Hadj Mohamed Bibi

Hadj Mohamed Bibi (arabe : ﺍﻠﺣﺎﺝ ﻣﺣﻣﺩ ﺑﻳﺑﻲ), né le 14 mai 1906 à Mahrès et décédé le 23 juillet 1973, est un notaire et homme d'affaires tunisien. Il est le fils d'un grand oléifacteur de Mahrès.

Il suit ses études à l'Université Zitouna de Tunis puis à l'Université al-Azhar du Caire dans les années 1920. Ensuite, il travaille comme notaire tout en investissant dans le business familial de production de l'huile d'olive dont il devient, en deux décennies, le plus grand producteur du gouvernorat de Sfax.

Pendant le protectorat français, il soutient la nouvelle stratégie de décolonisation préconisée par son ami Habib Bourguiba. Ainsi, il contribue généreusement au financement de son parti : le Néo-Destour. Cela ne l'empêche pas d'entretenir des relations d'amitié avec les Français vivant dans sa région.

Le 9 février 1952, il est nommé chevalier du Mérite agricole par Camille Laurens, ministre français de l'agriculture du gouvernement Faure. Après l'indépendance de la Tunisie, en 1956, il se voit proposer le poste de juge pénal qu'il refuse. Par ailleurs, il participe au financement du FLN algérien dans sa lutte pour l'indépendance du pays par le biais du médecin Driss Moammar, membre du FLN et ministre à la suite de l'indépendance en 1962.

Dans les années 1960, il demande à de nombreuses reprises au ministre des finances de faire construire un lycée à Mahrès. Face au refus du ministre de l'époque, Ahmed Ben Salah, qui prétexte un nombre insuffisant de maisons à louer aux professeurs français, il propose de faire construire une vingtaine de maisons à ses propres frais en parallèle à la construction du lycée par l'État. Sa proposition est acceptée et l'idée est menée à son terme. C'est ainsi que le lycée technique Ali Bourguiba de Mahrès est inauguré par le président Bourguiba le 13 novembre 1968.

Il est assez connu dans cette région du pays pour sa générosité. Ainsi, le 27^e jour du ramadan et ce jusqu'à la fin de ses jours, il organise annuellement une journée de distribution de l'aumône musulmane (zakât) dans ses huileries et y donne de l'argent et de grandes quantités d'huile d'olive à des dizaines de milliers de personnes venant de tout le gouvernorat de Sfax. Cette tradition est prolongée par ses fils et sa femme, Beya Bibi, jusqu'à la mort de cette dernière en 1987. Par ailleurs, il finance entièrement la construction, sur l'un de ses propres terrains, de la deuxième mosquée de Mahrès que les habitants de la ville associent encore aujourd'hui à son nom.

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