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Algorithme du lièvre et de la tortue
Pour les articles homonymes, voir Le Lièvre et la tortue.L'algorithme de Floyd de détection de cycle, encore connu sous le nom d'algorithme du lièvre et de la tortue, est un algorithme pour détecter les cycles dans des séquences arbitraires, qu'il s'agisse de structures de données ou de séquences générées à la volée (et notamment les séquences pseudo-aléatoires), en espace O(1).
Cet algorithme fut énoncé par Robert Floyd en 1967[1].
Il ne doit pas être confondu avec l'algorithme de Floyd-Warshall (tous les plus courts chemins dans un graphe).
Sommaire
Algorithme
Soit
une fonction, et S un ensemble fini de cardinalité n. On considère la suite (ai) définie par et
- ai + 1 = f(ai)
Il est clair que cette suite aboutit nécessairement à un cycle, le nombre de ses valeurs possibles étant limité à n. Une manière naïve de déterminer la longueur de ce cycle consiste à stocker chaque élément de la séquence et, à chaque étape, de vérifier si le nouvel élément fait partie des éléments déjà rencontrés. L'espace utilisé est en O(μ + λ), où μ est la longueur du cycle et λ le nombre d'éléments à l'extérieur du cycle.
Si l'on parvient à trouver deux éléments de la séquence ai et aj tels que
- ai = aj
alors | i − j | est un multiple de la longueur du cycle. L'algorithme de Floyd de détection de cycle détermine une telle égalité en parcourant la séquence simultanément à deux vitesses différentes, respectivement 1 et 2. L'algorithme aboutit nécessairement sur deux valeurs égales, i.e. détermine m tel que
- am = a2m
Dès lors, 2m − m = m est un multiple de la longueur du cycle, μ. Pour déterminer la valeur exacte de μ, il suffit de refaire tourner l'algorithme à partir de m+1, jusqu'à trouver un autre nombre m1 tel que . Dès lors on a d'une part (car on retombe alors sur am) et d'autre part μ qui divise m1 − m (car il divise m et m1), donc μ = m1 − m.
Visualisation
La meilleure façon de visualiser l'algorithme consiste à représenter la séquence. Le dessin obtenu ressemble à la lettre grecque ρ. La séquence démarre en bas, monte et emprunte le cycle dans le sens des aiguilles d'une montre. Suivant l'algorithme de Floyd, les deux parcours se rencontrent en a6 après 6 itérations. Un deuxième tour de l'algorithme amène les deux parcours à se rencontrer après 6 nouvelles itérations, d'où la valeur μ = 6.
Parcours t0 t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7 t8 t9 t10 t11 t12 Lent a0 a1 a2 a3 a4 a5 a6 a7 a2 a3 a4 a5 a6 Rapide a0 a2 a4 a6 a2 a4 a6 a2 a4 a6 a2 a4 a6 Pseudo-code
m := 1; x := f(a0); y := f(x); tant que x <> y faire m := m + 1; x := f(x); y := f(f(y)); { la valeur de m est telle que am = a2m }
Si on souhaite obtenir la valeur de μ, il suffit d'ajouter à la suite le code suivant :
mu := 0; répéter mu := mu+1; x := f(x); y := f(f(y)); tant que x <> y
Complexité
L'algorithme effectue au minimum λ comparaisons, étant donné que le parcours lent de la séquence doit au moins atteindre le cycle pour rencontrer le parcours rapide. Le nombre maximum de comparaisons est λ + μ, étant donné que le parcours lent ne peut effectuer plus d'un tour du cycle avant d'être rattrapé par le parcours rapide. L'algorithme utilise un espace O(1).
Variantes
La variante la plus connue de l'algorithme de Floyd de détection de cycle est l'algorithme rho de Pollard, un algorithme de décomposition en produit de facteurs premiers qui utilise les séquences pseudo-aléatoires pour factoriser les entiers. Il existe également un algorithme de calcul du logarithme discret basé sur l'algorithme de Floyd de détection de cycle.
Références
- ↑ R.W. Floyd, « Non-deterministic Algorithms », dans J. ACM, October 1967, p. pp. 636-644 [texte intégral]
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Floyd's cycle-finding algorithm ».
Liens externes
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