- Ivan Puni
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Jean Pougny
Ivan Albertovich Puni, dit Jean Pougny (en russe: Иван Альбертович Пуни), né en 1892 à Kuokkala (province de Saint-Pétersbourg) et mort à Paris en 1956, est un peintre franco-russe.
Sommaire
Biographie
La famille d'Ivan Puni est d’origine italienne. Il est un petit-fils de Cesare Pugni.
En 1910, il fait son premier séjour à Paris où il découvre Paul Cézanne, le fauvisme et le cubisme, et expose au Salon des Indépendants.
À son retour en Russie, à cause du déclenchement de la Première guerre mondiale, il rejoint le groupe d'avant-garde "L'Union de la Jeunesse" et se lie avec le poète Vladimir Maïakovski et le peintre Khlebnikov.À Petrograd, en mars 1915, il organise la première exposition futuriste qu'il intitule « Tramway V » et présente des artistes connus sous l'appellation de "cubo-futuristes". La consigne donnée aux artistes est de ne pas montrer leurs œuvres avant le vernissage. La surprise est de découvrir deux courants distincts : le premier représenté par Kasimir Malevitch qui propose des variations excentriques du cubisme et le second par Vladimir Tatline qui, transposant le cubisme en volume, pousse jusqu'au bout la logique de déconstruction de la forme. Puni y expose onze de ses œuvres d'inspiration cubiste mais également un relief « Joueurs de cartes », disparu depuis, et une « Nature morte » composé d'un marteau suspendu à un clou planté dans une feuille de papier. Cette exposition fait scandale. Un critique ne voit dans ses tableaux qu'« un assemblage de matériaux hétéroclites, une barricade de ferraille et de détritus, [au moment où] le sang des enfants russes coule à flot[1]. »
Puni récidive à la fin de 1915 et organise la « Dernière exposition futuriste de tableaux, 0.10 » où s'opposent les futurs constructivistes autour de Tatline et les suprématistes autour de Malévitch. Puni adhère au suprématisme.
Après la révolution d'octobre 1917 à laquelle il se rallie avec enthousiasme, Puni montre une prédilection pour ce qui ne présente aucune valeur esthétique, les lettres, les chiffres et les objets les plus utilitaires : « l'objet est libéré du sens, pour acquérir un sens nouveau (artistique) sans pour autant perdre son caractère d'objet (à usage social)[2] » et il ne refuse pas la valeur décorative de la couleur. Il est nommé professeur à l'Académie des Beaux-Arts de Petrograd.
Ayant l'impression d'être dans une impasse, « au fond, le Suprématisme reste une construction expérimentale à l'intérieur du tableau », il dessine des "sujets urbains où coexistent une scène narrative dynamique et une organisation géométrique noire et statique"[3]"
En 1919, il s'exile à Berlin d'abord, puis à Paris en 1924 et adopte le nom de Jean Pougny.
Dans les années 40 et 50, il peint des toiles dans un style intimiste à la Édouard Vuillard.
En 1956, il donne ses œuvres au Musée national d'art moderne de Paris.
Œuvres
- « Bains », 1915, huile sur toile, 73 x 92 cm, collection particulière[4]
- « Nature morte au marteau », mars 1915, carton peint à la gouache, marteau, clou, 80 x 65,5 x 9 cm, collection particulière[5]
- « Relief à la tenaille », 1915, planche, tenaille, boule peinte en rouge, 45 x 55,5 x 32,7 cm, collection particulière[6]
- « Le Coiffeur », 1915, huile sur toile, 83 x 65 cm, Musée national d'art moderne, Paris[7]
- « Composition suprématiste », 1915, huile sur toile, 84,5 x 56,5 cm, collection particulière[8]
- « La Boule blanche », 1917, bois peint à l'huile et plâtre, 34 x 51 x 12 cm, Musée d'art moderne, Paris[9]
- « Révolution », 1917, encre de Chine sur papier, 30,5 x 23 cm, collection particulière[10]
- « Le Violon rouge », 1919, peinture à la colle sur papier marouflé sur toile, 115 x 146 cm, Musée national d'art moderne, Paris,[11]
- « Le Musicien synthétique », 1921, huile sur toile, 145 x 98 cm, Berlinische Galerie, Berlin[12]
Bibliographie
- « Jean Pougny », catalogue de l'exposition présentée au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, mai-août 1993, ISBN 2-87900-114-5
- Éric de Chassey « Jean Pougny, l'alchimie du réel », in "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 78 à 83
Notes
- ↑ Éric de Chassey, op. cité, p. 80
- ↑ Éric de Chassey, op. cité, p. 82
- ↑ Éric de Massey, op. cité, p. 83
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 78
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 82
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 83
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 82
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 80
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 79
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 81
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 82
- ↑ Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n° 113, juin 1993, p. 83
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