- Herbert Mullin
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Herbert Williams Mullin, né le 18 avril 1947, est un tueur en série américain qui a commis 13 meurtres en Californie au début des années 1970[1].
Sommaire
Enfance et jeunesse
Mullin est né à Salinas en Californie, mais fut élevé à Santa Cruz. Son père, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, était strict mais pas abusif. Il discutait fréquemment de ses activités guerrières héroïques et montra à son fils comment utiliser un fusil à un jeune âge. Mullin avait beaucoup d’amis à l’école et fut élu le « Most Likely to Succeed » (plus probable à réussir) par ses camarades de classe. Toutefois, peu après être sorti diplômé du secondaire, un de ses meilleurs amis fut tué dans un accident de voiture, et Mullin fut anéanti[2]. Il construisit un tombeau à son ami décédé dans sa chambre. Plus tard il exprima avoir peur d’être homosexuel, même s’il avait une copine de longue durée à l’époque.
Mullin n’était pas très solidement bâti, pesant quelque 55 kilogrammes pour 1, 70 mètre[3]. Alors qu’il entrait dans le monde des adultes, le comportement de Mullin devint de plus en plus instable. Il se sépara de sa copine sans raisons apparentes, commença à être obsédé par les tremblements de terre imminents, et commença à demander à sa sœur d’avoir des relations sexuelles avec lui. Il déclara vouloir aller en Inde pour étudier la religion, bien qu’il ne le fit jamais.
En 1969, à l’âge de 21 ans, Mullin permit à sa famille de le confiner dans un hôpital psychiatrique. Durant les cinq années suivantes, il entra dans diverses institutions, mais s’en retira par lui-même après un court séjour. Il éteignait des cigarettes sur sa propre peau, essaya d’entrer le sacerdoce, et fut évincé d’un appartement après avoir martelé de façon répétitive sur le plancher, criant à des gens qui n’étaient pas là.
Plusieurs années plus tard, un profileur connu du FBI Robert K. Ressler affirma que Mullin souffrait de schizophrénie paranoïaque, qui avait commencé à se manifester dès ses dernières années de secondaire et dont la progression était favorisée (mais pas causée) par la consommation de cannabis, LSD ou d’amphétamines[3].
Tuerie
En 1972, Mullin avait 25 ans et avait redéménagé avec ses parents à Santa Cruz. À ce moment-là, il entendait des voix dans sa tête qui lui avait dit qu’un tremblement de terre était imminent, et qu’il ne pouvait sauver la Californie qu’à travers le meurtre. L’anniversaire de naissance de Mullin, le 18 avril, fut l’anniversaire du tremblement de terre de 1906 à San Francisco, ce qui lui sembla être très significatif.
Mullin croyait que la guerre du Viêt Nam avait produit assez de morts américaines pour empêcher les tremblements de terre, en une sorte de sacrifice sanglant à la nature, mais que l’ampleur de la guerre diminuant rapidement vers la fin de 1972, il devrait commencer à tuer des gens afin d’avoir assez de morts pour tenir le tremblement de terre éloigné[3].
Le 13 octobre 1972, Mullin sortit et battit un sans-abri à mort à l’aide d’une batte de baseball. L’homme de 55 ans faisait de l’auto-stop et Mullin le frappa après l’avoir pousser à regarder le moteur de la voiture[3]. Mullin déclara par la suite que la victime était Jonas de la Bible et qu’il lui avait envoyé un message télépathique qui disait de venir le chercher, de le lancer par-dessus le bateau et de le tuer pour que d’autres soient sauvés[4]. Le corps de l’homme fut retrouvé le lendemain[3].
La victime suivante fut Mary Guilfoyle, 24 ans, que Mullin prit également en auto-stop. Il la poignarda à mort dans la poitrine pendant qu’il conduisait. Plus tard, il se débarrassa du corps dans les bois sur le bord de la route et découpa son estomac. Il attacha ensuite ses intestins à travers les branches d’arbres. Lorsque le corps fut découvert, elle fut prise à tort pour une victime d’Edmund Kemper, un autre tueur en série qui sévissait dans la région à l’époque. Les restes de son squelette n‘ayant été trouvés que plusieurs mois après sa mort, même si elle avait été tuée seulement deux semaines après l’homme auto-stoppeur, la police ne relia pas les deux meurtres[3].
Seulement quatre jours plus tard, un jeudi de novembre, Mullin fit sa troisième victime en allant confesser ses péchés. Dans un état second, il croyait que le prêtre, le père Henri Tomei, voulait se porter volontaire pour être son prochain sacrifice pour garder à distance les tremblements de terre. Il battit, donna des coups de pied et poignarda le prêtre une demi-douzaine de fois. Père Tomei saigna à mort dans le confessionnal alors qu’un paroissien regardait Mullin s’enfuir. La description du témoin n’aida pas la police[3].
Après cela, Mullin décida de se joindre aux Marines des États-Unis et, peut-être de façon surprenante, passa les tests physique et psychiatrique. Toutefois, son entrée fut refusée lorsqu’on trouva des informations à propos d’arrestations mineures et d’agissements bizarres et asociaux de son passé. Ce rejet confirma les illusions de conspirations paranoïaques de Mullin, derrière lesquelles il voyait un groupe puissant de hippies.
