Hooch

Hooch

Pieter de Hooch

Pieter De Hooch
Nom de naissance Pieter Hendricksz. De Hooch
Naissance décembre 1629
Rotterdam
Décès entre 1684 et 1694
Amsterdam
Nationalité néerlandaise
Provinces-Unies Provinces-Unies
Activité(s) peintre
Maître Nicolaes Berchem (?)
Ludolf De Jongh (?)
Élèves Hendrick Van der Burch
Mouvement artistique Baroque
Mécènes Justus de La Grange
Influencé par Carel Fabritius,
Jan Steen,
Gerard Terborch,
Johannes Vermeer
Influença Johannes Vermeer
Femme buvant avec des soldats, 1658 (Musée du Louvre, Paris).
Famille hollandaise, 1662
Intérieur avec une femme près d'une armoire à linge, huile sur toile, 72 × 77,5 cm, 1663 (Rijksmuseum, Amsterdam).
Fête musicale dans une cour, 1677

Pieter Hendricksz. De Hooch[1] (Rotterdam, baptisé le 20 décembre 1629[2] – Amsterdam, entre 1684 et 1694[3]) est un peintre néerlandais (Provinces-unies) du siècle d’or. Représentant du baroque, il fait partie de ce que l’on appelle les « vieux maîtres hollandais » et est considéré comme l’un des principaux maîtres de la scène de genre.

Sommaire

Biographie

Pieter De Hooch est baptisé à l’Église réformée de Rotterdam le 20 décembre 1629. Son père, Hendrick Hendricksz. De Hooch, était maçon, et sa mère, Annetge Pieters, sage-femme. Il est l’aîné de cinq enfants, mais les quatre autres mourront tous en bas âge. Selon Arnold Houbraken, c’est à Haarlem, entre 1645 et 1647 environ, qu’il aurait fait son apprentissage en même temps que Jacob Ochtervelt chez le peintre paysagiste Nicolaes Berchem ; son œuvre ne montre cependant aucune parenté stylistique avec celle de ce dernier. Roland E. Fleischer, quant à lui, soutient l’hypothèse que De Hooch aurait été à Rotterdam l’élève de Ludolf De Jongh[4], ce qui semble plausible, étant données les similitudes de style entre les premières œuvres de De Hooch et les réalisations de De Jongh. De Hooch, par la suite, se forme sous l’influence de Rembrandt et de Carel Fabritius.

La première source qui le mentionne comme résidant à Delft date d’août 1652 : lui et Hendrick Van der Burch, son apprenti, sont alors mentionnés comme témoins lors de l’ouverture d’un testament. À Delft, il travaille surtout pour un riche marchand de linge et collectionneur de peintures du nom de Justus de La Grange, lequel possédera en 1655 au moins onze œuvres du peintre ; il exerce alors également des activités en rapport avec le type de commerce dont La Grange s’occupait. De Hooch épouse la sœur de Van der Bruch, Jannetje, en mai 1654 – de leur union sept naîtront enfants. Dès l’année suivante, en 1655, il est inscrit dans la guilde de Saint-Luc locale. Au début de la période à Delft, si l’on excepte les commandes de La Grange, ses œuvres ne font quasiment pas impression, si bien que le peintre vit alors dans la pauvreté. À cette période, De Hooch peint, dans des couleurs sombres, surtout des scènes comiques.

Vers 1658, le style de De Hooch évolue vers plus de clarté ; ses représentations deviennent plus aérées et, grâce à l’utilisation de la perspective, elles gagnent également en profondeur. On peut supposer qu’il est alors influencé par Johannes Vermeer (voir plus bas). C’est pendant cette période – qui sera relativement courte, jusqu’en 1662 environ –, qu’il réalise ses meilleures œuvres.

En 1660 ou 1661, il part s’établir à Amsterdam, où il est fait état du baptême de l’une de ses filles – Diewertje – dans la Westerkerk (« Église de l’Ouest ») en date du 15 avril 1661. Là, De Hooch entre sans doute en contact avec des cercles de plus haut rang, car ses intérieurs deviennent plus élégants et plus riches. Il commence aussi à peindre dans des formats plus grands, mais avec un style pictural plus lourd, avec des ombres moins transparentes. On connaît de cette période moins d’œuvres de Pieter De Hooch.

Malgré de riches clients, Pieter De Hooch passe ses premières années à Amsterdam dans un quartier pauvre. Ce n’est qu’en 1668 qu’il déménage dans un meilleur quartier de la ville, ses moyens ne lui permettant toutefois pas d’acheter sa propre maison.

Peu de choses sont connues des dernières années de la vie de Pieter De Hooch. On l’a souvent, alors, confondu avec son fils, Pieter Pietersz. De Hooch (1605-1684), qui semble avoir été également son apprenti. Celui-ci est mort dans l’Asile de fous (la Dolhuis) d’Amsterdam, où il était interné depuis 1679, et fut enterré le 24 mars 1684 au cimetière Saint-Antoine (St. Anthonius Kerkhof)[5]. On ignore l’année où Pieter De Hooch père est mort, soit la même année que son fils, soit dans la décennie qui suivit.

