Henri Lumière

Henri Lumière

Henri Lumière (Lyon 8 mai 1897 - Cannes 4 octobre 1971) est un aviateur et industriel français, administrateur-fondateur d'Air France, président de la société Lumière de 1940 à 1964 et président de l'aéroclub du Rhône et du Sud-Est de 1931 à 1967.

Il est titulaire de la Médaille de la Résistance, de la Médaille de l'Aéronautique, de la Rosette d'Officier de la Légion d'Honneur et de la Cravate de Commandeur du Mérite Commercial.

Il est le fils de Auguste Lumière, inventeur avec son frère Louis du cinématographe Lumière.

Il est inhumé au cimetière de la Guillotière de Lyon, dans la même sépulture que son père et son oncle.

Sa jeunesse

Henri Lumière est né à Lyon le 8 mai 1897. Fils cadet d'Auguste et Marguerite Lumière, il était le neveu de Louis Lumière et le petit-fils d'Antoine Lumière leur père, tous trois fondateurs de l'entreprise à laquelle il devait consacrer sa vie. Son éducation se fit dans un milieu familial très uni qui lui apporta, dès sa prime jeunesse, un exemple de courage et de l'ardeur au travail de tous ses proches. Très attiré par la mécanique, il entre en 1914 à l'École centrale de Lyon et se destine à une carrière d'ingénieur. Cependant, la guerre vient bientôt interrompre ses études supérieures par son engagement volontaire pour la durée des hostilités, le 13 avril 1915 à l'âge de 18 ans.

La guerre et la résistance

Suivant l'exemple de son oncle, Édouard, qui devait disparaître en service commandé en 1917, Henri Lumière opta pour l'arme aérienne naissante. Affecté tout d'abord au service automobile du 2e Groupe d'aviation, il passe bien vite, le 30 novembre 1915, à l'école de pilotage de Chartres, puis le 18 janvier 1916 à l'école d'Avord. Il était breveté pilote militaire le 17 janvier 1916 (brevet n° 2409). Il fut démobilisé le 15 septembre 1919 avec le grade d'adjudant. A la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il fut mobilisé le 1er octobre 1939 avec le grade de capitaine, commandant l'escadrille de reconnaissance et de chasse ECR 2/562 alors stationnée à la base de Lyon-Bron, équipée d'avions Nieuport-Delage 622. Il fut démobilisé après l'armistice le 11 juillet 1940.

Durant toutes les années d'occupation, Henri Lumière a joué un rôle éminent dans la résistance : refus systématique de livraisons aux autorités allemandes des produits photographiques et pharmaceutiques fabriqués par les usines Lumière, soutien aux familles des ouvriers requis pour le service du travail obligatoire en Allemagne (STO), aide matérielle considérable aux services de santé des maquis et aux œuvres sociales de la résistance. Il organisa également le déménagement clandestin du stock d'or de la Banque de France de Lyon avec des camions de la société Lumière. Toutes ces activités lui valurent l'attribution de la médaille de la résistance par décret du 17 novembre 1945.

L'industriel

Dès son retour à la vie civile après la Première Guerre mondiale, le 15 septembre 1919, Henri Lumière entre à la société Union Photographique Industrielle, établissements Lumière et Jougla réunis, qui devint en 1928 la Société Lumière. Il devient membre du Conseil d'Administration le 1^er janvier 1921, puis administrateur délégué, les Frères Lumière souhaitant se consacrer exclusivement à leurs recherches scientifiques. Il deviendra président du Conseil d'Administration le 25 octobre 1940 et le demeurera jusqu'au 11 juin 1964, date à laquelle il prend sa retraite après avoir assuré la pérennité de son entreprise par un accord signé en 1961 avec le groupe suisse Ciba-Geigy. Henri Lumière a également pris une part active à la gestion de la Société des Produits Chimiques Spéciaux "brevets Lumière" (spécialités pharmaceutiques) créée en 1896 à Lyon par son père Auguste, et qui prit ultérieurement le nom de Laboratoires Lumière, jusqu'à leur fusion en 1968 avec les Laboratoires Sarbach de Châtillon sur Chalaronne (Ain), date à laquelle les Laboratoires Lumière étaient présidés par son gendre Maurice Trarieux-Lumière, petit-fils de Louis Lumière.

