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Ibn al-Khattab
Samir Saleh Abdoullah al-Souwailem dit Ibn al-Khattab (ابن الخطاب) né à Arar en Arabie saoudite en 1969[1] et tué vers le 20 mars 2002 en Tchétchénie (Russie), appelé souvent Émir Khattab, est un chef de guerre islamiste radical[2] connu pour ses opérations militaires en Tchétchénie contre les forces fédérales russes lors des première et seconde guerres de Tchétchénie. Khattab était considéré par les États-Unis et la Russie comme lié à al-Qaeda[3].
Sommaire
Biographie
Asie centrale
En 1986, Khattab quitte l'Arabie saoudite pour participer à la lutte contre les Soviétiques lors de la guerre d'Afghanistan. Durant la guerre il est grièvement blessé à la main et perd plusieurs doigts par suite de la manipulation d'une bombe artisanale. Il rencontre à cette époque Oussama Ben Laden et d'autres futurs membres d'al Qaeda, bien qu'il déclarera ne plus avoir eu de contacts par la suite[4].
Entre 1993 et 1995, Khattab combat au côté de l'opposition islamiste durant la guerre civile au Tadjikistan[5].
Première guerre de Tchétchénie
Selon son frère, il entend parler pour la première fois du conflit tchétchène à la télévision afghane en 1995 et, la même année, il entre en Russie en tant que journaliste de télévision.
Pendant le premier conflit tchétchène, Khattab combat les forces de sécurité russes et sert d'intermédiaire financier entre les sources de financement étrangères et les combattants tchétchènes. Pour favoriser la collecte de fonds et diffuser le message du petit djihad, Khattab se fait souvent accompagner d'une équipe de deux vidéastes qui filment les combats et les exécutions des prisonniers de guerre. Au cours de la guerre, Khattab rencontre Chamil Bassaïev et devient son plus proche allié. Il s'associe aussi à Zelimkhan Iandarbïev.
Khattab devient célèbre en Russie à la suite d'une embuscade contre une colonne russe dans l'étroite gorge de Iarychmardy près de Chatoï dans le sud montagneux de la Tchétchénie. L'attaque tue 53 appelés et en blesse 53 selon les sources russes officielles. Selon d'autres sources[évasif], près de 100 soldats du 245ème régiment motorisé sont tués et certains[évasif] estiment qu'il y a 223 morts dont 23 officiers de haut rang. Selon Khattab on déplore seulement 4 morts parmi les 50 attaquants. Cette hécatombe conduit au remplacement du ministre de la défense de l'époque, Pavel Gratchev[réf. nécessaire].
Après la fin de la première guerre de Tchétchénie, Khattab devient un puissant chef de guerre et dirige le Régiment islamique, une milice composée principalement de djihadistes étrangers qui avaient participé au conflit. Khattab met en place un réseau de camps paramilitaires en Tchétchénie qui accueillent non seulement des islamistes du Nord-Caucase mais aussi des partisans géorgiens de l'opposant Zviad Gamsakhourdia.
Daguestan
Le 22 décembre 1997, près d'un an après la signature de l'accord de Khassaviourt concluant la première guerre de Tchétchénie, le Régiment islamique et un groupe de rebelles daguestanais attaquent une base de l'armée russe à Bouïnaksk à proximité de la Tchétchénie au Daguestan, brûlant près de 300 véhicules (selon les sources russes, seulement 10 détruits et 15 endommagés) et tuent un nombre indéterminé de soldats.
En 1998, Khattab crée avec Chamil Bassaïev la Brigade islamique internationale du maintien de la paix (connue aussi sous le nom d'Armée islamique du maintien de la paix) qui est ajoutée en 2003 à la liste des organisations terroristes par le département d'État américain. En août et septembre 1999 les opérations militaires de cette organisation au Daguestan mènent à la seconde guerre de Tchétchénie.
Seconde guerre de Tchétchénie
Pendant la guerre, Khattab dirige sa milice contre les troupes russes en Tchétchénie et s'occupe de l'accueil des djihadistes étrangers et de la gestion des aides financières étrangères. Selon les autorités russes, il planifie aussi des attaques terroristes en Russie. Le 29 février 2000 des insurgés sous la direction de Amir Abu al-Walid, un adjoint de Khattab, attaquent une compagnie russe aéroportée du 51e régiment de parachutistes près du village de Oulous-Kert ; la bataille dure au moins trois jours et se traduit par la mort au combat de 86 parachutistes russes[6]. Le 29 mars 2000, Khattab mène une attaque contre un convoi des forces spéciales russes (OMON) près de Jani-Vedeno, tuant 36 hommes et en capturant neuf qui sont plus tard exécutés[7].
Mort et succesion
Khattab est probablement tué dans la nuit du 19 au 20 mars 2002. Selon l'agence de presse Kavkaz Center, Khattab est mort après qu'un émissaire daguestanais lui eut transmis une lettre empoisonnée. La Russie annonce pour sa part que Khattab a été tué dans une opération spéciale[3].
Il est remplacé par Abu al-Walid.
Liens externes
- (en) http://www.ict.org.il/Articles/tabid/66/Articlsid/636/currentpage/1/Default.aspx Radical Islam in Chechnya
- (en) Obituary: Chechen rebel Khattab, BBC News, 26 avril 2002.
Notes et références
- ↑ (en) Khattab, the man who died for the cause of Chechnya
- ↑ Gilles Kepel, Jihad, édition 2003, p. 360.
- ↑ a et b (en) Chechens 'confirm' warlord's death, BBC News, 29 avril 2002.
- ↑ STATE TELEVISION SHOWS FOOTAGE OF KHATTAB'S BODY., Jamestown Foundation, 29 avril 2002.
- ↑ (en) Muslim Fighter Embraces Warrior Mystique, The New York Times, 17 octobre 1999.
- ↑ [pdf] [1]
- ↑ (en) BODIES OF NINE PERM OMON TROOPS DISCOVERED IN CHECHNYA., The Jamestown Foundation, 3 mai 2000.
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