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Henri-Auguste de Loménie
Issu de la famille de Loménie, originaire de Flavignac en Limousin, Henri-Auguste de Loménie, (1594- 3 novembre 1666), Comte de Brienne, Seigneur de La Ville-aux-Clercs, secrétaire d'État aux Affaires étrangères de Mazarin pendant la minorité de Louis XIV était le fils d'Antoine de Loménie, secrétaire d'État du roi Henri IV, huguenot converti ; son aïeul, Martial de Loménie, sieur de Versailles, greffier du conseil, avait été, selon une tradition, tué à la Saint-Barthélemy comme protestant, ou, selon une autre, étranglé dans les prisons du Châtelet, à l'instigation du maréchal de Retz qui voulait avoir ses terres.
Il épousa, en 1623, Louise de Béon comtesse héritière de Brienne, issue de l'illustre maison de Luxembourg par sa mère et de la maison de Béon par son père ; il en eut sept enfants dont l'ainé, Louis-Henri de Loménie, avait obtenu la survivance de la charge de son père, et il l'exerça simultanément avec lui pendant les dernières années de son ministère, et quelque temps encore après qu'il se fut retiré des affaires.
Le comte de Brienne fut naturellement destiné aux charges publiques, et son père le nourrit, dès sa plus tendre jeunesse, à la politique. Les voyages que le jeune de Brienne fit en Allemagne, en Pologne et en Italie, par ordre de son père, durent aussi bien le préparer à la carrière qu'on lui destinait. Il était de retour à Paris vers la fin de l'année 1609 ; on dit qu'il fut même, dès cette époque, remarqué par Henri IV, qui lui permit d'assister quelquefois au conseil. Marie de Médicis, régente de France, le chargea, en 1614, de négocier avec quelques députés des États généraux « dont les esprits étaient indisposés » et son habile intervention obtint d'eux la nomination d'un président agréable à la cour. Ce succès lui valut la survivance de la charge de son père l'année suivante et en 1617, il obtint celle de maître des cérémonies et de prévôt des ordres du Roi. Jusqu'à la mort de son père, sa principale occupation « était d'accompagner le Roi et d'acquérir l'honneur de ses bonnes grâces, à quoi il réussit.»
L'ambassade d’Angleterre, où il fut chargé de négocier sur certaines difficultés qui arrêtaient le mariage de Henriette-Marie de France avec le prince de Galles, fut pour le comte de Brienne une occasion plus importante de se signaler. Toutefois, alors qu'il semblait avoir rencontré le succès dans sa tentative d'accommodement, il se trouva désavoué par Louis XIII et Richelieu.
Il ne fut pas du nombre des ministres complaisants qui sont toujours de l'avis du prince et s'abstiennent soigneusement de choquer ses inclinations; il ne fut pas non plus d'une « fidélité incommode ; mais il se ménagea entre la complaisance et la sévérité, entre la crainte et l'audace, et conserva toujours une honnête liberté. »[réf. nécessaire] Le comte de Brienne ne s'abaissa ni devant l'omnipotence de Richelieu, ni devant la faveur de Mazarin ; il résigna sa charge quelque temps avant la mort du premier, et la reine régente Anne d'Autriche, confiante dans le zèle et l'affection de Brienne pour son service, la lui rendit en 1643. Mazarin ne l'aimait pas, et ne put cependant obtenir de la Reine son éloignement. Par condescendance pour Anne d'Autriche, et quoique le retour de ce ministre lui parût devoir être funeste à la France, Brienne signa et expédia l'ordre du Roi qui rappelait Mazarin. Il avait été chargé, en 1651, d'informer Monsieur et le parlement de Paris de l'exil de ce même ministre.
La bienveillance de la reine mère de Louis XIV pour le comte de Brienne tenait aussi à l'affection de cette princesse pour Mme de Brienne, sa femme, que toute la cour savait être la confidente intime d'Anne d'Autriche. Cette influence le maintint au pouvoir jusqu'après la mort de Mazarin ; mais avant cette époque, son crédit commençait à décliner.
Les facultés affaiblies du comte de Brienne ne devaient bientôt plus suffire à la jeune et volontaire autorité de Louis XIV ; de hautes capacités diplomatiques devaient aussi attirer de préférence l'attention du Roi ; un grand règne se préparait, et il fallait pour réaliser et modérer à la fois les idées gigantesques du nouveau prince, une force physique et morale bien au-dessus de celle du comte de Brienne. Hugues de Lionne fut chargé, en 1663, du département des affaires étrangères, en remplacement du comte de Brienne.
Le comte de Brienne mourut en 1666. Des témoignages éclatants de regrets lui furent donnés par ses anciens collègues. Le Tellier, devenu chancelier, dit en plein conseil, lorsqu'il en apprit la nouvelle, « qu'il n'avait jamais vu un homme plus intelligent dans les affaires, moins ébranlé dans les dangers, moins étonné dans les surprises, et plus fertile en expédients pour s'en démêler heureusement. » Et le roi Louis XIV ajouta : « Je perds aujourd'hui le plus ancien, le plus fidèle et le plus informé de mes ministres. »
Le comte de Brienne écrivit ses Mémoires pour l'instruction de ses enfants : Mémoires contenant les événements les plus remarquables du règne de Louis XIII et de celui de Louis XIV jusqu’à la mort du cardinal Mazarin
Cet article est un résumé de la "Notice sur le Comte de Brienne" en introduction à ses Mémoires dans la "Nouvelle Collection des Mémoires pour servir à l'histoire de France" (Michaud-Poujoulat, publié en 1838)
Précédé par Henri-Auguste de Loménie Suivi par Léon Bouthillier, Ministre français des affaires étrangères
1643-1663Hugues de Lionne ,marquis de Fresnes, seigneur de Berny Catégories : Personnalité de l'Ancien Régime | Ministre français des Affaires étrangères | Naissance en 1594 | Décès en 1666 | Ministre de l'Ancien Régime
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