Président de la Société Lyonnaise de Textiles (SLT), puis administrateur du Comptoir des Textiles Artificiels après la fusion de la SLT avec le Groupe Gillet, Henri Lumière a assumé la présidence du Syndicat des textiles Artificiels du 22 janvier 1945 au 16 février 1948 et a profondément contribué à la renaissance de cette industrie dans les années difficiles de l'après-guerre. Il était également administrateur des Hauts-Fourneaux de la Chière.

Les charges publiques

Nommé administrateur provisoire unique de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon par arrêté n° 5 du 3 septembre 1944 du Commissaire de la République Yves Farges, Henri Lumière fut élu en décembre 1945 par les nouveaux membres de la Chambre à sa présidence, charge qu'il assuma pendant dix années. Il fut en outre président de l'Assemblée des Présidents des Chambres de Commerce et d'Industrie de 1944 à 1956. Son dévouement à l'intérêt public lui valut l'attribution en 1948 de la Rosette d'Officier de la Légion d'Honneur et de la Cravate de Commandeur du Mérite Commercial. Il assura en outre les fonctions de conseiller de la Banque de France à Lyon, d'administrateur de la Foire de Lyon, de la Compagnie Nationale du Rhône, de la Société d'Enseignement Professionnel, de l'Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon (ESCIL) dont il présida le Conseil d'Administration, de l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) et de la Compagnie Nationale Air France. Elu conseiller municipal de Lyon en mars 1959, réélu en 1965, il participa activement aux travaux des commissions de l'urbanisme, des finances et des élections. Il offrit sa démission à Louis Pradel, Maire de Lyon, le 9 août 1968 pour raisons de santé.

L'aviateur

Sportif accompli, de stature athlétique, Henri Lumière avait, dès son plus jeune âge, pratiqué la moto, la course automobile, la navigation à voile et à moteur, et le ski, mais il a surtout été un remarquable aviateur. Breveté pilote militaire en 1916, il se passionna pour l'acrobatie et, dès son retour à la vie civile, devint rapidement un pilote de voltige aérienne réputé, découvrant à titre anecdotique la sortie de vrille. Alliant la virtuosité à une extrême prudence, Henri Lumière a réalisé avec son épouse Yvette de nombreux rallyes aériens internationaux : Égypte, Sicile, Maroc, et jusqu'au dernières années de sa vie, son avion personnel, un Beechcraft C18S F-BEDV, fut un moyen de transport de prédilection pour relier Lyon à Cannes ou Casablanca. Il était titulaire de 6000 heures de vol. Il a assuré avec une grande autorité, de 1931 à 1967, la présidence de l'Aéroclub du Rhône et du Sud-Est, dont il avait fait un des premiers clubs aéronautiques de France. Il était décoré de la médaille aéronautique.

Henri Lumière est décédé à Cannes le 4 octobre 1971 à l'âge de 75 ans.

Sources

• archives familiales Lumière
• Site de la société LumièreBro http://d.trarieux.lumiere.free.fr/historique.htm
• Ministère de la Culture http://www.autochromes.culture.fr/index.php?id=139
• Les enjeux psychiques de la transmission, Actes du colloque de l'association des psychologues de Franche-Comté http://books.google.fr/books?id=wuDkoboVggoC&pg=PA109&lpg=PA109&dq=%22henri+lumi%C3%A8re%22&source=bl&ots=-xc0UnX6i4&sig=kHQEb5I85IeqdY-MuPksa3dtRZ0&hl=fr&ei=cmneTbvQIM-r8QOomPiECg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBsQ6AEwADgU#v=onepage&q=%22henri%20lumi%C3%A8re%22&f=false
• Bulletin de l’Association amicale des anciens élèves de l’Ecole de chimie industrielle de Lyon, http://sippaf.ish-lyon.cnrs.fr/Documents/patrons/AC000007345/AC000007345Doc194.pdf

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