Inscription maritime

Inscription maritime

L'inscription maritime est l'enregistrement des personnes pouvant être appelées à servir sur les vaisseaux du roi de France.

Sommaire

La presse

Article détaillé : Presse (marine).

Avant 1669, le système de recrutement était celui de « la Presse », c'est-à-dire la capture dans les localités du littoral des hommes dont la marine avait besoin pour compléter les équipages des vaisseaux du Roi. Ce système ne pouvait permettre la montée en puissance d'une marine royale destinée à protéger l'expansion du Commerce extérieur et à combattre les autres puissances maritimes telles que l'Angleterre et la Hollande.

L'inscription maritime

Pour ces raisons, l'inscription maritime a été créée par des ordonnances de Louis XIV, inspirée par Jean-Baptiste Colbert :

  • 22 septembre 1668 enrôlement et recensement des gens de mer ;
  • 4 septembre 1669 répartition des inscrits maritimes par évêché ;
  • 13 juillet 1670 institution du service des classes, c'est-à-dire du service par roulement sur les vaisseaux du Roi, avec peine de mort pour les déserteurs ;
  • 23 septembre 1673 création de la « Caisse des Invalides » ;

Répartition des provinces littorales

Dans chacun d'eux, un commissaire des classes tient les rôles des officiers mariniers, matelots, gens de mer.

Ils sont divisés en quatre classes en Bretagne, Guyenne, Normandie, Picardie ; 3 en Poitou, Saintonge, Aunis, île de Ré et île d'Oléron, rivière de Charente, Languedoc et Provence. Les commissaires des classes mentionnent dans leurs ressorts noms, âges, demeures, qualités et signalement des inscrits maritimes, de leurs femmes et le nombre de leurs enfants. Un rôle est affiché à la porte de chaque paroisse.

Ne peuvent s'engager au commerce que les inscrits dont la classe n'est pas appelée au service. Un matelot étranger qui sert le Roi devient français après cinq ans.

Ce n'est que la perspective de toucher une demi-solde en cas de non emploi sur la flotte royale qui assure le succès de l'inscription maritime en Bretagne : en 1667, 5 140 marins bretons ; en 1673, Colbert ne compte que 6 773 matelots en dehors de la Bretagne mais 20 000 marins bretons. Au début de la guerre de Hollande (1672), l'Ambassadeur des Pays-Bas écrit que le Roi de France n'a pas de quoi armer 40 vaisseaux.

En 1672, Colbert décide de payer la solde à domicile pour éviter les débauches du retour de campagne et inciter les épouses à faire embarquer les marins.

Administration

Certificat de réforme d'un novice de l'intérieur des terres (Mauron), délivré par les Bureaux civils de la Marine de Saint-Malo en l'an II.

Pour gérer les nombreuses questions liées à la navigation et au service en mer, les ports sont dotés de moyens administratifs, en hommes et matériels, en fonction de leur activité.

Renoncements et déclassements

Certificat attestant la sortie des classes d'un matelot du quartier de Saint-Malo en 1825, matelot de l'intérieur des terres (Étrelles).
Renoncement à la marine d'un pharmacien en 1821.

Au XIXe siècle, le matelot pouvait quitter la marine par une simple déclaration sur papier timbré de vouloir « renoncer à toute profession maritime ». La page des registres de l'inscription maritime récapitulant sa navigation était biffée après mention de ce renoncement. Un certificat de déclassement pouvait être fourni aux autorités civiles ou militaires.

Caisse des invalides

Elle est alimentée par une retenue de 2% sur la solde des équipages. Les Hôtels des Invalides s'ouvrent à Rochefort et Toulon. Si ceux-ci préférent rentrer chez eux, ils touchent 3 années de solde lors de leur démobilisation. En 1675, les marins des Galères demandent à bénéficier des mêmes dispositions.

1677, Colbert décide que la solde pourra être versée aux familles pendant la durée des campagnes.

Mars 1682, Colbert décide que les curés donneront une instruction gratuite aux enfants d'inscrits maritimes. Ces mesures permirent à l'inscription maritime de doter la marine d'une quantité appréciable de gens de mer, matelots et officiers mariniers.

Officier marinier : nom donné à l'ensemble des maîtres, contre-maîtres et quartier-maîtres qui assurent dans la marine, à terre et à la mer, les différents services tels que le charpentage, l'artillerie, la voilerie.

Sources

  • Michel Vergé-Franceschi, "Inscription maritime" in François Bluche (dir.), Dictionnaire du Grand Siècle, Fayard, 1990, 2e édition, 2005, p. 760.

Voir aussi

Le projet Cimarconet

Articles connexes

  • Portail du monde maritime Portail du monde maritime

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Inscription maritime de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Inscription Maritime — L inscription maritime est l enregistrement sur une liste des personnes pouvant être appelées à servir sur les vaisseaux du roi de France. Sommaire 1 La presse 2 L inscription maritime 3 Les provinces littorales sont divisées en département …   Wikipédia en Français

  • Inscription maritime — ● Inscription maritime institution créée par Colbert en 1668 sous le nom de classes, chargée de recenser les marins professionnels destinés à servir militairement dans la marine de l État. (Elle est devenue en 1967 l administration des Affaires… …   Encyclopédie Universelle

  • inscription — [ ɛ̃skripsjɔ̃ ] n. f. • inscripcion 1444 ; lat. inscriptio 1 ♦ Ensemble de caractères écrits ou gravés pour conserver, évoquer un souvenir, indiquer une destination, transmettre un message, un slogan, exprimer une opinion, etc. ⇒ devise,… …   Encyclopédie Universelle

  • maritime — [ maritim ] adj. • 1336; lat. maritimus 1 ♦ Qui est au bord de la mer, concerne le bord de la mer, subit l influence de la mer. Ports maritimes et ports fluviaux. Pin maritime. Climat maritime. ⇒ 1. marin. La Charente Maritime. Par ext. Canal… …   Encyclopédie Universelle

  • INSCRIPTION — s. f. Caractères gravés ou fixés sur le cuivre, sur le marbre, sur la pierre, etc., soit pour conserver la mémoire d une personne ou d un événement, soit pour indiquer la destination d un édifice, etc. On mit, on grava sur ce marbre une… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • inscription — (in skri psion ; en vers, de quatre syllabes) s. f. 1°   Ce qu on écrit sur le cuivre, le marbre, la pierre, etc. en mémoire d un événement, ou pour indiquer la situation d un édifice, etc. L Académie des inscriptions et belles lettres. Le… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • INSCRIPTION — n. f. Suite de caractères gravés ou fixés sur la pierre, le bois, le marbre, le cuivre, soit pour conserver la mémoire d’une personne ou d’un événement, soit pour indiquer la destination d’un édifice. On mit, on grava sur ce marbre une… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • Inscription — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sur les autres projets Wikimedia : « Inscription », sur le Wiktionnaire (dictionnaire universel) Le mot inscription désigne l action d… …   Wikipédia en Français

  • Maritime history of Orissa — Terracotta seal depicting ship found in West Bengal, dated between 400 BCE and 100 BCE The Maritime history of Orissa (Oriya: ଓଡ଼ିଶା, IPA: [oˑɽisaˑ]), also known as Odisha or as Kalinga in ancient times, started before 350 BC according… …   Wikipedia

  • Marennes (Charente-Maritime) — Pour la commune du Rhône, voir Marennes (Rhône). 45° 49′ 21″ N 1° 06′ 19″ W …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”