- Alix de Warfusée
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Ailide/Alix de Warfusée, riche héritière de Warfusée, de Limont, Hollegnoul (aujourd'hui Hognoul), Villers-l'Évêque, Fouz (aujourd'hui Fooz), Bollezée (aujourd'hui Bolsée-lez-Ans), Geneffe (aujourd'hui Jeneffe), ainsi que des voueries d'Awans et de Waroux, est la fille unique de Libert-Suréal de Warfusée et d'Agnès d'Awir.
En 1115, elle épouse le noble chevalier Raes de Dammartin et lui donne deux fils.
Le chroniqueur Jacques de Hemricourt raconte de façon émouvante son histoire dans son Miroir des Nobles.
En voici un extrait :
Il y avait aussi alors à Awir, près de Warfusée, un seigneur, nommé Hugues, marié à la sœur du comte de Hozémont, qui avait une fille nommée Agnès. Libert-Suréal la rechercha en mariage et l'obtint; ils réunirent ensemble de très-grands héritages. Ils s'aimèrent loyalement, dit Hemricourt, et furent tellement fortunés qu'ils acquirent encore pendant leur mariage les villages et seigneuries de Geneffe, de Limont, de Lexhy, d'Awans, de Waroux, de Loncin et plusieurs autres : en sorte qu'ils se virent possesseurs d'une bonne partie de la Hesbaye liégeoise. L'unique fruit de leur union fut une fille, nommée Alix.
Quelques années après la naissance d'Alix, Agnès trépassa. Le bon seigneur de Warfusée en ressentit une si grande tristesse qu'il en pensa mourir. Quand la violence de sa douleur fut un peu calmée par les instances de ses amis et par les caresses de sa fille, qu'il aimait outre mesure, et qui doucement le consolait, il jura qu'il ne porterait plus les armes; qu'il se consacrerait désormais à Dieu, et qu'il prierait tout le reste de sa vie pour le repos de celle qu'il avait perdue. Il se fit prêtre, et il célébrait souvent. lui-même la messe dans son château fort de Warfusée, ou dans ses autres châteaux quand il s'y trouvait.
Toutefois ce changement d'état ne lui fit rien diminuer du train de sa maison. C'était le rendez-vous de tous les chevaliers des environs parce qu'on le reconnaissait pour chef de sa race. Il tenait une grande quantité de chiens et d'oiseaux; on s'étonnait de voir tout ce qu'il dépensait pour Dieu et distribuait en aumônes. Il faisait élever sa fille conformément à sa condition : de sages maîtresses lui enseignaient tout ce qu'une noble demoiselle doit savoir : à travailler en or et en soie, à dire ses heures, à lire de beaux romans de chevalerie, à s'amuser à toutes sortes de divertissements honnêtes, comme à jouer aux échecs et aux dames; tellement qu'il eût été difficile de rencontrer ailleurs sa pareille : et avec cela elle était belle, et avait bonne grâce à tout ce qu'elle faisait. Tant de qualités et de vertus la rendaient de plus en plus chère au bon seigneur de Warfusée : c'était sa consolation et toute sa joie .
Article connexe
Bibliographie
- De Gerlache : Histoire de Liège depuis César jusqu'à Maximilien de Bavière, Edition M. Hayez, Bruxelles, 1843 (pp. 96 à 102; 104 à 110; 115 à 120)
Guerres d'Awans et de Waroux (extrait reproduit avec accord du gestionnaire du site)
Lien externe
Catégorie :- Noblesse de la principauté de Liège
- De Gerlache : Histoire de Liège depuis César jusqu'à Maximilien de Bavière, Edition M. Hayez, Bruxelles, 1843 (pp. 96 à 102; 104 à 110; 115 à 120)
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