- Hopis
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Cet article concerne le peuple hopi. Pour la langue hopi, voir Hopi (langue).
Hopi Populations Population totale 6 946 (2000) Populations significatives par régions Arizona 6 946 (2000) Autre Langue(s) hopi Groupe(s) relié(s) Pueblos La réserve des Hopis (couleur violet) entièrement entourée par la réserve des Navajos modifier Les Hopis (paix en français) font partie du groupe des natifs américains Pueblos d'Amérique du Nord, voisins des Apaches, des Navajos, des Papagos, et des Zuñis, Les Hopis vivent dans le nord-est de l'Arizona, dans la région des Four Corners une région très aride. Dans des textes anciens, le peuple est souvent appelé Moki ou Moqui.
On recensait 7 494 Hopis répartis en 7 pueblos en 1775[1]. Alors qu'il n'y avait plus que 6 500 en 1990.
Sommaire
Langue
Article détaillé : Hopi (langue).La langue Hopi fait partie des langues uto-aztèques. Il existe un dictionnaire de la langue, qui est parlée par 80 % de la population (1990), soit 5 264 personnes sur 6 500. Code de la langue : ISO 639-2: nai
Dans les années 1930, le linguiste Benjamin Lee Whorf écrivit que la langue Hopi n'avait aucun mot pour exprimer le temps, ce qui suggérait que ce peuple avait une perception du temps différente de celle des Européens[2].
Mythologie
Le récit des origines du monde des Hopis raconte la création qui s'est faite par étapes :
- le premier monde Tokpela (l'espace infini). À partir de l'infini, le créateur Taiowa créa le monde fini avec les terres, les animaux et des humains. Quand les humains sont devenus mauvais, ce monde a été détruit par le feu. Les hommes épargnés ont été guidés vers un nouveau monde au-dessus ;
- Tokpa (minuit sombre) le deuxième monde, qui a finalement été couvert de glace après que les hommes ont grimpé au troisième monde ;
- Kuskurza (la signification du terme s'est perdue), ce troisième monde auquel sont associées la direction est et la couleur rouge a été englouti sous les eaux. Les hommes ont dû chercher eux-mêmes le passage vers un nouveau monde ;
- Tuwaqachi (le monde entier) le quatrième monde est celui que les humains habitent toujours, sa direction est le nord, sa couleur sikyangpu un jaune-blanc[3].
Une prophétie prédit la fin de ce quatrième monde, les survivants grimperont vers un cinquième[4].
Histoire
Il semble que les Hopis soient venus vers le VIIIe siècle du sud pour s'installer dans l'actuel Arizona. Entre 700 et 1100, ils ont construit ou aménagé dans les pueblos de Mesa Verde, Chaco Canyon, Aztec, Wupatki, Betakin et Keel Seek où l'on trouve leurs signes de clans sur des murs. Pendant la grande sècheresse de 1276 à 1299 la plupart de ces pueblos ont été désertés. C'est durant la même période que les villages sur les trois mesas ont été fondés.
Quant au XVIe siècle les Conquistadors arrivent sur le territoire des Hopis ceux-là les accueillent amicalement. Ainsi, en 1583 ils mettent des guides à la disposition de l'expédition d'Antonio de Espejo et en 1598 ils se soumettent au gouverneur espagnol Juan de Oñate.
En 1629 des missionnaires franciscains s'installent à Oraibi. Les missionnaires catholiques sont une raison importante pour la révolte des pueblos en août 1680. Les églises sont détruites, tout comme les bâtiments du gouverneur à Santa Fe. Provisoirement les Espagnoles se retirent au Mexique jusqu'en 1692. Quand ils reviennent dans la région, ils apportent des moutons, bœufs et chevaux.
C'est à cette période qu'un nouveau peuple nomade arrive du nord, les Navajos que les Hopis appellent Tasavuhta, (ceux qui fracassent le crâne). Comme les Navajos volent les récoltes et le bétail des Hopis il y a des conflits constants entre les deux peuples qui durent jusqu'au XXe siècle.
Suite à la guerre américano-mexicaine (1846-1848), l'Arizona est rattaché aux États-Unis.
Article détaillé : Histoire de l'Arizona.En 1868, le gouvernement américain autorise les Navajos qui ont survécus à la « longue marche » de s'installer sur une partie de leur ancien territoire, sur la même réserve que les Hopis. À leurs yeux, un indien équivalait un autre et on ne tenait pas compte des tensions préexistant entre les deux peuples[5].