Au mois de janvier 1973, Mullin avait arrêté de consommer de la drogue et rejeté sur elle la responsabilité de ses problèmes[3]. Mullin avait acheté plusieurs fusils et décida de tuer Jim Gianera, un ami de l’école secondaire qui lui avait vendu de la marijuana. Cependant, lorsque Mullin alla chez Gianera le 25 janvier 1973, il constata que ce dernier avait déménagé. La maison était maintenant habitée par Kathy Francis, qui lui donna la nouvelle adresse de Gianera. Là, Mullin le tua lui et sa femme avec des balles dans la tête, puis poignarda leurs corps de façon répétée. Mulin retourna par la suite chez Kathy Francis, où il l’abattit elle et ses deux fils âgés de neuf et quatre ans. Le père de famille – qui était sorti au moment du massacre – était un trafiquant de drogues et les enquêteurs pensèrent que les cinq meurtres étaient motivés par le trafic de drogues. Lors du procès, l’accusation souligna que le meurtre de Kathy Francis mettait à bas les protestations de folie de Mullin parce qu’il l’avait tuée pour éliminer un témoin qui aurait pu le lier au meurtre des Gianera. Toutefois, dans rapport sur ces meurtres rendu public, un profileur du FBI dit que Mullin a tué la famille Francis en premier pour ensuite éliminer le couple Gianera[3].
Environ un mois plus tard, au début du mois de février 1973, Mullin se promenait autour du parc d’État de Cowell Redwoods où il vit quatre adolescents qui campaient. Il marcha vers eux, s’engagea dans une brève discussion et se présenta comme garde-forestier du parc. Il leur ordonna de partir parce qu’ils « polluaient » la forêt, mais ils refusèrent. Il leur dit qu’il allait revenir le lendemain. Les garçons, qui étaient armés avec un fusil de calibre .22, ne le prirent pas au sérieux. Mullin y retourna, les abattit et abandonna leurs corps, qui ne furent retrouvés qu’une semaine plus tard[3].
Le dernier meurtre se fit trois jours plus tard, le 13 février. Mullin conduisait seul lorsqu’il vit un homme hispanique âgé qui tondait son gazon. Sans raison apparente, Mullin fit un demi-tour, arrêta sa voiture et pointa son fusil vers la cour pour tirer, tuant l’homme instantanément. Il retourna alors à sa voiture et s’en alla calmement. C’était au beau milieu de la journée et le meurtre se déroula devant nombre de témoins, dont l’un donna le numéro de plaque de la voiture à la police. Un Mullin docile fut capturé quelques minutes plus tard[3]
En l’espace de quatre mois, il avait tué 13 personnes.
Victimes
- Lawrence White, 55 ans. 13 octobre 1972.
- Mary Guilfoyle, 24 ans. 24 octobre 1972.
- Père Henri Tomei, 65 ans. 2 novembre 1972.
- Jim Ralph Gianera, 25 ans. 25 janvier 1973.
- Joan Gianera, 21 ans. 25 janvier 1973.
- Kathy Francis, 29 ans. 25 janvier 1973.
- Daemon Francis, 4 ans. 25 janvier 1973.
- David Hughes, 9 ans. 25 janvier 1973.
- David Allan Oliker, 18 ans. 6 février 1973.
- Robert Michael Spector, 18 ans. 6 février 1973.
- Brian Scott Card, 19 ans. 6 février 1973.
- Mark John Dreibelbis, 15 ans. 6 février 1973.
- Fred Perez, 72 ans. 13 février 1973.
Procès et emprisonnement
Lors de sa détention, Mullin confessa à ses crimes, et dit que des voix dans sa tête lui avaient dit de tuer des gens dans le but de prévenir un tremblement de terre. Il déclara que la raison pour laquelle il n’y avait pas eu de tremblement de terre récemment était dû, en fait, à son bon travail.
Mullin fut finalement accusé de 10 meurtres (il ne fut pas accusé des trois premiers), et son procès débuta le 30 juillet 1973. Mullin avait admis tous ses crimes et pour cette raison, le focus du procès était plutôt de savoir s’il avait sa raison et était coupable de ses actions. Le fait qu’il avait couvert ses traces et montré de la préméditation dans certains de ses crimes fut souligné par le procureur, alors que la défense argumenta que l’accusé avait un passé de maladie mentale et que plusieurs pensaient qu’il souffrait de schizophrénie paranoïaque. Le 9 août 1973, le verdict fut livré. Mullin fut déclaré coupable de meurtre au premier degré dans les cas de Jim Gianera et Kathy Francis – parce qu’ils était prémédités – alors que pour les huit autres meurtres, Mullin fut tenu coupable de meurtre au deuxième degré parce qu’ils étaient plus impulsifs.
Il fut condamné à la prison à vie et sera éligible pour une libération conditionnelle en 2025, lorsqu’il aura 78 ans. Il est incarcéré à la prison d’État de Mule Creek à Ione en Californie.
Références
- http://www.crimelibrary.com/serial_killers/weird/mullin/index_1.html
- http://deadsilence.wordpress.com/2006/10/16/herbert-mullin/
- ISBN 0312078838 Ressler, Robert K. and Tom Schachtman. Whoever Fights Monsters: My Twenty Years Hunting Serial Killers for the FBI. New York: St. Martin's Press, 1992, pp. 127-132.
- http://www.trutv.com/library/crime/serial_killers/weird/mullin/earthquakes_4.html
Liens externes
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