- Hagiographie bretonne
-
Étymologiquement, le mot « hagiographie » signifie littéralement, en grec, « Écriture sainte », et s’applique à tous les documents (Vies latines, mais aussi litanies, leçons de bréviaires, etc.) destinés à promouvoir le culte des saints. Parler d’hagiographie bretonne suppose donc l’existence d’un corpus hagiographique breton homogène. Partout dans l’Occident médiéval, les textes hagiographiques sont récités durant les offices religieux, médités par les moines ou les clercs, transmis aux fidèles par l’intermédiaire des sermons ou de l’iconographie. Toutefois, la Bretagne est sans doute la région de la France actuelle où ceux-ci ont le plus d’importance par rapport au reste de la documentation médiévale. L'hagiographie constitue, en effet, ici l’essentiel de la production écrite antérieure au xie siècle, ne serait-ce que pour promouvoir le culte des plus célèbres parmi les quelque 700 (ou 800) saints bretons. La plupart d’entre eux ne sont que des noms conservés dans la toponymie. On n’a conservé qu’une centaine de Vies latines médiévales des saints évêques ou abbés des origines bretonnes, en comptant les versions successives et les réécritures. Cette littérature se caractérise en effet par sa fluidité. Les Vies ont sans cesse été réécrites au gré de la conjoncture, afin de garantir les intérêts d’un monastère, asseoir le prestige d’un siège épiscopal ou illustrer un centre de pèlerinage. On peut donc proposer de définir l’hagiographie bretonne comme le corpus des textes liturgiques destinés à promouvoir le culte des « saints patriotes », comme les qualifiait Albert Le Grand au XVIIe siècle dans ses Vies de saints de Bretagne Armorique (1636).
Sommaire
Liste des principales sources hagiographiques bretonnes
- la Vie de saint Samson de Dol paraît être la plus ancienne. Datée soit des VIIe-VIIIe siècles, soit du IXe siècle, elle est anonyme.
- la Vie de saint Gwennole, fondateur du monastère de Landévennec, composée par le moine Wrdisten Gourdisten, abbé du monastère entre 874 et 884.
- Vie de saint Tudual, de Tréguier.
- Vie de saint Pol de Léon, par Gourmonoc (Wrmonoc), de Landévennec, disciple de Gourdisten (Wrdisten) rédigée en 884.
- Vie de saint Meven, ou Méen, fondateur des abbayes de Gael et Saint-Méen-le-Grand,
Bibliographie (à compléter)
Vie de saints (quelques éditions et traductions françaises récentes)
Saint Lunaire (BHL 4880-4881)
- Carrée, A. et Merdrignac, B., La Vie latine de saint Lunaire. Textes, traduction, commentaires, CIRDoMoC, 1991.
Saint Malo, Vita auctore Bili [BHL 5116a et b]
- Leduc, G., Vie de saint Malo, évêque d’Alet, Dossiers du CeRAA, B-1979, Saint Malo, 1979.
Saints de Redon (gestes des)
- Brett., C., The Monks of Redon. Gesta Sanctorum Rotonensium and Vita Conwoionis, The Boydell Press, 1989, p. 101–219.
Saint Samson, Vita Ia [BHL 7478-7479]
- Flobert, P., La Vie ancienne de saint Samson de Dol, Paris, C.N.R.S. éditions, 1997.
Ouvrages divers
- N. K. Chadwick, The colonization of Brittany from Celtic Britain, 1965.
- La colonisation de la Bretagne armorique depuis la Bretagne celtique insulaire. Édité par Armeline en 1999. Traduction du précédent.
- Les Royaumes Celtiques, 1967, avec Myles Dillon. Édité par Arthème Fayard en 1974, puis Marabout en 1979. Réédité en 1999.
- A. Chedeville, H. Guillotel, La Bretagne des saints et des rois, Rennes, Ouest-France Université, 1984.
- Léon Fleuriot, Les Origines de la Bretagne. L’émigration, Paris, Payot, 1980.
- R. Largillière, Les saints et l’organisation chrétienne primitive dans l’Armorique bretonne, Rennes, J. Plihon et L. Hommay, 1925 (reprint. Crozon, Armeline, 1995).
- B. Merdrignac, Les Vies de saints bretons durant le haut Moyen Âge. La culture, les croyances en Bretagne (VIIe-XIIe siècle), Ouest-France Université, Rennes, 1993.
- B. Merdrignac, Les saints bretons entre histoire et légendes. Le glaive à deux tranchants, PUR, Rennes, 2008.
Wikimedia Foundation. 2010.