192
  4. Une bonne part de l'équipe de rédaction est reprise peu après par Le Nouveau Phare de Gaston Buisson, qui ne dure que quelques mois.



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jacques Chombart de Lauwe de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Jacques Chombart De Lauwe — Jacques Chombart de Lauwe, dit Colonel Félix, né le 2 janvier 1905 à Compiègne (Oise) et mort le 5 août 1975 à Herbignac (Loire Atlantique), est un résistant et un homme politique français. Sommaire 1 Biographie 1.1 Études …   Wikipédia en Français

  • Jacques chombart de lauwe — Jacques Chombart de Lauwe, dit Colonel Félix, né le 2 janvier 1905 à Compiègne (Oise) et mort le 5 août 1975 à Herbignac (Loire Atlantique), est un résistant et un homme politique français. Sommaire 1 Biographie 1.1 Études …   Wikipédia en Français

  • Chombart de Lauwe — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Jacques Chombart de Lauwe, dit Colonel Félix (1905 1975) est un résistant et un homme politique français ; Jean Chombart de Lauwe (1909 2001), frère… …   Wikipédia en Français

  • Jean Chombart de Lauwe — Pour les articles homonymes, voir Chombart de Lauwe. Jean Chombart de Lauwe (1909 2001), membre de l Académie d Agriculture (1955 2001), est un scientifique français qui a, par ses travaux sur l agriculture familiale, contribué à diffuser et à… …   Wikipédia en Français

  • Colonel Félix — Jacques Chombart de Lauwe Jacques Chombart de Lauwe, dit Colonel Félix, né le 2 janvier 1905 à Compiègne (Oise) et mort le 5 août 1975 à Herbignac (Loire Atlantique), est un résistant et un homme politique français. Sommaire 1 …   Wikipédia en Français

  • Liste des députés de la Loire-Atlantique — Antoine Français, un des premiers députés de la Loire Inférieure à l Assemblée nationale législative en 1791. Sommaire …   Wikipédia en Français

  • Herbignac — 47° 26′ 59″ N 2° 18′ 58″ W / 47.4497222222, 2.31611111111 …   Wikipédia en Français

  • Le Phare de la Loire — Pays  France Langue Français Date de fondation 1851 Date du dernier numéro 1944 Éditeur …   Wikipédia en Français

  • Histoire de Nantes — Cet article traite de l histoire de Nantes. Le Château des ducs de Bretagne Sommaire 1 Sources de l histoire de Nantes …   Wikipédia en Français

  • Forces Françaises De L'intérieur — Forces françaises de l intérieur, (FFI) Période 1944 – 1944 Pays France Allégeance …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”