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Isaac Ier d'Arménie
Isaac Ier d'Arménie
Սահակ Ա. ՊարթևSahak Ier Parthev, par Stepanos NersissianNaissance 338 Décès 5 septembre 439 Désignation 387 Fin 428 Prédécesseur Successeur Sourmak Liste des primats de l'Église apostolique arménienne modifier Isaac d'Arménie ou Isaac le Grand, en arménien Sahak Ier Parthev (Սահակ Պարթև) ; 338 - 439), est un ancien Catholicos d'Arménie (patriarche de l'Église arménienne). Ce saint est fêté le 5 septembre.
Sommaire
Origine familiale
Isaac appartenait à une véritable dynastie sacerdotale qui avait occupé en quasi permanence le siège d’Arménie depuis sa création puisqu’il était le fils de Nersès Ier le Grand et de Sandoukht, une fille de Vardan Mamikonian le chef du partie pro-perse à la cours d’Arménie pendant le règne d'Arsace II d'Arménie.
Son père était lui-même le fils d’Atanaginês et de Bambishen, une sœur du roi Tigrane VII. Cet Atanaginês était lui-même en outre le fils de Houssik, fils de Vert’anês fils lui-même de Grégoire Ier l'Illuminateur[1].
Catholicos d’Arménie
À la mort de l’archevêque Aspourakês Ier Manazkertac‘i (381-386), Isaac fut intronisé comme Catholicos en 387 par le roi Khosrov IV d'Arménie qui avait remarqué ses vertus. En effet Isaac vivait avec soixante disciples dans un grand monastère. Cette communauté vouée à la vie religieuse et à laquelle appartenait le futur Mesrop pratiquait de grandes austérités. Après la destitution en 392 de Khosrov IV et son remplacement par son frère Vram Shâhpouh, Isaac est maintenu sur son siège.
Isaac, qui avait été marié, n’avait pas de descendant mâle mais sa fille unique Sahakanouch avait épousé Hamazasp Mamikonian. À la mort de Sahak Ier Bagratouni, « Maître de la cavalerie », le patriarche demande à ce que son gendre obtienne la dignité de commandant en chef.
Le nouveau roi Vram Shâhpouh qui était bien conscient de sa condition de vassal refuse de le faire sans l’autorisation du Rois des Rois sassanide Vahram IV. Sahak se rendit à Ctésiphon la capitale perse où il est reçu avec grand honneur à cause de la noble origine de sa famille, les Sourên Pahlavik. Vahram IV lui donne satisfaction et il ordonne d’élever la famille d’Hamazasp, les Mamikonian, et de la classer au cinquième rang des dynastes d’Arménie.
Après la mort de Vahram IV en 399 ces disposition furent confirmées par son successeur Yazdgard Ier qui garde la même amitié au patriarche et au roi Vram Shâhpouh[2]. Pendant la période trouble qui suivit les disparitions successives de Vram Shâhpouh et de Khosrov IV et le règne de Châhpûhr de Perse, Sahak se retire dans les régions occidentales de l’Arménie et il envoie son disciple Mesrop et son propre petit-fils Vardan Mamikonian comme émissaire à l’empereur byzantin Théodose II.
En Arménie, en l’absence d’un roi, l’anarchie étant à son comble parmi les Nakharark, Sahak, après avoir convoqué une assemblée de toutes les familles dynastiques, envoie à la cour de Perse Smbat III Bagratouni et son petit-fils Vardan réclamer un nouveau roi en la personne d’Artachès, le jeune fils de Vram Shâhpouh. Le roi Vahram V accepte, change le nom du prince d' « Artachès » en « Ardachir » et lui confie l’Arménie où il règnera 6 ans.
Les Nakharark mécontents du jeune roi Artachès/Ardachir qui sombrait dans la débauche interviennent auprès de Sahak et lui demande d’obtenir un nouveau souverain « perse ». Sahak, bien que conscient des vices du roi, tente de dissuader les nobles d’intervenir auprès du Shah de Perse en leur expliquant qu’il était souhaitable d’attendre et de trouver une autre solution avec l’empereur Théodose II. Les nobles se rendirent alors auprès de Vahram V avec un prêtre ambitieux, Artskêat, pour dénoncer leur roi et Sahak comme des partisans des « Grecs » (i.e. de l’Empire romain d'Orient).
Sahak et Artachès/Ardachir sont convoqués au Palais royal d’Arménie par le Shah. Le patriarche refusa d’accabler son roi, malgré l’entremise d’un ministre perse de la famille des Sourên Phalav qui lui laisse entrevoir la possibilité d’établir son propre petit-fils Vardan avec une dignité et un rang « équivalent à celui de roi ».
En 428, Vahram V excédé décide de déposer le roi Artachès/Ardachir et d’abolir la monarchie arménienne. Il confisque également pour la couronne le domaine catholicossal et remplace Sahak par un prêtre dénommé Sourmak (428-429).
Conscience spirituelle de la Nation
Un an après, Sourmak entre lui aussi en conflit avec les Nakharark qui obtiennent du Shah de Perse un autre vicaire en la personne d’un syrien, Berk’icho (429-432). La vie débauchée et les confiscations réalisées par ce dernier incitent les Nakharark à se tourner de nouveau vers Vahram V qui accepte de libérer Sahak et de lui restituer quelques domaines. Il le renvoie en Arménie accompagné d’un vicaire lui aussi syriaque nommé Chamvêl (i.e. Samuel) qui sera chargé de la direction effective de l’Église. Aux dires de Moïse de Khorène, Chamvêl « vint occuper le siège archiépiscopal et adopta les mœurs de Berk’icho ».
Pendant ce temps Sahak s’était retiré près de son disciple Mesrop qu’il avait installé dans la cathédrale de Vagharchapat et il assurait la direction spirituelle du pays[3].
En 437 à la mort de Chamvêl, après cinq ans d’exercice, les Nakharark repentant vont trouver Sahak et le supplient de reprendre son siège en l’assurant qu’ils obtiendraient du roi de Perse la même dignité pour ses petits-fils à titre héréditaire. Le vieux Sahak refuse et leur déclare que c’était par ordre divin que la succession sacerdotale était éteinte dans sa famille. Le parti perse réinstalle alors sur le siège patriarcal le prélat Sourmak (mort en 444). Toutefois, jusqu'à sa mort, Sahak continuera à exercer les fonctions purement spirituelles du patriarcat.
Sahak fut ensuite atteint d’une maladie mortelle et mourut le 5 septembre 439, dans la seconde année du roi Yazdgard II, près du village de Blour dans le Bagrévand après plus de 50 ans de prélature. Il fut inhumé par son petit-fils Vardan Mamikonian et l’épouse de ce dernier, nommée Destrik, dans leur village d’Archtichat dans le canton de Taron.
Notes et références
- ↑ Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, Livre III, chapitre 49.
- ↑ Moïse de Khorène, op. cit., Livre II, chapitre 51.
- ↑ Selon Moïse de Khorène, « il ne cessait de nourrir de lait spirituel les enfants de l’église ».
Bibliographie
- Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, traduit de l'arménien classique par Annie et Jean-Pierre Mahé, Gallimard, Aube des peuples (ISBN 2070729044).
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947 (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008), 644 p., p. 170-188.
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