La réserve Hopi
La réserve des Hopis est à l'intérieur de la réserve Navajo. D'abord il s'agissait d'une seule réserve. En 1882 un territoire rectangulaire distinct fut attribué aux Hopis. Toutefois de nombreux Navajos continuaient à y habiter. Pendant longtemps une partie du territoire était attribué à une gestion commune des Hopis et Navajos (Navajo-Hopi Joint Use Area) (depuis 1936). Les conflits qui en résultaient ont seulement été réglés en 2009[6].
Les villages
First Mesa (première Mesa)
- Waalpi (Walpi) (clan du feu)
- Hanoki (Hano or Tewa) (peuple de langue Tewa)
- Sitsomovi (Sichomovi)
Second Mesa (deuxième Mesa)
- Songoopavi (Shongopavi) (clan des ours)
- Musungnuvi (Mishongnovi) (clan des ours)
- Supawlavi (Shipaulovi) (clan des ours)
Third Mesa (troisième Mesa)
- Hoatvela (Hotevilla) (clan du feu d'Oraibi, après la scission de 1906)
- Paaqavi (Bacavi) (clan des araignées de Hotevilla, après la scission de 1907)
- Munqapi (Moencopi) 80 km à l'ouest de la mesa (clan des courges venu d'Oraibi)
- Kiqotsmovi (Kykotsmovi)
- Orayvi (Oraibi) (clan des ours)
Culture
Les Hopis sont un peuple d'agriculteurs, vivant dans un pays aride. Leurs cultures étaient adaptées à cet environnement désertique, où il faut tenir compte des chemins d'écoulement des eaux de pluie pour en profiter pour l'irrigation naturelle.
La société Hopi est matrilocale et exogame. Elle est organisée en clans avec des phratries. Les clans les plus importants étaient : clan des ours, clan des perroquets, clan des aigles, clan des blaireaux[7].
Après le mariage l'homme aménage chez sa femme, c'est elle qui est propriétaire du logement et des terres. Les clans sont propriétaires des rituels, leurs objets et des kivas. Les sociétés des kivas ont la responsabilité des très nombreuses cérémonies qui rythme l'année.
Les rituels qui impliquent des katchinas, souvent plus que 30 différents, ont tous lieu entre le solstice d'hiver et le solstice d'été, durent plusieurs jours[8]. Par exemple, en février, on célèbre Powama[9] (la danse du Haricot). Durant 16 jours, les danseurs masqués priaient les esprits katchinas de la pluie pour avoir de bonnes récoltes.
La cérémonie du mariage
Les filles en âge de se marier portaient une coiffure très élaborée comportant des macarons. Les mères des promis se lavaient les cheveux ensemble dans le même récipient pour sceller l'union.
La future mariée hopi passait d'abord trois jours à moudre du grain chez ses beaux-parents. Après la célébration, elle attendait sa tenue de mariage, tissée par son futur mari et les hommes de sa belle-famille. Elle rentrait ensuite chez elle avec sa parure rangée dans un étui en roseau.
Le jour de son mariage, le garçon hopi se parait de colliers de perles.
À leur mort, les femmes étaient enterrées dans leur robe de mariée afin d'être convenablement vêtues pour rejoindre le monde des esprits.
Artisanat
Chez les Hopis ce sont les hommes qui sont tisserands. Ce travail se fait dans les kivas. Les femmes font des poteries et la vannerie.
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Céramique Hopi, vers 1880, conservée à Washington D.C.
Bibliographie
- Patrick Pérez, Les Indiens hopi d’Arizona. Six études anthropologiques, L’Harmattan, coll. « Inter-national », Paris, 2004, 162 p.
- Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994.
- Frank Waters, Le livre des Hopis. Histoire, mythes et rites des Indiens Hopis, Payot, Paris, 1978 (titre original : Book of the Hopi, New York, 1963).
- Claudie Gallay, Dans l'or du temps, Babel, 2008 Fiction.
- Don-C Talayesva, Soleil hopi : L'autobiographie d'un Indien Hopi', 1959 Plon collection "Terre Humaine".
- Aby Warburg et Joseph Léo Koerner, Le rituel du serpent, Art et anthropologie, 2003.
Notes
- Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, p. 113
- Does language shape thought ?
- (de)F. Waters: Das Buch der Hopi, Diedrich, 1980 p. 19-38
- F. Waters op cit p. 346-347
- F/ Waters op. cit. p. 262-293
- (en) Navajo - Hopi land dispute Navajo-Hopi land dispute ended
- F. Waters op. cit. p. 131-132
- Wolfgang Habermas : Nordamerika. Indianer, Eskimo, Westindien. 3. Aufl. Baden-Baden ; Holle Verlag, 1979 (Kunst der Welt) p. 133
- F. Waters, op.cit. p.185
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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