- Hydrochorie
-
L'hydrochorie désigne tous les modes de dispersion des graines des végétaux se faisant grâce à l'eauSommaire
Typologies
- De nombreux organismes se laissent transporter par les eaux de ruissellement : capsules flottant dans les ruisseaux et lames d'eaux de ruissellement, sans nécessiter la présence d'un cours d'eau.
- Les plantes aquatiques des eaux calmes laissent le vent pousser la graine sur l'eau ; C'est le cas du Lotus sacré ; Nelumbo nucifera qui produit des fruits (akènes) qui murissent au fond d'un réceptacle en forme de pomme d'arrosoir. Quand ils sont mûrs, le réceptacle se détache, se retourne pointe en l'air et part à la dérive ou est poussé par le vent. Il finit par accoster une berge ou pourrir et laisser les graines tomber au fond de l'eau pour germer.
D'autres plantes aquatiques sont hydrochores, mais avec des processus différents : Nénuphar blanc (Nymphea alba), Nénuphar jaune (Nuphar luteum), Châtaigne d'eau (Trapa natans), Iris jaune (Iris pseudacorus), - De nombreuses espèces se dispersant par spores se contentent de la pluie : c'est l' ombrochorie. Chez le champignon Cyathus striatus la pluie est nécessaire pour disperser violemment jusqu'à 2 mètres de distance les péridioles contenant les spores.
Les orpins (Sedum) sont aussi ombrochores, ainsi que de nombreuses fougères, mousses... - Certaines plantes littorales profitent volontiers des courants marins : on parle alors de nautochorie ; le cocotier (cocos nucifera) L'origine de cette plante est inconnue parce que ses fruits germent partout où les courants font échouer ses énormes graines. Il a également été propagé par les peuples du Pacifique, le long de leurs migrations. Le fruit du cocotier, la noix de coco est une drupe extraordinairement adaptée : l'enveloppe est fibreuse résistant aux chocs. Elle empêche l'eau salée de pénétrer et conserve de l'air qui assure sa flottabilité. En Europe, la betterave maritime confie ainsi ses graines à la mer qui peut les conduire à des dizaines ou centaines de kilomètres de la plante-mère.
Hydrochorie et réseaux écologiques
L'hydrochorie joue un rôle complexe et parfois majeur pour l'entretien de la diversité génétique de beaucoup de plantes des zones humides et pour toutes les graines et propagules des plantes typiques des ripisylves en raison de la forte directionnalité imposée aux propagules et graines par les courants ou flux d'eau [1] Elle influence toutefois fortement le pattern de distribution des espèces (espèces pionnières en particulier[2]). Dans certains cas des poissons ou oiseux remontent des graines ou propagules vers la source du cours d'eau. Plus souvent, les crues les dispersent dans la plaine innondable où certains animaux pourront éventuellement aussi transporter certaines propagules (sur leur pelage par exemple).
Ces facteurs et conditions de dispersion sont un des sujets d'étude importants de la dynamique des populations, qu'il convient de prendre en compte (et donc de comprendre) pour une bonne fonctionnalité des trames bleues. En France, le Grenelle de l'environnement a jugé en 2007 prioritaire et urgent la restauration et protection d'une trame bleue et bleu marine.. et un « bon état écologique » des bassins versant est exigé pour 2015 par la Directive européenne cadre sur l'eau.
l'hydrochorie est parfois aussi un facteur d'invasion biologique (pour la jussie des marais par exemple), qu'on cherche à mieux comprendre pour mieux le maîtriser ou anticiper.
Références
P. Lanzara, L'univers inconnu des plantes, Bruxelles, Elsevier-Sequoia, coll. « Multiguide nature », 1977, 254 p. (ISBN 2-8003-0203-8)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Liu Y.F., Wang Y. & Huang H.W. (2006) High interpopulation genetic differentiation and unidirectional linear migration patterns in Myricaria laxiflora (Tamaricaceae), an endemic riparian plant in the Three Gorges Valley of the Yangtze River. American Journal of Botany, 93, 206–215.
- Mitsui Y, Isagi Y, and Setoguchi H (2010) Multiple spatial scale patterns of genetic diversity in riparian populations of Ainsliaea faurieana (Asteraceae) on Yakushima Island, Japan. American Journal of Botany 97(1): 101–110
- Tockner, K. and J. A. Stanford. 2002. Riverine flood plains: present state and future trends. Environmental Conservation 29:308-330.
- van Geest, G. J., F. C. J. M. Roozen, H. Coops, R. M. M. Roijackers, A. D. Buijse, and E. T. H. M. Peeters. 2003. Vegetation abundance in lowland flood plain lakes determined by surface area, age and connectivity. Freshwater Biology 48:440-454.
Notes et références
- Jansson, R., U. Zinko, D. M. Merritt, and C. Nilsson. 2005. Hydrochory increases riparian plant species richness: a comparison between a free-flowing and a regulated river. Journal of Ecology 93:1094-1103.
- Leyer, I. 2006. Dispersal, diversity and distribution patterns in pioneer vegetation: the role of river-floodplain connectivity. Journal of Vegetation Science 17:407-416.
Catégorie :- Reproduction végétale
Wikimedia Foundation. 2010.