Harmonia axyridis

Harmonia axyridis

Coccinelle asiatique

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Coccinelle asiatique
 Harmonia axyridis
Harmonia axyridis
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Ordre Coleoptera
Famille Coccinellidae
Sous-famille Coccinellinae
Genre Harmonia
Nom binominal
Harmonia axyridis
(Pallas, 1773)
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La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est une espèce de coccinelle aphidiphage (qui se nourrit de pucerons), originaire de Chine. Dès le début du siècle, mais surtout plus massivement, vers la fin des années 1980 elle a été importée en Europe et aux États-Unis pour la lutte biologique. Mais son comportement, sa prolificité et sa voracité en ont fait perdre le contrôle, et elle est désormais considérée comme nuisible pour de nombreuses espèces de coccinelles autochtones qu'elle tend à éliminer.

Sommaire

Description

  • Morphologie : le mâle est plus petit que la femelle, avec des tailles variant[1] de 4,9 à 8,2 mm de long et de 4,0 à 6,6 mm de large.
  • Motifs et coloration : Cette coccinelle présente une large gamme de coloris, allant du rouge à points noirs au noir à points rouges, en passant par de nombreuses nuances de jaune. Les élytres sont ornés de zéro à 19 points.
  • Autécologie : Elle se nourrit de pucerons, de psylles et de cochenilles, avec une voracité plus importante que celle les espèces autochtones utilisées jusqu'alors, surtout aux stades larvaires 3 et 4.
    Dans le cadre des importations dans les pays occidentaux pour la lutte biologique, il s'est avéré qu'elle s'attaquait également aux autres coccinelles locales, à d'autres insectes et aux fruits (?) des vergers.
  • Reproduction : Prolifiques, les femelles de cette espèce peuvent pondre jusqu'à 2500 œufs durant leur vie, et même en laboratoire jusqu’à 3 819 oeufs à un taux de 20 à 30 œufs/jour (25,1 oeufs par jour en moyenne)[2], mais Stathas (2001) estime la fécondité normale plus basse (moins de 1700 oeufs)[3].
  • Stades de développement : Les oeufs fraîchement pondus sont jaune pâle et ovales et ils mesurent 1,2 millimètre de long. Ils deviennent jaune plus foncé avec le temps.
    Au premier stade, la larve mesure de 1,9 à 2,1 mm puis grandit jusqu’ à 7,5 à 10,7mm dans le quatrième instar (Sasaji, 1977), parfois moins[4] puis gris-noirs environ 24 h avant d’éclore[5].
    Les larves sont ornées de nombreux spicules[6] dont les fonctions ne sont pas connues. Sur l'abdomen, les spicules dorsaux se terminent en une triple fourche , alors que les spicules des côtés ( dorso-latéraux) sont doubles. La coloration de la larve change à chaque stade larvaire, passant d’une couleur généralement noirâtre foncée pour les premiers stades [7], bien que EL-Sebaey et EL-Gantiry[8] (1999) citent une tache rouge au centre du sixième segment abdominal.
    Au second stade, les côtés (zone dorso-latérale) sont ornés d’une tache orange ou les 1ers et seconds segments abdominaux (selon Sasaji et Rhoades déjà cités).
    Au 3e stade, la coloration d'orange couvre les domaines latéraux dorsaux et dorsaux du premier segment abdominal et des domaines latéraux dorsaux des deuxièmes à cinquièmes segments abdominaux[9].
    Le 4e stade présente les mêmes taches orange sur fond noirâtre qu’au 3e stade, mais les spicules des secteurs dorsaux des quatrièmes et cinquièmes segments abdominaux sont également orange (Sasaji, déjà cité).
    Comme souvent chez les Coccinellinae, la chrysalide est accrochée à une feuille ou branchette sans être protégée du soleil, des intempéries ou prédateurs. Les restes d’exuvie du 4e stade sont attachés à l'extrémité postérieure de la chrysalides, au point d’attache sur le substrat[10].
  • Développement : Selon Hodek, 1973[11], pour des individus biens nourris et maintenus à 26°C, La larve éclot (en moyenne) après 2.8 jours, le 1er stade dure 2.5 jours, le second 1.5 jour, le troisième 1.8 jour et le quatrièmes 4.4 jours. La chrysalide donne un adulte après 4.5 jours.
    Les hivers doux et le réchauffement climatique pourraient favoriser l'espèces (mais plus que d'autres ?). En conditions expérimenales, il a en effet fallut 267.3 jours pour passer du stade œuf à l'adulte à 11.2°C (expérience faite aux États-Unis)[12], et 231.3 jours à 10.5°C en France[13] les larves étant plus petites lorsqu’elles se développent à basse température [14].
    Le développement est accéléré si les aphidés (pucerons) sont abondants. Hukusima et Ohwaki (1972).
    Les espèces d’aphidés consommés influent également sur la vitesse de développement des larves à tous les stades, ainsi que la fécondité de l’adulte[15].

