- Instauration de l'état-civil algérien
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L’instauration de l’état-civil en Algérie est relativement ancienne en comparaison avec les pays voisins, la Tunisie (décret beylical du 30 juin 1925) et le Maroc (dahir du 8 mars 1950) puisqu’elle remonte à la loi du 23 mars 1882 promulguée par l'administration coloniale.
Tout Algérien porte un prénom et un nom patronymique. Si nous devons nous fier aux documents administratifs qui remontent à l'époque de leur établissement, notamment au contenu de cette même loi, les Algériens musulmans avaient le libre choix de porter le patronyme qu'ils désirent. Cependant, ceci n'était qu'encre sur papier en majorité des cas durant le recensement opéré à compter de 1890-1891 dans les campagnes algériennes, comme c'était le cas de la Kabylie qui en a mémoire du procédé suivi.
Des équipes de recenseurs furent légalement et normalement constituées pour se rendre dans chaque les villages, mission arrêtée sur la base du découpage tribal traditionnel. Cependant, au regard du travail colossal qui attendait l'administration qui s'était vue à court de temps, celle-ci eut recours à des individus à peine instruits et qui bâclèrent le travail. Une telle assertion se vérifie de nos jours par les erreurs de transcription, des noms n'ayant aucun lien avec ascendance, des énormités pour certains patronyme affectés à des individus, des frères de même père et mère qui se virent attribuer des noms totalement différents. Et il y a certainement d'autres anomalies.
Les Algériens virent à l'époque l'opération de recensement et d'identification d'un mauvais œil étant qu'ils déchantèrent toujours quand ils nourrissaient espoir de se voir enfin considérer. Ils comprirent que ceci n'avait d'autres buts que de les exploiter beaucoup plus, de les astreindre au contrôle systématique, limitant leur mouvements, les persécuter par les impôts qui ne faisaient que s'alourdir sur leurs épaules et surtout une intrusion dans l'intimité familiale et le coup de grâce à la cellule de base qui est l'unité familiale qui amènera la dislocation du noyau de résistance aux desseins des colons qui ne veulent aucun partage. A la fin de la campagne projetée, on mit comme base de départ à l'état matrice de l'état-civil algérien l'année 1892, devenue l'année de renvoi pour tous les actes antérieurs (les naissances approximatives de tous les recensés vivants à l'époque des opérations de recensements et d'identifications furent consignés sur des registres qui ressemblent, si l'on peut dire, quelque peu à des arbres généalogiques des concernés sans pousser plus en arrière). A partir de là, l'administration fit obligation à ses administrés indigènes de déclarer toute nouvelle situation: naissances. Mariages et décès. Tout contrevenant s'exposait à des sanctions sévères.
Au sujet des patronymes affectés et ce qui en résulta de l'opération d'identification des algériens, on voit des écarts d'abord par rapport à la volonté des individus mais qui ne pouvaient s'opposer au risque de se retrouver taxer de fouteur de troubles, donc passible de poursuites et de sanctions.
Choisir son nom patronymique relèverai d'une insubordination pour ceux qui se sentaient visés, donc éviter toute réclamation qui pourrait s'avérer inutile, si elle ne déclenche pas le mécontentement de l'administration. Bien sûr, il y eut ceux qui firent réclamation, mais ils étaient en nombre très inférieurs. et leur requête se fit en des procès quasi expéditifs. Des régions réputées arabophones eurent des patronymes berbérophones et des régions berbérophones, comme la Kabylie, se virent attribuer des noms d'essence arabe, eux qui ne maîtrisaient, encore ceci n'est valable que pour les colporteurs qui allaient vers les contrées lointaines d'Algérie, de Tunisie.. qu'ils désignaient par le vocable de 'pays arabe', que superficiellement la langue arabe dialectale.
Des noms ont été donc attribués à la tête du client. Suivant la tête qu'il présentait, l'humeur du recenseur, le milieu où l'action se déroule….
Catégories :- Droit en Algérie
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