Œuvre

Arnold Houbraken, important auteur de biographies de peintres, ne disposait en 1719 que de peu d’informations concernant Pieter De Hooch. Dans le jugement qu’il porte sur son œuvre, il le qualifie comme « ayant excellé dans la peinture d’intérieurs avec des groupes de messieurs et dames ». Néanmoins, Houbraken ne reprend pas De Hooch – pas plus d’ailleurs que Vermeer –, dans sa liste des meilleurs artistes du XVIIe siècle[6]

Le style de Pieter De Hooch est caractérisé par le raffinement lyrique de la composition picturale et une grande maîtrise de la profondeur spatiale.

Au début de sa carrière, De Hooch, comme beaucoup de jeunes peintres à son époque, peignit surtout la vie des soldats, des paysages avec des cavaliers et des archers par exemple ; mais, visiblement, ce n’est pas tant aux sujets qu’au développement de son traitement de la lumière, de la couleur et de la perspective qu’il s’intéresse alors. Après son arrivée à Delft, il se mit à réaliser des scènes de genre avec des personnages qui mangent, boivent et jouent de la musique.

Plus tard, à partir de 1658, Pieter De Hooch représenta surtout les intérieurs du siècle d'or, avec des personnages essentiellement féminins. De façon frappante, il peint quasi systématiquement des sols en carrelage, qui permettent d’observer sa maîtrise évidente des lignes de perspective. La profondeur des peintures est en général renforcée par une vue vers l’extérieur – vers une cour, ou une autre pièce de la maison –, qui est toujours plus éclairée que la scène principale du tableau.

La représentation d’un intérieur paisible était populaire au siècle d’or, ce qui peut s’expliquer par le fait que la Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) venait juste de prendre fin et que l’on aspirait à la paix et à la tranquillité.

En peignant des femmes au travail, Pieter De Hooch a idéalisé la vie domestique hollandaise, les vertus simples, la gestion ménagère efficace, et la bonne éducation des enfants. Ainsi dit-on du tableau Tâche maternelle, qui représente une mère épouillant son enfant, qu’il se réfère à un poème de Jacob Cats : « Kam, kam u menigmaal, en niet het haar alleen, maar ook dat binnen schuilt, tot aan het innig been », (« Peignez, peignez-vous moultes fois, et pas les cheveux seulement, aussi ce qui se cache en-dedans, jusqu’à l’os intérieur »), qui signifie que l’on ne doit pas seulement soigner et nettoyer ses cheveux, mais aussi son âme.

Pieter De Hooch utilisait une palette de couleurs chaude, avec beaucoup de rouge et de tons rouge-brun.

Influences

Le nom de Pieter De Hooch est souvent cité avec celui de Vermeer. Il n’est pas évident de savoir lequel des deux influença l’autre ; et peut-être l’influence fut-elle réciproque. Leurs œuvres, bien que tous deux peignirent souvent des femmes occupées à des tâches ménagères, sont cependant tout à fait différentes. Les peintures de Pieter De Hooch contiennent presque toujours une vue secondaire vers l’extérieur, tandis que Vermeer se limite la plupart du temps à une fenêtre laissant pénétrer la lumière depuis la gauche. Vermeer préfère représenter l'humanité des scènes intimes, et peint avec une douceur extrême, qui rend ses femmes particulièrement charmantes, vivantes et presque accessibles. De Hooch, quant à lui, joue sur la précision du contexte culturel et social et, à ce titre, son œuvre est un témoignage précieux sur la société hollandaise du XVIIe siècle.

D’autres peintres sont également cités parmi les influences de De Hooch : Jan Steen, son contemporain – ce qui toutefois les différencie, c’est que les intérieurs de De Hooch sont toujours d’une propreté irréprochable et bien rangés – et, pour sa période du début, Rembrandt, Carel Fabritius et Nicolaes Maes ; plus tard aussi Gerard Ter Borch.

Œuvre

Le tableau Femme lisant que possède l’Alte Pinakothek de Munich fut erronément attribué à Pieter De Hooch ; il s’agit en fait d’une œuvre de Pieter Janssens Elinga.

Notes et références

  1. On rencontre également les graphies De Hoogh et De Hooghe.
  2. Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie – RKD.
  3. Un Pieter De Hooch mourut à l’asile de fous d’Amsterdam et fut enterré le 24 mars 1684, mais il s’agit en fait vraisemblablement de l’un des fils du peintre. L’inscription du fils à l’asile constitue la dernière source écrite dans laquelle il soit fait mention du peintre – F. Grijzenhout (2008) –, cependant au moins une des œuvres de Pieter De Hooch père est datée de 1684 – RKD.
  4. R.E. Fleischer (1978)
  5. RKD.
  6. J. Giltaij (2005).

Sources

  • (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Pieter de Hooch ».
  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Pieter de Hooch ».
  • (en) Roland E. Fleischer, « Ludolf de Jongh and the Early Work of Pieter de Hooch », dans Oud Holland, 92 (1978), p. 49-67.
  • (de) Jeroen Giltaij, Der Zauber des Alltäglichen. Holländische Malerei von Adriaen Brouwer bis Johannes Vermeer, Hatje Cantz Verlag, Ostfildern-Ruit, 2005, p. 227.
  • (en) Frans Grijzenhout, « New Information on Pieter de Hooch and the Amsterdam Lunatic Asylum », dans Burlington Magazine, 150 (sept. 2008), p. 612-613
  • (nl) Fiche consacrée à P. De Hooch sur le site du Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (RKD).

Liens externes

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