L’adulte vit normalement de 30 à 90 jours selon la température (EL-Sebaey et EL-Gantiry, 1999, Soares et autres., 2001), mais certains adultes ont vécus trois ans[16].

Connaissances scientifiques

En raison des espoirs qu’elle a suscité en matière de lutte intégrée contre les pucerons, c’est la coccinelle qui a été au XXe siècle la plus étudiée dans le monde, d’abord en Asie et à partir d’échantillons de souches indigènes chinoises avec par exemple des publications de Hukusima et Kamei [17]. Research Bulletin of the Faculty of Agriculture, Gifu University 29: 53-66.), en 1970, Hukusima et Ohwaki[18] en 1972, Yasumatsu et Watanabe [19] en 1964, et à partir des années 1980 par des chercheurs européens et nord-américains (des aspects génétiques et concernant sa place dans l’évolution à la dynamique de population en passant par ses capacités en matière de lutte biologique intégrée), puis pour ses impacts potentiels sur des espèces non-cible (dont coccinelles autochtones) quand certaines souches introduites se sont montrées très proliférantes. Cette espèce est scientifiquement plus connue que d'autres, mais on explique encore mal son caractère invasif.

Aire de répartition

Distribution indigène présumée

Elle est large ; des chaînes de l’Altaï à l'ouest à la côte Pacifique dans l'Est, et du Sud Sibérie au nord de la Chine méridionale [1]

Distribution actuelle

La première population repérée en Amérique du Nord date de 1988[20]. Cette coccinelle s’est rapidement montrée invasive, colonisant dans les années 1980 une grande partie des États-Unis (hormis - au début des années 2000) - le Montana, le Wyoming et quelques régions du sud-ouest des États-Unis (données non publiées citées par l'entomologiste RL Koch[21], dans une bibliographie[22] d'Octobre 2003). Elle semble en voie d'occuper la niche écologique de nombreuses espèces parmi les 475 espèces de Coccinellidae vivant du Mexique à l’Alaska [23]

Classement systématique

Après une histoire taxonomique mouvementée, cette coccinelle atypique est actuellement classée dans la tribu Coccinellini de la famille Coccinellidae après avoir été initialement (1773) nommée Coccinella axyridis Pallas., puis, et/ou Coccinella bisex-notata Herbst 1793, Coccinella 19-sinata Faldermann 1835, Coccinella conspicua Faldermann 1835, Coccinella aulica Faldermann 1835, Harmonia spectabilis Falderman 1835, Coccinella succinea Hop 1845, Anatis circe Mulsant 1850, et Ptychanatis yedoensis Takizawa 1917.
On lui a découvert de nombreuses sous-espèces, polymorphismes et aberrations de couleurs (Korschefsky, 1932). Certaines souches ont fait l'objet d'élevages et de sélections pour produire des auxiliaires de l'agriculture, avec notamment des souches aptères et/ou particulièrement voraces (mais qui se sont ensuite montré agressives envers d'autres espèces que les pucerons, y compris d'autres coccinelles sauvages). En anglais, son nom commun et « multicolored Asian lady beetle » ou parfois « Halloween beetle »[24] en Amérique du Nord ; en raison du grand nombre d’individus qui se rassemblent pour la migration d’automne, fin octobre, à l'époque d'Halloween en Amérique du Nord.

