- Intégrisme laïque
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Laïcisme
Le laïcisme est un courant d'idées qui vise à protéger activement la vie publique de toute ingérence religieuse. Si la laïcité applique avec une certaine souplesse la séparation de l'État et des Églises, le laïcisme souhaite réduire la vie religieuse des citoyens à la seule sphère privée, hors de toute manifestation sociale et publique.
Bien qu'il s'en rapproche beaucoup, le laïcisme n'est pas l'anticléricalisme. Ce dernier consiste à estimer que le clergé est trop puissant, voire nuisible, et doit être jugulé. Le laïcisme lui, concerne les marques de l'influence religieuse indépendamment des clergés et des Églises, par exemple lorsqu'un politicien excipe de sa foi pour justifier ses positions[1].
Sommaire
Point de vue des droits de l'homme en Europe
Au sens strict, la laïcisme apparaît en contradiction avec l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme selon lequel la liberté de pensée, de conscience et de religion implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites[2].
L'article 9 de la Convention européenne précise quant à lui que ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.
L'alinéa 2 ajoute toutefois que La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui. [3].
Point de vue de la laicité "républicaine"
Articles détaillés : Laïcité et Laïcité en France.Note : ce qui suit vaut pour la France uniquement.
La République française n'a pas de religion d'État. A ses yeux, toutes les confessions sont égales. Le ministère de l'Intérieur a la charge de gérer les relations aux cultes, et une très large part des édifices de culte sont confiés à la gestion de l'État et des collectivités locales depuis la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905.
Cette égalité de traitement implique que chaque représentant (individu ou organisme) de la République doit veiller à ne pas laisser la religion s'immiscer dans les affaires de l'État. En effet, une disposition prise en faveur de croyants d'une religion particulière pourrait être considérée comme discriminante pour le reste de la communauté nationale. La République garantit le libre exercice des cultes (dans les limites du respect de l'ordre public) au nom de la liberté de conscience ; elle affirme parallèlement ne reconnaître aucun culte.
À ce débat de fond s'ajoutent des raisons historiques. Ainsi, la religion catholique a longtemps dominé le paysage politique français (à travers la monarchie de droit divin sous l'Ancien Régime, puis l'ultramontanisme sous la Troisième République). Cela explique une certaine méfiance française à l'égard d'une Église catholique qui, dans d'autres pays d'Europe (comme la Pologne), est bien plus acceptée, voire écoutée, par les gouvernements.
Le laicisme, considéré comme un militantisme, s'oppose ainsi aux expressions publiques de la vie religieuse comme les processions, la prière du vendredi dans la rue, les sonneries de cloches ou l'appel du muezzin. Ce point de vue suscite des réticences à droite mais aussi à gauche.
De plus, de nombreux problèmes actuels d'éthique ou de société comme l'interruption volontaire de grossesse, les modifications génétiques ou le voile islamique suscitent des conflits entre les partisans de la laïcité et des représentants autorisés ou des membres extrémistes de différentes confessions. Pour certains laîcs il apparait naturel de refuser à la religion tout droit de s'exprimer sur des affaires publiques ou de société, puisque les extrémistes engageraient abusivement leur communauté par leurs actes et leurs paroles. Le dialogue n'en est pourtant pas rompu entre institutions républicaines et représentants modérés des religions.
Le terme même de « laïcisme » n'est pas revendiqué par les tenants de la laïcité. En effet il comporte une dimension active (sorte de prosélytisme laïc), agressive, voire péjorative qui ne correspond pas à l'idée qu'ils se font de leur mission qu'ils voient avant tout comme défensive. De plus rares sont ceux qui veulent véritablement s'attaquer à la croyance religieuse, cette dernière étant comprise dans le périmètre de la liberté de conscience.
Point de vue du catholicisme militant
Selon certains penseurs catholiques comme Laurent Laot, le laïcisme comporte « une visée explicite de lutte antireligieuse. Il entend travailler au dépérissement de toute Église et à l’extinction sociale des confessions religieuses, à partir du postulat qu’elles sont obscurantistes et aliénantes ».
Le laïcisme a été condamné par plusieurs encycliques catholiques, dont Mirari vos, Quanta cura, Vehementer nos, Gravissimo Officii Munere, Lamdudum, Iniquis afflictisque et Quas Primas.
Notes et références
- ↑ cf. entre autres l'attitude de Christine Boutin concernant le PACS et l'adoption d'enfants par les couples homosexuels
- ↑ http://www.un.org/fr/documents/udhr/
- ↑ http://www.lexinter.net/UE/droits_et_libertes.htm
Voir aussi
Catégorie : Laïcité
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