- Heteropoda Maxima
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Heteropoda maxima
Heteropoda maximaHeteropoda maxima femelle Classification classique Règne Animalia Embranchement Arthropoda Classe Arachnida Ordre Araneae Famille Sparassidae Genre Heteropoda Nom binominal Heteropoda maxima
Jäger, 2001Parcourez la biologie sur Wikipédia : Heteropoda maxima est une araignée cavernicole du Laos, découverte en 2000 dans les collections de la Zoothèque du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris et publiée en 2001 par Peter Jäger. Il s'agit de la plus grande sparasside connue et peut-être de la plus grande araignée chasseuse, avec une envergure pattes étalées de 25 à 30 cm pour un corps de 46 mm au maximum. L’épithète maxima dérive du latin maximus signifiant « la plus grande », en référence à sa taille impressionnante. L'Heteropoda maxima est également surnommée davidbowie, en référence au musicien rock David Bowie. Ce surnom lui a été donné par l’arachnologue allemand Peter Jäger.
Sommaire
Caractéristiques morphologiques et caractères diagnosiques
La description de cette espèce a été faite à partir de la mesure complète de deux spécimens (holotype PJ 1476, mâle, et paratype PJ 1477, femelle) et de quelques mesures supplémentaires sur d’autres paratypes quand leur état de conservation le permettait.
Description du mâle
Le prosoma, 14,6 mm, est plus long que l’opisthosoma, 12,6 mm (mesures sur l’holotype PJ 1476). La formule des pattes est : 2143 (classement décroissant de la longueur des pattes sachant que les pattes sont numérotées de 1 à 4 de l’avant vers l’arrière). Le métatarse de la deuxième paire de pattes porte de longs poils étalés, d’une longueur équivalant huit fois la largeur du métatarse. L’embolus, c’est-à-dire le style de l’organe copulateur mâle (rattaché au tarse du pédipalpe), prolonge le tegulum dans la même direction. Le spermiducte a une configuration simple, en S.
Description de la femelle
La longueur du prosoma, 17,1 mm, est inférieure à celle de l’opisthosoma, 25 mm (mesures sur paratype PJ 1477). La formule des pattes est : 2413. La griffe apicale du pédipalpe porte neuf longues dents. L’épigyne, débouché de l'appareil génital femelle sous l'abdomen, possède deux longues bandes distinctes, orientées antéro-postérieurement, les lobes latéraux ne couvrent pas le septum médian. Enfin les canaux internes de l’organe génital ont un trajet particulier.
Diagnose
Cette araignée peut être distinguée de toutes les autres sparassidées par sa taille impressionnante et les caractères génitaux mâle et femelle. Elle est la plus grande des sparassides connues avec un corps atteignant 46 mm de longueur. Les caractères génitaux, diagnosiques de l’espèce sont, chez le mâle, un cymbium très allongé, au moins trois fois plus long que le tegulum et, chez la femelle, une forme caractéristique de l’épigyne avec deux bandes orientées vers l'avant et une direction typique de ses canaux internes.
Dimorphisme sexuel
Outre des différences visibles concernant les caractères génitaux, les mâles ont un corps plus petit que les femelles mais présentent des pattes plus longues. En ce sens les femelles sont plus trapues. L’opisthosoma est plus long que le prosoma chez la femelle alors que c’est le contraire pour le mâle. La formule des pattes enfin diffère selon le sexe. Le mâle porte des poils spéciaux sur le métatarse de la deuxième paire de pattes.
Répartition géographique
Cette araignée vit dans la province de Khammouane au Laos. Les spécimens du Muséum national d’Histoire naturelle, observés par Peter Jäger, inventeur de l'espèce, proviennent des villages de Tham, Kouan Pha Vang, Na Kay Khia situés à une altitude de 140 m.
Ecologie (milieu de vie, chasse, comportement)
De nombreux caractères tels que : les pattes allongées, l'allongement du cymbium mâle, les poils spéciaux sur le métatarse de la deuxième paire de pattes du mâle et la couleur pâle, retrouvés chez d'autres sparassides cavernicoles, indiqueraient selon Peter Jäger que l'espèce est cavernicole, bien qu'on n'observe aucune réduction des yeux. Une réduction nette des yeux pour les Sparassides n'a pour l'instant été observée que chez une seule espèce : Sinopoda microphtalma.
L'auteur note par ailleurs que certaines espèces de grosses Heteropoda n'occupent pas uniquement le fond des grottes mais aussi leur entrée.
Les observations de Vincent Vedel (Museum d'Histoire naturelle de Francfort) qui les étudie sur le terrain depuis quelques années, permettent de confirmer qu'il s'agit d'une espèce cavernicole, chasseuse, qui ne tisse pas de toile. Elle se sert de sa rapidité pour poursuivre ses proies avant de leur sauter dessus et de planter ses chélicères, sans faire usage systématique de son venin. La force physique de l'araignée suffit à retenir la proie. Contrairement aux petites araignées qui recourent à la force du venin, l’Heteropoda maxima se contente de mordre et n’injecte du venin que si la morsure n’a pas été suffisante. Vincent Vedel précise que cette araignée est quasiment aveugle mais en revanche très sensible aux vibrations. Sa principale source de nourriture semble être le criquet des cavernes.
Le dimorphisme sexuel de taille, présent chez la plupart des araignées, s’explique par des rôles biologiques différents : le mâle a des grandes pattes car c’est lui qui s’investit dans la recherche des femelles, la femelle un corps plus gros en raison de la présence des organes génitaux dans l’opisthosoma et de la nécessité d’emmagasiner plus d’énergie pour pondre les œufs et les faire survivre. Le dimorphisme de longueur des pattes permet aux mâles des déplacements plus rapides. Les mâles ont, comme chez beaucoup d’araignées, une longévité réduite par rapport aux femelles.
Position phylogénétique
Certaines caractéristiques des appareils génitaux mâle et femelle indiquent qu'Heteropoda maxima est une espèce primitive, occupant une place ancestrale dans la phylogénie du genre Heteropoda, distincte de Heteropoda robusta (Fage, 1924) et d’une nouvelle espèce, non décrite, du Sulawesi.
Références
- Peter Jäger, 2001. A new species of Heteropoda (Aranae, Sparassidae, Heteropodinae) from Laos, the largest huntsman spider ? Zoosystema, 23 (3), pp. 461-465.
- Interview de Vincent Vedel (biologiste du Museum d’Histoire naturelle de Senckenberg à Francfort)
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Voir aussi
Liens externes
- Référence Catalogue of Life : Heteropoda maxima Jäger, 2001 (en)
- Photos :
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