L'espèce et l'homme

Érigée en symbole de la lutte biologique contre les « ennemis des cultures » tels que les pucerons, la coccinelle asiatique a été importée de Chine dans tout l'hémisphère nord pour cet usage. Des essais d’utilisations contre les pucerons ont été faits en Amérique du nord dès la première guerre mondiale ; en 1916,[23], puis partout dans l'hémisphère nord.

Espèce invasive ?

Après être restée discrète plusieurs décennies, elle s'est rapidement montrée invasive[25], peut-être même à partir d'individus aptères et réputés ne pas pouvoir passer l'hiver. Par exemple ; en vente en Belgique depuis 1997, elle a colonisé la Flandre en quatre ans seulement. C'est un scénario qui s'est souvent répété en Europe et en Amérique du Nord. La vente des larves en a été stoppée en Belgique, mais la coccinelle asiatique est devenue la coccinelle la plus répandue à Bruxelles et en 2006-2007 elle a beaucoup progressé dans le nord de la France. Elle est actuellement (juin 2009) vendue dans les jardineries de Lille sous l'appellation "Coccibelle". La documentation indique en petit "(Harmonia axyridis, souche non volante, sélectionnée par l'INRA à partir d'une population naturelle)". La boîte de 60 larves est produite par Biotop à 06560 Valbonne. Et cela, malgré les dangers dénoncés par l'INRA lui-même[26].

colorations de la coccinelle asiatique

L’espèce s'est en fait répandue progressivement en Europe dans les années 2000. On la trouve de plus en plus, du nord au sud-est de la France[27], de l'Angleterre à la Grèce[28] et jusqu’en Amérique du Sud[29].

Un site aux Etats-Unis conseille l'utilisation de la couleur pourpre qui ne lui plaît pas.[réf. nécessaire]

Voir aussi

Articles connexes

Références taxonomiques

Liens et documents externes

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Voir « coccinelle » sur le Wiktionnaire.

