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Hiram (maçon)
Pour les articles homonymes, voir Hiram.Hiram, envoyé par Hiram Ier, roi de Tyr, apparaît, dans l'histoire biblique, sous le règne de Salomon, roi d'Israël et fils de David. Son nom est évoqué dans la Bible (I Rois, 7:13) : spécialiste du travail du bronze, « rempli de sagesse, d'intelligence et de connaissance », il s'occupa, à la demande de Salomon, de la décoration du Temple (« la maison de l'Éternel »). Il moula les deux colonnes avec leur chapiteau et dressa Yakîn (Jakin ou Jachin, la colonne de droite) et Boaz (ou Bohaz, celle de gauche) près du vestibule du Temple. Il conçut également une mer de fonte (vasque circulaire) de dix coudées (4,5 m) qui reposait sur douze bœufs de bronze ; des chaudrons et des calices. Ce temple fut détruit par l'armée des Chaldéens et le bronze fut emporté à Babylone. Dans le livre des Chroniques (II Ch. 2,14), Hiram est appelé « Huram-Abi » (Houram-Abi ou Hiram-Abi), il connaît « tout l'art de la gravure et la fabrication de tous les objets ». L'histoire de Hiram, l'artisan, s'arrête là. Dans la mythologie grecque, il pourrait évoquer Héphaïstos, lui aussi fabricant de l'outil divin.
Le mythe d'Hiram
Cependant, à partir du XVIIIe siècle, la vie et la mort de Hiram, enrichies par les légendes, deviennent un mythe initiatique qui inspire le rituel maçonnique. D'après le récit mythique, Hiram (ou Hiram Abif) fut assassiné à la fin des travaux du Temple (achevé vers -900 et détruit en -586) par trois compagnons pour avoir refusé de leur donner les mots de reconnaissance des maitres. Ces trois hommes, postés à une porte différente du Temple, les lui réclamèrent, sous la menace. Hiram se tut, estimant que le temps n'était pas venu. Le premier le frappa, selon une version, d'un coup de règle sur la gorge, le deuxième d'un coup d'équerre de fer sur le sein gauche et le dernier l'acheva d'un coup de maillet sur le front. Les compagnons enterrèrent le maître sans connaître le secret. Convaincus alors de l'inutilité de leur crime, ils plantèrent une branche d'acacia sur la tombe.
La lecture allégorique du mythe montre que Hiram perd sa vie physique (la gorge), sa vie sentimentale (le cœur) et sa vie spirituelle (le front), à cause de l'Ignorance, de l'Hypocrisie et de l'Envie que figurent ses assassins. Il renaîtra (acacia) grâce à ses qualités antithétiques : le Savoir, la Tolérance et le Détachement.
Dans les cérémonies maçonniques, le récipiendaire au titre de Maître s'identifie à Hiram : il doit d'abord « mourir » pour renaître, investi des qualités du Maître. Le « secret » n'est que devenir intérieur, transformation spirituelle dans un processus d'individuation. En ce sens, il est incommunicable. Ainsi, la Franc-Maçonnerie reconnaît en Hiram un Maître fondateur. D'autre part, aujourd'hui encore, les deux colonnes du temple maçonnique ont pour modèle les réalisations supposées de Hiram pour le Temple de Salomon qui devaient s'inspirer elles-mêmes des deux obélisques précédant l'entrée des Temples de l'Égypte antique.
En outre, les Francs-Maçons s'identifient symboliquement comme les « enfants de la Veuve ». Cette expression renvoie aussi à Hiram ; la Bible précise, en effet, qu'il est « le fils d'une veuve de la tribu de Nephthali ». L'absence de père semble récurrente dans les mythologies et les religions. Ainsi, Horus est le fils posthume d'Osiris. Pas de présence paternelle non plus dans l'histoire de Krishna, Mithra, Sargon ou Moïse. De même, Anne, la mère de Marie, est veuve et stérile. Elle bénéficie d'une intervention divine pour concevoir la mère du Christ.
En termes de psychanalyse, la figure du père inhibe : elle représente la loi, la domination des forces instinctives et l'autorité traditionnelle. Privés de père, les « fils de veuve » (ou de vierge) sont des novateurs ; ils représentent les forces nouvelles de changement.Voir aussi
Notes et références
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