- Ali Soilih
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Ali Soilih (7 janvier 1937 - 29 mai 1978) est un homme politique et ancien président comorien.
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Biographie
Né à Majunga à Madagascar, il y fait ses études jusqu'à la seconde. Une fois obtenu son diplôme d'agronomie, il revient aux Comores et travaille dans l'agriculture pendant deux ans. Après ce stage dans l'Établissement d'Enseignement d'Agriculture Tropicale de Nogent-sur-Marne, il suit un stage de l'Institut d'Étude du Développement Économique et Social (IEDES).
Revenu aux Comores, il est nommé Directeur de la société de Développement Économique des Comores (SODEC). En août 1967, il est élu député. Said Ibrahim Ben Ali le nomme ministre de l'Équipement et du Tourisme en septembre 1970. Maoïste convaincu, il prend le pouvoir par un coup d'État en 1975 avec la bénédiction de la France et fait pour la première fois appel à des mercenaires sous le commandement de Bob Denard, ce qui deviendra une méthode récurrente. Ali Soilih devient officiellement président du conseil révolutionnaire en janvier 1976. Aussitôt, il met en place une politique marxiste qui, étant donnée la position stratégique des Comores dans l'Océan Indien, le condamne aux yeux des occidentaux.
Au cours de son règne, il essaie de marquer la société en supprimant bon nombre de coutumes jugées rétrogrades, favorise l'émancipation des jeunes et des femmes, légalise l'utilisation du cannabis. D'importants efforts sur les infrastructures sont également entrepris. Sa « modernisation » de la société comorienne se fait à l'image de la Révolution culturelle chinoise. Pour cela il instaure des milices lycéennes qui font régner la terreur, agissent en tant que police politique et prétendent exercer elles-mêmes le pouvoir judiciaire. On ne compte pas les emprisonnements abusifs et les tortures dans les citernes et les camps militaires. On a pu qualifier ce régime de « République des Imberbes »[1] et d'« indépendance dans la citerne » (Ali Abdou Elaniou, avocat comorien qui expérimenta et raconta le fonctionnement de la Justice sous ce régime). La construction des bâtiments publics fut possible grâce aux travaux forcés imposés aux notables et aux opposants. Pendant ce temps, un corps militaire spécial les « commandos mwassis » se livrent à des massacres dans les villages hostiles (Iconi et M'Beni).
Le 13 mai 1978, le mercenaire français Bob Denard le renverse à son tour par un coup d'État. Alors qu'Ahmed Abdallah retrouve le pouvoir, Soilih trouve la mort dans des conditions peu claires. La chute de Soilih provoque des manifestations de joie dans les trois îles (Anjouan, Mohéli et Grande Comore).
Ali Soilih est considéré aujourd'hui par beaucoup de Comoriens comme un homme d'État intègre qui portait en lui une vision d'avenir. Il reste le seul président comorien qui a voulu un vrai changement malgré l'incompétence des jeunes comités villageois (commando mwassi). Pour d'autres, alors qu'aucune institution ne fonctionnait, il rassemblait entre ses mains la totalité des pouvoirs et des finances dont il usait à sa guise. Ceux-là le tiennent responsables de la réaction des pouvoirs successifs et de l'instauration des régimes mercenaires qui lui succédèrent.
Voir aussi
Références
Bibliographie
- Mohamed Toihiri, La République des Imberbes, l'Harmattan, coll. « Encres Noires », 1985 (ISBN 2-85802-624-3), critique romancée de la période et du régime
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Personnalité politique comorienne
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