Notes et références

  1. a  et b Kuznetsov VN. 1997. Lady beetles of Russian Far East. Gainesville, FL: Memoir Seis Editor, CSE
  2. Hukusima S, Kamei M. 1970. Effects of various species of aphids as food on development, fecundity and longevity of Harmonia axyridis Pallas (Coleoptera: Coccinellidae). Research Bulletin of the Faculty of Agriculture, Gifu University 29: 53-66.
  3. Stathas GJ, Eliopoulos PA, Kontodimas DC, Giannopapas J. 2001. Parameters of reproductive activity in females of Harmonia axyridis (Coleoptera: Coccinellidae). European Journal of Entomology 98: 547-549.
  4. El-Sebaey IIA, El-Gantiry AM. 1999. Biological aspects and description of different stages of Harmonia axyridis (Pallas) (Coleoptera: Coccinellidae). Bulletin of the Faculty of Agriculture, Cairo University. 50: 87-97
  5. He JL, Ma EP, Shen YC, Chen WL, Sun XQ. 1994. Observations of the biological characteristics of Harmonia axyridis (Pallas) (Coleoptera: Coccinellidae). Journal of the Shanghai Agricultural College 12: 119-124
  6. Savoiskaya GI, Klausnitzer B. 1973. Morphology and taxonomy of the larvae with keys for their identification. In: Hodek I, editor. Biology of Coccinellidae, 36-55. The Hauge, Holland: Dr. W. Junk N. V., Publishers
  7. Rhoades, MH. 1996. Key to first and second instars of six species of Coccinellidae (Coleoptera) from alfalfa in Southwest Virginia. Journal of the New York Entomological Society 104:83-88
  8. El-Sebaey IIA, El-Gantiry AM. 1999. Biological aspects and description of different stages of Harmonia axyridis (Pallas) (Coleoptera: Coccinellidae). Bulletin of the Faculty of Agriculture, Cairo University. 50: 87-97.
  9. El-Sebaey IIA, El-Gantiry AM. 1999. Biological aspects and description of different stages of Harmonia axyridis (Pallas) (Coleoptera: Coccinellidae). Bulletin of the Faculty of Agriculture, Cairo University. 50: 87-97.
  10. Savoiskaya GI, Klausnitzer B. 1973. Morphology and taxonomy of the larvae with keys for their identification. In: Hodek I, editor. Biology of Coccinellidae, 36-55. The Hauge, Holland: Dr. W. Junk N. V., Publishers
  11. Hodek I. 1973. Life history and biological properties. In: Hodek I, editor. Biology of Coccinellidae, 70-76. The Hauge, Holland: Dr. W. Junk N. V., Publishers.
  12. LaMana ML, Miller JC. 1998. Temperature-dependent development in an Oregon population of Harmonia axyridis (Coleoptera: Coccinellidae). Environmental Entomology 27: 1001-1005.
  13. Schanderl H, Ferran A, Larroque M. 1985. Les besoins trophiques et thermiques des larves de la coccinelle Harmonia axyridis Pallas. Agronomie 5: 417-421.
  14. Kawauchi S. 1979. Effects of temperatures on the aphidophagous Coccinellids. Kurume University Journal 28: 47-52
  15. Hukusima S, Ohwaki T. 1972. Further notes on feeding biology of Harmonia axyridis (Coleoptera: Coccinellidae). Research Bulletin of the Faculty of Agriculture, Gifu University 33: 75-82.
  16. Savoiskaya GI. 1970b. Introduction and acclimatisation of some coccinellids in the Alma-Ata reserve. Trudy Alma Atinskogo Gosudarstvennogo Zapovednika 9: 138-162
  17. Hukusima S, Kamei M. 1970. Effects of various species of aphids as food on development, fecundity and longevity of Harmonia axyridis Pallas (Coleoptera: Coccinellidae
  18. Hukusima S, Ohwaki T. 1972. Further notes on feeding biology of Harmonia axyridis (Coleoptera: Coccinellidae). Research Bulletin of the Faculty of Agriculture, Gifu University 33: 75-82
  19. Yasuda H, Kikuchi T, Kindlmann P, Sato S. 2001. Relationships between attack and escape rates, cannibalism, and intraguild predation in larvae of two predatory ladybirds. Journal of Insect Behavior 14: 373-384
  20. Chapin JB, Brou VA. 1991. Harmonia axyridis (Pallas), the third species of the genus to be found in the United States (Coleoptera: Coccinellidae). Proceedings of the Entomological Society Washington 93: 630-635
  21. Department of Entomology, 219 Hodson Hall, 1980 Folwell Avenue, University of Minnesota, St. Paul, Minnesota 55108, USA
  22. étude bibliographique
  23. a  et b Gordon RD. 1985. The Coleoptera (Coccinellidae) of America north of Mexico. Journal of the New York Entomological Society 93: 1-912
  24. Mahr S. 1996. Know your friends: multcolored Asian ladybeetle. Midwest Biological Control News, Online. 2.
  25. (GISD, 2008)
  26. Voir pages 9 à 11 de http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i136san_martin-et-al.pdf
  27. Iperti G, Bertand E. 2001. Hibernation of Harmonia axyridis (Coleoptera: Coccinellidae) in South-Eastern France. Acta Societatis Zoologicae Bohemicae 65: 207-210
  28. Katsoyannos P, Kontodimas DC, Stathas GJ, Tsartsalis CT. 1997. Establishment of Harmonia axyridis on citrus and some data on its phenology in Greece. Phytoparasitica 25: 183-191.
  29. de Almeida LM, da Silva VB. 2002. First record of Harmonia axyridis (Pallas) (Coleoptera, Coccinellidae): a lady beetle native to the Palaearctic region. Revista Brasileira de Zoologia 19: 941-944
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